L'angoisse tordue dans l'estomac, venant serrer ta gorge et bloquer ta respiration dans des souffles saccadés, tu avançais, le pas rapide. Les prunelles se tournaient quelques fois vers l'arrière, te retenant de le faire plus souvent alors que ton palpitant manquait de t'échapper et de s'étaler à tes pieds. La peur faisait chauffer ton sang, quelques gouttes de sueur perlant sur ton front alors que tes pupilles s'égaraient à chaque coin de rue dans l'espoir d'y voir un refuge. Ton refuge. L'endroit où tu t'étais déjà réfugié la dernière fois. L'endroit qui t'avait accueilli alors que t'avais rien à faire là, vraiment. T'y avais toujours rien à faire dans le fond – tu cherchais à fuir. Comme toujours. C'était la meilleure option pas vrai ? Comment pourrais-tu lutter contre une force invisible mais qui avait un si grand contrôle sur toi ? Perdais-tu la tête ? – cette question cogna encore et encore contre tes pensées alors que ta main tremblante agrippait la poignée pour pouvoir entrer. Tu retins ton souffle, ne le lâchant qu'une fois la porte fermée alors que tu avais déjà avancée de quelques pas. Tu restais immobile, guettant l'extérieur, essoufflé comme si tu venais de courir un marathon. Tu déglutis, ne voyant rien, ni personne – et ça te terrorisait encore plus que d'apercevoir une silhouette. Personne. Tu soufflas une nouvelle fois, te tournant alors – sursautant, un son surpris aux lèvres face à l'employé qui se trouvait là. T'étais pas du tout sur les nerfs. « Bonjour », tu te raclas la gorge, les pommettes colorées, le regard fuyant parce que tu allais mentir – et t'aimais pas mentir. « Je... », commenças-tu, ouvrant la bouche pour la refermer, te courbant poliment face à un autre employé. Gênant. C'était gênant. « Ma voiture est... », pas là. Pas là du tout. T'étais venu à pieds. « Elle va bien mais... », toi non. T'allais pas bien. Tu jetas un regard vers l'extérieur, les lèvres pincées. « Est-ce que je pourrais voir Kit ? C'est au sujet de ma voiture », ta voiture qui allait très bien gentiment garée sur un parking plus loin. Un sourire maladroit vint se placer sur ta bouche alors que tes doigts s'accrochaient aux manches de ton pull. Tu pourrais sortir – mais t'en avais pas encore la force. Ton cœur tambourinait toujours violemment et la peur grondait encore, serrant ton estomac et ta gorge.

Des bruits métalliques, la musique en fond, un quotidien qui t'allait parfaitement, les mains toujours tâchées mais utiles. C'est la voix d'un de tes collègue qui te ramenait dans ce monde bien réel. Les gens allaient et venaient mais tu restais là, bon peut être pas toujours sous la voiture mais pas loin. Glissant vers la lumière tu te redressais tranquillement essuyant ton front de ton poignée. On te demandait.

Quelques minutes auparavant, tandis que rien ni personne ne s'y attendait l'accueil vit entré cet homme. Celui même qui était déjà rentré auparavant, sans jamais laissé sa voiture. Cependant l'air sur son visage inquiétait les employés qui le croisaient, tout comme il éveillait ta curiosité et ton inquiétude également. Les quelques mots qu'il prononçait ne suffirent pas pour se faire comprendre pleinement, laissant toujours un doute planer quant à ses réelles intentions. Cependant on t'indiquait que sa requête serait menée à bien, s'il pouvait attendre quelques minutes.

Après celles-ci tu débarquais calmement, l'idée qu'un homme semblant préoccupé t'avait demandé. Une idée qui faisait froncer tes sourcils pendant que tu marchais jusqu'à l'accueil, frottant sans cesse des mains encore noires. Le regard tombant sur la silhouette il ne te fallut pas très longtemps pour reconnaître le jeune homme, les pas continuant de réduire la distance entre vous. Tu m'as appelé ? Les questions traversaient ton esprit, l'idée même de le voir ici t'intriguant. Cependant tu ne demanderas rien de plus attendant son discours, son explication. Il paraît que c'est à propos de ta voiture. Que tu n'avais jamais vu soit dit en passant. Quelques pas plus loin tu attrapais un gobelet pour le remplir d'eau, celui ci même que tu lui tendis avec un léger sourire. Je t'écoute. Tu veux t'asseoir ? L'invitais tu tandis que tu avais déjà pris l'assise du canapé.

...

