Instant de paix, moment de communion avec la nature, mais quelle joie que la perspective de se couper du monde - ou presque - pendant tout un week-end.
Ces deux jours de randonnée, Lee Su Hwan les a attendus tel un drogué. Sensation de manque, puis besoin vital, quand ses oncles ont commencé à le harceler au sujet de sa fausse virginité.
C’était drôle au début. Oh la belle boutade qu’il prononce par revanche. Faut dire que le jour où Cain n’a pas trouvé mieux à faire que de lui refiler la réputation à son boulot d’obsédé qui parle de gang bang… sur le coup, il a manqué d’intelligence.
C’était évident que se mentir puceau lui causerait plus de torts que de bien. Il aurait dû le savoir l’abruti qui avait voulu défendre la cause des Danny de ce Monde. Le combat était stupide. Il avait été fier quoi ? Trois secondes ? Et puis le harcèlement et les promesses de le traîner dans des clubs de striptease s’étaient mis à pleuvoir.
Depuis, il vivait un genre d’enfer. Alors quand on lui avait demandé s’il pouvait remplacer un guide sur une rando ce week-end, évidemment il avait dit oui et s’était fait un plaisir de dire à ses oncles qu’il ne serait pas joignable du week-end et que la sortie “stripper” était malheureusement compromise.

Regardez-le, bonheur sur la gueule du type qui se gare sur le parking proche du point de rendez-vous.
Il a l’air si heureux, si content de lui. Il se sent encore une fois plus malin que les autres.
Il se dit qu’il va passer un week-end au calme, dans la nature, à “driver” quelques passionnés et amateurs de rando comme lui avec un autre guide. C’est comme se rendre à un séminaire de jedis en somme. Certains trouveraient ça ennuyeux à mourir, les passionnés y voient l’activité parfaite, le truc qui tiendra leur dose bonheur pour des mois à venir.
Il salue son collègue du week-end, fait le point sur le matos, lui demande des nouvelles de ses enfants, et les premiers inscrits arrivent. ça va être cool.
Il reconnait quelques dates, il demande au dernier arrivé si son voyage en Australie s’est bien passé, il fait un point à un autre sur le parcours, il a bien révisé. Il est fier ouais.
Il rassure sur la difficulté du trajet. Revoit le contenu d’un sac face à un doute. Il se sent vraiment bien. Tellement détendu. Un apaisement. La sérénité la plus totale.

… et puis elle arrive.
Gwak Chae Nah.
Comme quoi, il n’y a pas toujours de tremblement de terre avant un tsunami.