A la recherche de l’inspiration.

Un joli résumé. C’est bien la seule chose qu’il parvient à faire, notre cher Dowan. Aucun titre, aucun complet composé et pourtant, cet air de musique tourne en boucle dans sa tête. Il a ce son accrocheur mais sans le reste autour, ce même son ne peut s’accrocher nulle part. Alors, son visage est marqué des premiers signes d’impatience bien que cela ne soit rien à côté de son voisin. Ce dernier doit s’entraîner à égorger des mannequins jusqu’au jour où il passera à l’acte. Dowan s’en moque pas mal de son avis. Il ne serait pas le premier à vouloir sa peau. Maintenant, si le jeune homme doit mourir prochainement, autant se régaler un maximum en musique. Au fond, c’est se rendre service… Serait-il aussi charmant en format cadavre ? Sa peau halée serait blanche comme une feuille gdoc. Lui qui adore tant provoquer la chaleur chez ses partenaires deviendrait un igloo… Non, la mort n’a rien d’attrayant mais il espère pouvoir compter sur sa cousine pour ne pas devenir trop laid. Comment les gens pourraient rendre hommage à sa beauté si leur dernière image de lui est celle d’un pouilleux ? Non, ça serait un scandale. Il note alors sur son cahier de musique : ne laisser aucun proche me dire un dernier adieu avant d’être coincé dans son cercueil. Voilà, il la mettra au propre à l’occasion. Reprenant finalement ce morceau inachevé - si ce n’est réellement commencé -, il ne fait pas attention au monde qui l’entoure jusqu’au moment où Madee débarque dans son salon.

Il faut savoir deux choses sur Shin Dowan. La première, c’est qu’il laisse sa porte d’entrée toujours ouverte quand il joue - douce provocation pour son voisin -. La deuxième, c’est qu’il n’apprend jamais de ses erreurs. Un monstre dont le nom commence par Y (et non ce n’est pas le Yéti) s’est déjà introduit chez lui. Pourquoi ne pas avoir monté une forteresse depuis ? Parce que son preux chevalier Daesu serait là pour le sauver d’un baiser ? Il arrête de jouer avec les cordes de son instrument et affiche un grand sourire. “ Oh putain, tu pues le mort. “ Et troisième chose au final: c’est qu’il a un humour de merde. “ Tu tombes à pic, cousine adorée. Je me demandais ? Le jour où je serais mort, tu pourras faire quelque chose pour mon teint ? S’il te plaît. Parce que je refuse d’être un zombie moche si Michael Jackson décide de faire un remake de Thriller. “

Généralement, après une journée comme celle-ci, elle prend le premier plan qui lui passe par la tête.
La plupart du temps, ce plan rime avec verdure et musique. Les lieux varient, se ressemblent parfois ou pas du tout.
Ce soir, il y aura bien les deux, mais avec l’ingrédient spécial. Celui du réconfort, le cousin bien aimé…
…
Très mauvais plan donc. Mais ça, malgré son sang - à ce qu’elle dit - de sorcière, elle ne semble pas l’avoir vu venir… la pauvreté future.
Ne commençons pas par la détresse.
Partons plutôt des notes de musique. Celles qu’elle entend à l’approche de la demeure de son cousin. Sensation de familiarité capable de déjà dessiner un sourire sur ses lèvres tandis qu’elle pousse la porte pour entrer.
Ici, c’est comme à la maison. Porte entrouverte ou non.
Elle n’est pas une dangereuse tueuse en série, elle ne vient pas s’en prendre à la divine chevelure de Dowan Dallas Multipass aka l’être suprême.

« Je sens la mort, c’est différent. » c’est quoi ce ton macabre ?
Pure volonté de perturber. A chacun son moyen de défense.
Elle est mignonne pourtant, quand elle dépose sur la plus proche table un paquet d’une pâtisserie du coin « Je t’ai ramené des gâteaux. » ça aussi, elle le regrettera sans doute dans la pauvreté. Tant pis, elle aura gâté son bourreau, elle vivra avec.« Evidemment, ça me vexera autrement ! » le corps froid de Dowan lui revient. Pensé comme ça, c’est très bizarre, mais c’est bien à elle de lui rendre justice dans la mort.
Sauf si elle crève en premier… « C’est à moi de te sublimer dans ton ultime voyage. » allez, on calme l’aura mystique, on est ici pour se détendre « Pas trop tôt hein ? Même si en passant, j’tavoue qu’il me semble avoir entendu ton voisin dire quelques trucs qui présagent rien de bon pour ton avenir. » oh allez, il a juste insulter toute sa descendance, rien de bien méchant
« Quoi de neuf pour mon Shin préféré ? »

Le musicien est consterné. Puer la mort, sentir le mort, c’est quasiment pareil. Dans tous les cas, il y a une odeur étrange dans son appartement. A son départ, il va devoir mettre des bougies pour qu’un doux parfum enivre la pièce. Il devrait songer à contacter une nana, histoire de ne pas gaspiller les bougies parfumées pour lui tout seul. C’est une noble pensée pour un homme qui milite pour la cause écologique dans ses plus beaux mensonges.  Mais, il n’aura pas besoin d’aller si loin. En effet, Madee n’est pas venue les mains vides. Pas de morceaux de cadavre en stock. Non ! Il s’agit de belles pâtisseries. “ Oh, tu es la plus grande des femmes ! Que dis-je ! Le meilleur des êtres vivants. “ C’est pour se rattraper de cette histoire d’odeur mortelle ? Dowan a toujours su rebondir, ce n’est un secret pour personne. “ Tu promets ? De faire ça sérieusement ? Parce que je me souviens de tes gribouillages quand tu étais plus jeune et franchement, c’était le même level que Rondoudou. “ Il n’est pas malin de la provoquer ainsi. C’est sa manière à lui de déconner sur un sujet quelque peu sérieux. Pour autant, Madee lui ramène des nouvelles pas très bonnes : son voisin continue de le menacer. “ Quel rabat-joie celui-là. Il commence à me les casser sévère. Il fait beau dehors ? Qu’il aille prendre le soleil un peu, ce gros con. “ Il pointe sa cousine du doigt avec son médiator à l’appui. “ Tu sais pourquoi ? Il est jaloux ! Parce que sa nièce est trop fan de moi. A tous les coups, il a des complexes. “ Dowan tente de reprendre sa respiration, sentant la colère monter en lui. Un jour, il lui cassera la gueule. Ca lui apprendra à critiquer ses morceaux. “ Tu vois, j’essayais de travailler sur quelque chose mais je n’arrive plus à aligner mes notes… J’ai besoin d’une muse Madee. “ En attendant, il repose sa guitare sur le canapé et se lève, la langue presque pendue. Les desserts ont eu raison de lui. “ Je t’en prends un seul. “ Oui, histoire de se donner bonne conscience ? Tu parles… Si Dowan manque quelque chose dans la vie, c’est bien d’une conscience. “ Raconte moi tes déboires, cousine adorée. Tu vas peut-être m’inspirer une chanson. “ Il peut chanter l’amour comme la haine… Il la laisse déterminer la thématique. “ J’ai vu Hyunjae en début de semaine. Il a une table à nous proposer pour la fin de la semaine. Si t’as des billets à gaspiller. “ Il la gratifie d’un sourire moqueur. “ Et toi ? T’as bougé dernièrement ? “