Tu devais paraître étrange, à entrer de cette façon, effrayé comme tu l'étais. Comme un animal sauvage pourchassé, prêt à être abattu à la vue de tous et de toutes. Tu cherchais juste un endroit pour te réfugier, pour attendre que tout disparaisse. Parce que l'idée que quelqu'un te fixait allait s'en aller. Parce que tu allais remarquer que personne n'était là. Tu devais d'abord digérer la chose, accepter que ce n'était que ton imagination encore une fois – pas vrai ? Tu doutais de plus en plus, surtout dans les moments comme celui-ci. Tout te semblait si réel que tu pourrais jurer que quelqu'un se trouvait là dehors. Que quelqu'un t'attendait. Tu ne voyais jamais personne et la crainte se faisait plus grande encore. T'en tremblais, t'en bafouillais – tu espérais que ton regard ne soit pas trop suppliant, ni trop humide. Personne ne comprenait, toi encore moins. Tu déglutis dans un air incertain face aux employés, prenant de plus en plus conscience de l'environnement mais aussi de l'embarras qui te donnait envie de fuir de l'autre. « Oui », que tu répondis sans réfléchir, tes pupilles tournant vers Kit dans un air déboussolé. Effectivement, tu l'avais demandé – mais pour quoi, au juste ? « Ma voiture ? », que tu répétas, clignant des paupières, les pupilles cherchant une réponse. « Oui ma voiture elle... », elle allait bien. Toujours. Tu te pinças les lèvres, attrapant le gobelet qu'il te tendait, le remerciant en silence. « Elle... », tu fixais le sol, espérant y voir une réponse. T'aimais pas mentir, tu savais pas mentir. Pourquoi t'étais entré ici... Dans un mouvement léger du visage, tu pris place, t'asseyant. Les pupilles voyageant, tu semblais vouloir à tout prix observer l'extérieur avant de te raviser et de fixer le liquide dans ton gobelet. « Ma voiture... », recommenças-tu sans aucune conviction. « Elle est... garée plus loin. Elle fait un petit bruit ? », que tu tentas, relevant un regard incertain vers lui. « C'est pour ça que je suis là », ceci n'expliquait pas cela du tout. « A pieds. C'est pour ça que je suis à pieds. Parce qu'elle... fait du bruit », et plus tu parlais, plus la force de ta voix diminuait et plus tu semblais vouloir disparaître sur place. « Mais hm.. je m'inquiète trop ? Je pense. Désolé », les doigts massant ta nuque, tu montrais clairement ta gêne, les joues se teintant d'une douce couleur rose alors que tu tentais un regard vers l'extérieur.  

Prétendre que tout était normal devenait dur. Non pas que sa présence soit un soucis mais tu avais du mal à recoller chaque morceau pour former un tout cohérent. Pourquoi venait il dans ton garage, les yeux hagards, semblant être perdu ? Pourquoi passait il sans voiture a observé. De vraies questions qui te rendaient curieux, peut être même inquiet tandis que tu observais la route devant vous. L'extérieur qui s'étendait et duquel il venait d'échapper. L'inquiétude dans son regard ne te laissait que peu de choix. Cependant, il continua cette histoire de voiture, t'éloignant de la vérité. Oui la voiture. La voiture dont on ne parlait pas, la voiture qui n'était pas là. Et ce regard qui voulait se perdre sur l'extérieur. Une situation délicate qui te fit croiser les bras en l'écoutant. Ah.. un petit bruit ? Tu ne savais pas quoi en penser. Le croire malgré les signes étranges qui passaient sur son visage ? Ou bien lui dire clairement que tu n'en croyais pas un mot quitte à le rendre plus mal à l'aise encore ? Une situation que tu ne semblais pas comprendre. Hm c'est rien, il vaut mieux venir voir pour rien que de ne pas venir et finalement c'était un problème important. Cela s'appliquait aussi bien aux voitures qu'à la vie de tous les jours. Le regard posé sur Jae Min, tu ne faisais que tenter de comprendre. Et .. du coup ce bruit il est où ? Presque sûr que sa voiture ne faisait aucun bruit tu ne voulais pas le rendre plus nerveux qu'il était en demandant directement et frontalement ce qui le tracassait. Pourtant il allait bien falloir que tu improvises. Ta voiture est garé chez toi ? Une question simple mais qui te laissait une réponse pour le raccompagner. Peut être qu'il n'avait besoin que de repos.

...

Ta voiture devait bien se moquer de toi de là où elle était – gentiment garée, sage et clairement en bon état. C'était ton esprit qui faisait un petit bruit, oui, pas la voiture. « Un petit... Vraiment petit bruit », si petit qu'il existait même pas. Et si tu pouvais tu irais te cacher dans le premier trou de souris qui passait – sauf qu'il y en avait pas. T'avais tellement honte, tu te sentais tellement gêné et affreusement terrifié aussi. Tu savais pas ce que tu préférais être avoir la honte de ta vie en plus de regards perplexes ou bien avoir la peur de ta vie mais ne croiser personne. Quelle situation était la pire ? Tu te posais la question alors que tes pupilles observaient Kit, se décalant rapidement pour contempler le reste de la pièce. Tu savais pas ce qui était pire, en vrai. « Oui c'est ce qu'on dit en général », susurras-tu doucement, évitant de croiser son regard, les doigts se tortillant nerveusement entre eux. « Comment ça il est où ? », tu affichais une mine confuse, mais aussi effarée, comme la biche prise en plein phare. « Il est dans la voiture ? C'est... un petit tic... tic tic », t'imitais très mal les bruits de voiture. Et tes joues chauffèrent un peu plus encore. « Oui elle est garée là-bas », tu hochas le visage, lançant un regard vers l'extérieur. « On doit y aller ? Enfin.. tu veux voir la voiture ? », cette conversation devenait de plus en plus étrange. T'oseras plus revenir dans ce garage après ça. « Pour... écouter le bruit », précisas-tu d'une petite voix. T'avais totalement oublié le bruit que tu avais imité plus tôt. Tu sursautas quelque peu quand ton bras frôla un meuble, te raclant discrètement la gorge. « Ou si tu préfères passer plus tard ça va aussi. Ou je pourrais passer, aussi. Plus tard. Demain ? Ou... plus tard encore », t'osais toujours pas sortir mais tu pouvais pas rester éternellement non plus. « Désolé pour le dérangement c'était juste... », tu te pinças les lèvres, observant l'extérieur, un souffle tremblant t'échappant. « C'était juste pour prévenir », l'idée de sortir te plaisait pas des masses et c'était pour ça que tu bougeais toujours pas.  

La voiture n'avait sûrement aucun problème, le soucis était de comprendre pourquoi agissait il ainsi ? Souvent tu avais pour habitude de regarder les gens venir, parler de leur voiture comme de leur bébé, ou bien désorientés par le manque de connaissances sur celle-ci. Cependant Jae Min était à part, il semblait la prendre comme excuse pour, tu ne savais quelle raison. Sans vouloir démolir cette barrière qu'il semblait mettre entre vous, tu voulais tout de même plus de précisions, avec un peu de chance la vérité. Dans le moteur ? Ou dans l'arrière de la voiture ? Est ce que cela servait réellement de continuer ? Tu doutais de plus en plus, les sourcils presque froncés à chaque fois qu'il semblait perdre le fil, ou s'étonné. Ce n'était pas le comportement d'un menteur, de quelqu'un qui voulait mettre la pagaille dans ton emploi du temps, mais quelqu'un de perdu. Vu qu'elle n'est pas loin je vais venir oui.. comme ça tu pourras rentrer chez toi, et je pourrai entendre le tic tic tic. La surprise teintant tes pupilles lorsque sa peur fut presque trop grande à cause d'un meuble, tu te demandais si tout allait bien. Hm hm ne soit pas désolé c'est très bien que tu aies pu venir me prévenir. On y va ? Sans répondre à ces hypothèses de plus tard, demain, tu venais prendre ta veste prévenant alors l'accueil, déposant alors deux clés avec des instructions. C'est parti. La veste enfilée tu venais ouvrir la porte pour l'inviter à sortir. Le regard perdu sur ses réactions. Le mystère était toujours complet mais tu le suivais comme si de rien n'était. C'est une vieille voiture ? Plus que l'inquiétude du mécanicien, tu voulais converser, penser à autre chose. Parfois elles font des bruits étranges pour rien. Un petit sourire pour le rassurer, c'est bien là tout ce que tu pouvais faire pour le moment.

...

A sa question, tu semblais encore plus perdu que perdu – tu ouvris la bouche, les doigts s'agitant faiblement alors que tu mimais un petit signe de la tête. « Dans le moteur oui c'est ça, le moteur », tu paraissais pas sûr de toi mais tu tentais de l'être, affichant une légère esquisse avant de déglutir comme un gosse qui venait de prononcer le plus gros mensonge qui puisse exister. T'aimais pas mentir. Tu ne t'aidais pas, au contraire, tu ne faisais que t'enfoncer. « Oui si ça te dérange pas. Ce sera plus pratique pour... entendre... », et tu te demandais bien ce que tu racontais comme bêtise. Il allait te mettre dehors la prochaine fois, c'était certain. Et non, t'étais pas à cran – alors que tu venais de sursauter bêtement. Tu te raclas la gorge, gêné, honteux, coupable, hochant le visage pour confirmer, n'osant articuler un mot de peur de te trahir. Tu saluas poliment les personnes présentes, suivant sagement Kit comme si tu craignais te perdre dans le garage. Tu fus hésitant à l'idée de devoir sortir, inspirant longuement pour te donner du courage que t'avais pas et mettant enfin les pieds à l'extérieur. « Une vieille voiture ? Laquelle ?... Oh la mienne ? Elle est.. non. Plutôt neuve je dirais », tu tentas un nouveau sourire, répondant au sien, les pommettes faiblement colorées. Tu hochas le visage ensuite, inquiet, espérant que ta voiture puisse faire un bruit bizarre en sa présence, histoire que tu passes pas pour un abruti fini. Tu jetas quelques regards derrière vous en avançant. Tu semblais de plus en plus nerveux, observant les alentours comme si tu craignais qu'une ombre ne t'attrape – et peut-être bien que tu sursautas une nouvelle fois. Et peut-être bien que tu t'étais agrippé à son bras par réflexe. Et peut-être bien que tu ne lâchas pas son bras jusqu'à arriver à ta voiture. Peut-être. Une fois arrivés, tu désignas la voiture et lui tendis les clés, le laissant faire ce qu'il voulait avec. Tu patientas de longs instants, les doigts se tortillant entre eux, le regard allant et venant. « Elle a pas l'air de vouloir », que tu osas articuler alors que tu savais qu'il y avait aucun bruit. « Désolé... elle a plus l'air de vouloir. Pourtant elle faisait du bruit. Tac.. tic. C'était tic », même ta voiture te jugeait. « Je t'ai fait venir pour rien... », ça t'aurais pu le dire depuis le début – tu lanças un regard incertain dans la rue. « Est-ce que tu veux monter boire un café ? Ou... un thé ? Avant de partir », pour pas te donner l'impression qu'il avait le chemin pour rien. 

Plus les mots sortaient moins ils semblaient vrais, pourtant te voici, prêt à inspecter une voiture sûrement en parfait état de marche. Sans même hésiter tu proposais de te déplacer, un service clairement sur mesure que tu n'offrais pas comme ça. La standardiste te regardant d'ailleurs étonnée quand tu précisas partir un moment. Oui c'est toujours mieux, il y a beaucoup de raisons possibles pour un même bruit. Quand bien même celui ci n'existerait pas. Ce qui étonnait n'était pas la vague idée qu'il avait d'un bruit mais plutôt ses réactions. Sursauter, rougir, regarder partout, un comportement qui laissait penser qu'il essayait d'échapper à quelqu'un. Auquel cas il aurait pu clairement le dire, mais le mensonge avait été préféré, te laissant dubitatif et curieux en sortant. A ton tour le regard se promenait sur la rue, gauche, droite, devant. Est-ce qu'il cachait quelque chose que tu n'aurais pas vu ?D'accord.. elle ne devrait pas faire de bruit alors. Le chemin ne fut pas long, excepté pour Jae Min qui semblait sur les nerfs. Prêt à exploser au moindre bruit tu fus tout de même surpris de sentir sa main sur ton bras, le regard intrigué et rond. Ce n'est pourtant pas un mot que tu pipas, les pas continuant leur chemin comme une route apprise par coeur, le rythme régulier. En tant que client ses droits avaient été largement dépassés et pourtant tu n'avais aucune envie de le remettre à "sa place". Une réflexion qui accapara ton esprit un instant. Pourquoi. Le temps s'écoulait et avec lui la réponse t'échappait. Une autre question devait être résolue. Les clés en main tu allais réellement déterminé si tout cela n'avait été qu'un tissu de mensonges ou bien une étrange manière de dire que sa voiture avait un problème. LE vrombissement du monteur vous assourdissait l'espace d'un instant, rien. Puis le capot que tu soulevais pour vérifier chaque piève minutieusement, la peau lentement tâchée de noir, rien.Ca arrive qu'elles soient capricieuses. Même si celle-ci semblait juste être une parfaite excuse. Une trop parfaite pour t'inviter à monter. Est-ce qu'il te draguait ? Il avait utilisé la voiture pour te faire boire un café chez lui ? L'idée loin d'être dérangeante, ne semblait pourtant pas coller à sa personnalité. Je veux bien un café. Le sourire doux tu refermais le capot pour ensuite lui donner les clés. Une affaire non résolue qui devenait de plus en plus étrange. Je peux me laver les mains ? Que tu demandais, les mains en l'air dans l'attente d'une réponse en arrivant sur le pas de sa porte.

...

« Oui c'est comme... le corps humain. Il y a beaucoup de raisons possibles pour un bruit. Enfin un souci », tes explications étaient tout aussi tremblantes que tes pupilles alors que tu l'observais dans un air craintif, comme si tu pensais qu'on allait te dévorer dans la seconde. Tu te raclas discrètement la gorge, honteux, gêné. Tu le dérangeais pour rien, tu le savais et ça te rendait encore plus nerveux que tu ne l'étais déjà. Tu te sentais bête. Pire que ça, t'avais honte. T'avais eu peur d'une ombre et t'en étais toujours effrayé. Tu forçais même le garagiste à t'accompagner. Si c'était pas stupide, franchement ? T'avais plus les mots pour découvrir ce que tu ressentais, les émotions broyées dans un retournement d'estomac et une gorgée serrée. « Non elle en fait pas », que tu lâchas naturellement, trop perdu pour réfléchir. « Avant. Elle en faisait pas avant », tu savais même pas pourquoi tu essayais encore, il était clair que tu racontais n'importe quoi c'en devenait gênant. En plus de ça tu le tenais par le bras – soucieux de le perdre, ou de te perdre, tu n'en savais trop rien. Les deux, sans doute. Ton visage devint trop pâle une fois devant ta voiture. Tu savais que tout allait bien. Tout n'avait été que mensonges. Et t'étais comme un gosse qui tentait de cacher une grosse bêtise. « Elle doit l'être aujourd'hui... », susurras-tu, mal assuré, les doigts se tortillant, le regard filant à gauche et à droite. « Un café alors », si t'avais l'esprit de cogiter, t'aurais compris que ta proposition était suspecte. Tout comme la raison de sa présence ici. Mais t'avais pas encore la vivacité d'esprit requise pour en arriver à la bonne théorie. Tu jouas avec les clés, lui faisant signe de te suivre jusqu'à chez toi. C'était étrange non ? La pensée te traversait enfin l'esprit – encore plus quand tu le regardais sur le pas de ta porte. Tu clignas des paupières, penaud, avant de le faire entrer et de lui indiquer la salle de bain. Tu refermas la porte, fixant cette dernière un instant, les joues reprenant de la couleur. « Je vais.. faire le café », tu savais pas à qui tu le disais mais tu le disais. Et tu partis directement dans la cuisine, préparant la boisson, les doigts perturbés. « Je suis vraiment désolé de t'avoir fait venir pour rien. T'as fait tout le chemin pour même pas un tic », encore moins un tac. Tu déglutis, embarrassé. « Mais merci d'avoir regardé. Et d'être venu. Est-ce que... tu veux du sucre ? Quelque chose à manger ? », tu lui proposais presque le canapé, la télé et la télécommande. Mais ce serait douteux. Tu te tournas lentement, observant du coin de l’œil la silhouette qui entrait dans la cuisine avant de relâcher la tension, les épaules s'abaissant doucement. « Est-ce que... », repris-tu, les pupilles vers lui. « Tu veux regarder un film ? Ou.. », si stressé que t'en oubliais comment une personne normale fonctionnait. « Oh et je te présente Storm, la boule de poils à tes pieds qui réclame de l'attention », grand protecteur qu'il était.

Plus qu'une affirmation il s'agissait de ton métier, le coeur du coeur. Le problème et la solution. Un problème mais tant d'explications possibles. Un vrai casse-tête qui te fit hocher la tête doucement. Et pourtant tout ce que son langage corporel te criait c'était une gêne, un malaise palpable qui venait faire froncer les sourcils avec inquiétude. Le regard analysant chaque changement dans ses mimiques, ses expressions.. tout ce qui pouvait aider à décrypter ce qu'il ressentait. Bizarrement tu doutais que cette inquiétude vienne de ce bruit, qui n'était pas présent maintenant. Aucune surprise lorsque vous arriviez à sa hauteur pour entendre un silence pesant, un silence qui criait au mensonge. Et pourtant, malgré ton amertume pour ces mots vides de sens et d'honnêteté tu venais à ne pas ressentir une seule once d'énervement. Plus profondément, tu sentais qu'il gardait quelque chose de plus gros. Le visage penché, les yeux qui observaient la bête d'acier tu te mis alors à tourner, cherchant une provenance imaginaire. Ca peut arriver, un bruit qui vient et repart. Ce n'est pas étonnant. L'idée n'était pas de culpabiliser, non plus de pousser à la faute, tu étais simplement là, faisant ton boulot. Sauf peut être ce café, sortant des guides du bon mécano. C'est avec un léger sourire que tes premiers pas te menaient dans ce nouvel environnement. Prenant à peine le temps de contempler le couloir tu te dirigeais vers la salle de bain. L'eau venant enlever toute trace de tes précédentes actions tu prenais le temps, le temps d'observer, comme des réflexes perdus. Une brosse à dent. Il vivait donc seul. Une douceur dans l'air laissait le sourire s'agrandir, une odeur lui ressemblant. Les quelques mètres qui vous séparaient venaient à être rompus rapidement, la distance se brisant jusqu'à en devenir trop faible pour deux inconnus. C'est rien, ça ne me dérange pas. Sinon je l'aurai dit. Même si c'était un tac. Le rire doux dans la gorge roulait dans une mélodie chantonnante. Le café sans sucre ira très bien pour le moment. Sans sous entendre que tu resterais assez pour réclamer autre chose. Bien que la proposition te laissa penser que ta présence n'était pas de quelques minutes. Un film ? C'est une invitation à rester ça.. Sans pour autant refuser tu baissais le regard vers ces poils qui se mouvaient avec douceur. Une boule de mignonnerie qui t'avait échappé à ton entrée. Hello toi, Storm alors .. Les genoux fléchissaient pour atteindre le poil que tes doigts caressaient après avoir attendus l'inspection générale. Il ou elle ? Avant que tu ne te trompes de pronom. Adorable.. Il avait nombreux arguments pour te voir rester. Du coup ce film... je peux venir le voir dans 3 heures ? Être maître des lieux ne te rendait pas tout puissant. Finir ton shift était donc une priorité qui restait une priorité, bien que tu étais à ça de changer d'avis, le regard se perdant à le contempler.

...

« Oui. Ca étonne personne. Et on comprend pas toujours », que tu tentais de récupérer les restes de tes pensées rationnelles dans un sourire crispé et honteux, les pupilles fuyantes et les pommettes colorées. Le mensonge était une vilaine chose – et t'étais pas doué dans l'art. T'étais presque sûr qu'il avait compris que tu ne disais pas la vérité mais qu'il n'osait pas le dire. Ca t'angoissait qu'il puisse se mettre à te détester parce que t'étais ridicule, à inventer des mensonges. T'étais mauvais acteur. La moindre des choses était d'au moins le remercier en l'invitant, histoire de ne pas l'avoir fait venir pour rien. C'était vraiment gênant et t'avais honte et tu pensais déjà à toutes les façons possibles pour t'excuser. Plus ou moins directement. Car tu n'oseras avouer que tu avais tout inventé, c'était trop embarrassant. « C'est gentil », susurras-tu lentement, le sourire timide, les pupilles filantes. « Je t'ai quand même dérangé alors que tu travaillais et.. », pour rien. Pour rien du tout. Pas un bruit, une anomalie. Rien. La prochaine fois que t'allais dire que t'avais un souci avec ta voiture, il n'allait pas te croire pas vrai ? Tu plissas un peu le nez, embarrassé. Tu hochas la tête ensuite, prêt à tout préparer, rougissant un peu plus à ses mots. Tu bougeas faiblement les doigts, les lèvres ouvertes pour finalement se fermer. « Oui enfin pour... oui », rester oui. C'était une idée. Et c'était plutôt rassurant de l'avoir là. « C'est juste... pour nous occuper. Et pas te faire être venu pour rien et... oui rester », il serait préférable que tu arrêtes de parler, peut-être. Tu l'observas alors faire connaissance avec ton chien, le sourire léger et tendre. « C'est un petit garçon », dis-tu dans un rire léger. « Dans trois heures ? », tu clignas des paupières, penaud, les pommettes encore rosies avant de rire à nouveau – honteux, gêné. « J'ai vraiment perturbé tout ton travail, je suis désolé », tu lui souris discrètement, tendant vers lui la tasse fumante comme demandée. « Et bien sûr tu peux venir dans trois heures pour le film, ce serait avec plaisir », tu émis un léger son amusé, les pommettes se levant alors que tu souriais. « Je t'attendrai », vins-tu chuchoter dans une promesse discrète, le coin des lèvres timidement levé, et tu baissas les pupilles vers Storm qui fixait Kit. « Je crois qu'il t'a adopté », dis-tu, amusé, alors que le canidé réclamait quelques caresses et attention. « Il a pas l'air d'avoir envie que tu t'en ailles », articulas-tu dans un rire, secouant quelque peu la tête, attendri, te servant une boisson aussi. « Il y a un genre de films que tu n'aimes pas du tout ? », le questionnas-tu, tenant vraiment à regarder ce film ensemble apparemment. Mais peut-être qu'il avait dit ça pour plaisanter, et tu prenais la chose trop au sérieux ? Tu relevas un regard incertain vers lui.

Le mensonge était grand, trop grand pour Jae Min, incapable de le porter convenablement. Comme un enfant qui aurait choisi de prendre la voie la plus difficile, on lisait sur son visage quels passages sortaient de son imagination. Et pourtant aucun mot ne viendra révéler la supercherie, au contraire. Docilement tu appliquais le procédé, non étonné de ne rien y voir. Alors tu accepteras l'invitation qui fit relever tes lèvres dans une expression amusée. Justement je travaillais et tu m'as appelé pour travailler non ? Le regard remontant vers lui, tes lèvres trahissaient cette pointe d'amusement face à une situation peu maitrisée. Il avait cette couleur attrayante sur les pommettes, ce regard pétillant qui attirait le tien. Sans nul doute il était de ces personnes attractives. Pour ton goût personnel, peut-être un peu trop. Ce satané sourire en coin revenait sans même que tu ne puisses le contrôler, flirtant sans presque plus aucune retenue. Hm, je ne suis pas venu pour rien. Précisais tu, content d'avoir pu visité au moins son appartement. Et très vite tu faisais connaissance avec la mignonnerie en personne. Un poil soyeux et un coeur bien trop faible, tu ne cessais de sourire en caressant l'animal, docile et affectueux. Tu n'avais, décidément, pas perdu ton temps. La demande audacieuse se voulait raisonnable. C'est en te relevant que tu pris la tasse non sans passer tes doigts contre les siens, un instant rapide mais totalement délibéré, qui fit te pincer les lèvres. C'est moi qui le suis. Je ne peux pas me libérer longtemps avant.. Mais ça peut être long. La première gorgée prise avec précaution tu souriais alors à sa réponse. Parfait alors 3 heures, je risque de rester un moment si on regard un film.. Presque innocent, tu tendais quelques perches ici et là, le regard perdu sur lui tout en savourant ce café, bien meilleur que celui de ton garage. Allait il falloir investir dans une vraie bonne machine à café ? Sûrement. Mais ce n'était clairement pas ce qui arrêtait tes pensées à ce moment même. Ce moment où tu captais cette invitation légère, cette attente qui allait te laisser impatient pour le reste de la journée. Hm ? Dis tu, sortis de tes pensées par cette observation à haute voix. Ah je passerai du temps avec lui ce soir. Tu le sors à quel heure ? De nouveau accroupi tu profitais de quelques gorgées accompagnées de caresse, le nez se frottant parfois aux poils de cette boule de douceur. Hm je suis pas grand fan des trucs de médecine sinon je peux tout regarder. Tu n'allais pas fanfaronner maintenant, mais tu n'étais clairement pas froussard pour des films d'horreur. Je te laisse te charger du film ? Tu comptais bien rester un peu plus longtemps qu'une heure et demie ou deux heures. Profiter certainement d'une soirée comme tu n'en avais pas eu depuis un moment, bien que tu avais eu le plaisir de sortir avec quelques amis, on était loin de l'atmosphère qui te faisait te redresser, le buste se penchant pour se rapprocher de ton homologue. Tout me va. Je suis déjà content de pouvoir revenir. Le sourire en coin accroché tu finissais la tasse non sans un coup d'oeil sur l'heure. Je vais y aller, sinon j'ai peur de ne pas vouloir bouger. On se voit ce soir... dans 3 heure 30 ? Je me doute avant. A ce moment là, la soirée passait d'une simple coïncidence à un date bien mérité. Une main dans ses cheveux tu prenais ce geste tendre pour dire au revoir. À tout à l'heure.

...

Tu savais pas mentir et c'était encore pire d'essayer de tenir la corde. T'avais même plus l'impression de tenir quoi que ce soit. C'en était ridicule... tu te demandais vraiment si Kit n'avait rien vu. Ou s'il faisait semblant de ne rien voir pour éviter de te mettre la honte. « Ah bon ? », tu levas les sourcils, penaud. Ta voiture n'avait fait aucun bruit, tu l'avais fait se déplacer pour rien et il pensait que non ? Tu l'observas un instant, supposant qu'il était heureux d'avoir rencontré ton chien. Tu pouvais comprendre, il était adorable et il arrivait presque à faire oublier ta bêtise. Presque, parce que t'allais y penser pendant plusieurs nuits encore. Ridicule. « Non t'en fais pas », tu agitas quelque peu la main dans une esquisse timide. Tu le prévenais à la dernière minutes donc... « Ca me dérange pas, tu peux rester dormir s'il est trop tard et qu'il fait trop nuit », admis-tu dans un léger mouvement d'épaules qui se voulait nonchalant mais tes joues rougies trahissait le geste. « Enfin si tu veux. Si... oui », tu te raclas la gorge, l'esquisse discrètement, les doigts venant frôler cette joue beaucoup trop chaude à ton goût. « Il va être content », toi aussi en soit. Tu émis un léger son après un bref regard sur l'heure. « D'ici 2 heures environ », tu offris un sourire. « Je prends note. Je me charge du film », tu savais pas encore quel film t'allais bien trouver mais... tu laisseras le hasard décider. Tu suivais ses mouvements du regard, tes pupilles se plongeant dans les siennes, accélérant ton palpitant et venant à nouveau faire chauffer tes joues. « Avec plaisir. La porte t'est toujours ouverte », admis-tu sans hésitation, rougissant un peu plus mais le sourire sur tes lèvres était sincère. Un faible son amusé dans la gorge, tu hochas la tête. « Dans 3 heures 30 alors », articulas-tu doucement, riant quelque peu à son geste, ne prenant même pas la peine de replacer tes mèches. « A toute à l'heure », prononças-tu doucement, le regard pétillant. T'avais hâte que le temps passe. Tu le suivis jusqu'à la porte, l'observant s'en aller – te lamentant ensuite auprès de Storm sur ta stupidité bien trop visible.


La promenade faite, tu avais amené quelques coussins et plaids au salon afin de rendre l'endroit plus convivial mais aussi plus chaleureux – plus adéquat à une soirée devant des films. Puis tu avais attendu. Et attendu. Et encore attendu. Cela faisait 3 heures et 30 minutes, et … tu t'inquiétais. Etait-ce idiot ? Tu ne pouvais faire qu'attendre et  vérifier l'heure. Est-ce qu'il allait bien ? Ou avait-il oublié ? Ne voulait-il plus venir ? Quand tu entendis du bruit dans le couloir, tu ouvris la porte, les sourcils levés dans une angoisse silencieuse. « Désolé », tu refermas la porte après avoir effrayé ta voisine. Et tu patientas encore, Storm à tes côtés. Tu ne mis pas longtemps à ouvrir quand il toqua, les pupilles contemplant son visage. « J'attendais. Pas ici enfin... j'ai regardé l'heure et... », tu inspiras, les pommettes chauffant doucement alors que tu le laissais entrer. « J'ai fait peur à ma voisine », vins-tu admettre, les épaules basses, Storm bien heureux de retrouver Kit. « Tu veux boire quelque chose ? Tu as faim ? Ca allait le travail ? », que tu le questionnas, les doigts jouant nerveusement entre eux alors qu'un sourire venait se poser sur tes lèvres.  

Même si tout cela semblait être un mensonge faiblement tissé tu ne pouvais lui en vouloir. Le temps passé avec lui semblait intéressant, d'autant plus que tu venais apprendre un peu plus de lui à chaque moment. Lors de ton premier pas chez lui, ou bien en voyant son chien, adorable boule de poil dont tu ignorais l'existence. Finalement, tu n'étais pas mécontent d'être venu vérifier une voiture en parfait état. La soirée soudainement dessiné pour être passée à deux tu venais sourire, les pommettes soudainement relevées. " Ah oui ? Intéressant ! Merci." L'ivoire dévoilé tu mordis légèrement ta lèvre du bas afin de calmer ce sourire qui ne cessait de grandir. L'invitation était presque courageuse et directe, même si son esprit ne pensait sûrement pas à autre chose. Tu tairais l'option de la voiture, aimant soudainement cette proposition surprenante. Le changement d'expression sur son visage venant te faire sourire un peu plus. " Parfait alors, j'espère qu'il n'est pas le seul. " Le clin d'oeil presque trop léger tu venais doucement faire oublier ce petit glissement de langage. " Ah je ne serai pas là alors, peut-être demain matin. " Et c'était sûrement ta dernière allusion de la soirée, les joues rougies légèrement tandis que tu maltraitais cette pauvre lèvre. " Parfait alors " Tout étant organisé il ne restait plus qu'à la finir cette journée. Il te fallait donc lui dire au revoir pour un moment, prenant chaque parole à coeur. Tu notais alors que tu pouvais revenir, qu'il avait l'air de bien t'aimer également. Les pas te menant vers l'extérieur c'est ta main qui se secouait légèrement. " Merci ! A ce soir " Comme des amis de longues date tu le quittais pour revenir rapidement à ton travail.


L'heure avait défilé avec une lenteur osée. Te narguant de son aiguille immobile, il semblait qu'il était difficile de venir à bout des 3 heures qui vous séparait. L'excitation se mêlant à une sorte de peur, c'est pourtant avec rapidité que tu prenais tes clics et tes clacs en voyant l'heure. Le trajet fut court, rapide. Les gestes maîtrisés tandis que tu passais un appel pour commander le diner. Hors de question que tu arrives les mains vides. La douche prise, c'est avec un soin particulier que tu trouvas tes habits, ton parfum, et même cette boucle qui pendait à ton oreille. Le timins se resserrant c'est le retard qui te guetta, malgré la vitesse d'exécution ton plan manquait de quelques précisions qui te faisait arriver avec un peu de retard après avoir chercher un numéro que tu ne possédais pas. Des erreurs stupides que tu allais corriger. La surprise sur le visage tu venais rire doucement à sa rapidité et ces excuses, presque aussi convaincante que le bruit de voiture. " Désolé, j'ai peut être surestimé mes capacités. " Et le temps en général. Les chaussures enlevées tu venais cligner des yeux, intrigué. " A ta voisine ? Pourquoi ? " Une main prise par le sac que tu tenais tu venais tout de même t'abaisser pour dire bonjour à Storm. Une amitié nouvelle mais déjà profonde. " Je veux bien de l'eau, et sinon oui enfin c'est passé lentement quoi et toi ? " Te relevant tu venais face à lui pour répondre à la dernière question. " J'ai pris le repas, j'espère que ça t'ira, sinon on commande autre chose ! " Le sourire content tu venais le suivre pour poser le sac bien trop rempli pour deux personnes, les barquettes défilant comme un vrai défilé de 14 juillet. " Je crois que j'ai pris un peu de tout. " Dans l'espoir que quelque chose lui plaise.

...

Les mots te quittaient trop rapidement, défiant ta pensée elle-même alors que tu n'essayais même pas de te rattraper. Ou pas vraiment. A quoi bon, de toute façon ? Entre ta voiture et ça... Tu clignas un peu des paupières, le regard étudiant ton chien puis son visage alors qu'un rire t'échappait, les pommettes se colorant. « Il ne sera pas le seul », admis-tu doucement car tu ne pouvais pas nier ou dire le contraire. Mentir là-dessus t'était impossible – t'avais déjà trop menti pour toute une vie en une soirée. « Peut-être oui », dis-tu simplement, l'esquisse toujours légèrement tracée sur tes lèvres, la gêne un brin visible mais le contentement aussi. L'apaisement, surtout. Tu te sentais détendu même si ton cœur tambourinait trop fort et que tu sentais tes joues rougir. Tu savais que t'allais pas être seul, avec Kit en plus de ça. Ca avait le don de te rassurer, et la peur te quittait progressivement, laissant place à l'empressement. Tu espérais que le temps passe vite. « A ce soir », lanças-tu en agitant timidement la main, espérant le revoir bientôt.



C'était toujours quand tu attendais quelque chose que tout devenait plus lent. A croire que l'horloge elle-même se moquait ouvertement de toi. Ou bien était-ce parce que tu avais hâte. Sans doute les deux. Le temps passait, et passait et tu commençais à t'inquiéter. Avait-il oublié ou ne voulait-il plus venir ? Te perdre dans tes pensées avait fait passer le temps plus vite ; et Kit était déjà de retour. « Tes capacités ? », tu levas les sourcils dans un air penaud avant de secouer la tête pour le laisser entrer, confiant alors ta bêtise. Encore une. « Parce que... j'ai entendu du bruit dans le couloir et je pensais que c'était toi mais en fait... », le reste de l'histoire resta muet alors que tu te pinças les lèvres, les joues rougies, la honte sur le visage. En fait non, c'était pas lui. Pauvre voisine. Tu hochas la tête avant de bouger vaguement les épaules. « C'est passé lentement aussi. Ca passe toujours lentement quand tu attends comme ça », dis-tu doucement en allant dans la cuisine afin de lui préparer un verre d'eau. « T'étais pas obligé mais c'est gentil, je suis sûr que ça ira », tu souris, observant alors ce qu'il sortait du sac, mimant un air ahuri. Tu fixas toujours la nourriture puis son visage puis la nourriture. « Est-ce que quelqu'un d'autre doit venir ? », demandas-tu bêtement, relevant les pupilles vers lui avant de rire discrètement. « Je pense que ça devra aller », le rassuras-tu d'une esquisse, lui tendant alors son verre d'eau. « Tu veux tout de suite manger ou tu veux attendre encore un peu ? », tu lui indiquas alors la chaise afin qu'il se repose. « Ce n'était pas trop dur au travail ? », parce que tu t'intéressais à tout ça, évidemment. « On peut manger au salon, devant un film, si tu veux. Ce sera peut-être plus confortable que dans la cuisine surtout après une dure journée », proposas-tu dans un sourire discret. Tu restas silencieux quelques secondes, déplaçant les sachets, les plats, les couverts et tout ce qu'il fallait. « Je suis content que tu sois revenu », confias-tu, les pommettes rosies et le regard pétillant. « Je pensais... enfin j'ai presque pensé que tu reviendrais pas. Ou que tu avais oublié. Ou... », tu bougeas un peu les épaules, les lèvres à peine pincées alors que tu l'invitais à s'asseoir sur le canapé et à choisir un film.