« Hum... t'abuses un peu, à ce stade autant commander une pizza. On reçoit du monde tout de même. » sombre petit enfoiré ou quelque chose comme ça. A peu de choses près, c'est ce qu'on a envie de lui dire au Wu qui soulève un couvercle pour voir ce que le cuistot - ou grand frère - au choix, mijote pour leur petit repas de ce soir.
Fang vient manger, il ne se souvient même plus, il croit qu'il n'a officiellement pas posé la question, il lui a annoncé, c'est tout. Dan a été assigné aux fourneaux, et après il a déblatéré tout un tas de trucs sur son amie d'enfance, visiblement de bonne humeur « Même pas un petit homard. Gwangju ça nous rend gueux un peu. Enfin toi surtout » bon après, quand on voit la gueule de ses fréquentations, et il veut bien évidemment parler de celles de Dan affectueusement surnommé Danny.

Passons. Un Jin de bonne humeur est parfois un Jin qui rend fou.
Il n'a pas le temps de taquiner davantage son frère en le faisant douter que déjà on tape à la porte « J'y vais. T'as pensé au centre de table chez le décorateur hein ? Il était prêt pour 16h, tu te souviens ? » dernière remarque et il sort de la cuisine tel un emmerdeur pour ouvrir la porte avec style à l'invité d'honneur de ce soir « Bonsoir et bienvenue dans notre humble manoir Mademoiselle Li, si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer. La duchesse Lilith vous attend au salon. Ah et y'a mon frère aussi. » dire qu'il n'a rien consommé d'illégale avant cette soirée. La bonne humeur, ça vous tue un cerveau.

Plus tôt dans la journée, Xiufang a marqué un arrêt dans une épicerie en bas du boulevard. Dans ce magasin, elle a pu trouver de quoi emporter pour la soirée qui l’attend chez les Wu. En cet honneur, elle a jugé opportun d’acheter une bouteille d’alcool qui leur permettra de se rappeler leurs origines communes : un saké chinois. Elle ignore si cette petite attention plaira à tout le monde mais c’est en tout cas avec cet objectif en tête qu’elle est passée à la caisse.

Maintenant ? Il est temps de découvrir le lieu de résidence. Et apparemment, ils n’ont pas à se plaindre. Avec une telle superficie, c’est le ménage qui doit leur demander beaucoup de temps. En tout cas, Xiu Fang profite de la vue avec un grand sourire, armée de sa bouteille d’alcool. Puis, elle frappe à la porte, ne s’attendant pas à une réaction presque immédiate. En effet, Jin débarque rapidement avant de tenir son premier discours éloquent de la soirée. Elle se retient de rire devant tant de manières mais la petite princesse en elle est bien déterminée à rentrer dans son jeu. “ J’espère que ma tenue est suffisamment soignée pour rentrer dans votre demeure, Sir Jin. J’aimerais tellement plaire à la Duchesse. Vers où dois-je me diriger ? “ Il ne faut pas oublier que la demoiselle a quelques heures de gta rp à son actif. Est-ce qu’une scène illégale l’attend au bout de ce couloir ? Elle se sent comme un poisson dans l’eau. On pourrait s’y méprendre.  “ Manoir, c’est certainement le mot pour décrire les lieux. “ Mais finalement, elle retrouve le chemin du salon comme une grande. “ Bonsoir. “ Et cette fois-ci, elle se dirige vers Dan. “ J’ai amené un petit quelque chose. J’espère que ça vous plaira à tous les deux. “ Puis, la jeune femme semble fouiller dans son sac. “ Et un petit cadeau pour la star de la soirée. “ Elle secoue un petit jouet pour chien, tout neuf, tout beau pour la Duchesse.

Il y avait passé du temps. La soupe terminait de mijoter et il faisait sauter les derniers légumes. Si son frère rodait, son rictus de petit malin sur le visage, il ne l’avait pas chassé malgré les remarques. « Ca me fait plaisir de te voir de bonne humeur, Jin. » avait-il simplement dit en dressant les premières assiettes avec ce qui était prêt. Il avait composé le menu au mieux en comprenant que ce repas tenait à coeur à son frère. A moins qu’il ne s’agisse d’une autre blague mais… il ne le pensait pas. Xiufang, il en avait beaucoup entendu parler. Il l’avait même déjà rencontré par le passé, mais jamais aussi solennellement. De son côté, il la connaissait surtout à travers les réseaux. Avant de créer son compte instagram officiellement, il usait anonymement pour suivre ses idoles en secret. Avec celui-ci, il avait notamment pu suivre les fabuleux talents de la chinoise. Alors, il est vrai, ce diner avait son importance aussi pour lui. « J’ai fais en sorte qu’il y en ait pour tout le monde, et toutes les préférences. Maeum aura sa part quand elle rentrera. » Toutefois, avant que Jin ne se dirige vers l’entrée où l’on frappe, l’aîné fut pris d’un doute : « … Tu voulais vraiment du homard ? » Ca l’inquiétait davantage que cette histoire de centre de table qu’il élude d’un geste de la main. « Je croyais que tu avais déjà une fiancée… Garde ça pour ton mariage. » Il faudrait qu’ils en parlent de ça. A priori mademoiselle Li demeurait une amie. Sa meilleure amie. Hum. Ils en parleraient peut-être…

A l’entrée, il entend son frère l’accueillir. Dan ne le rejoint pas tout de suite, s’affairant à dresser la table en prenant de laisser sous cloche ce qui doit rester chaud. Et puis, la jolie musicienne débarque et l’avocat devenu cuistot se fait tout droit, tout présentable : « Bonsoir Miss Li, c’est un plaisir de vous recevoir. Jin attendait ça avec impatience aussi. » Il se fait poli car même s’ils se connaissent de loin, Dan a tendance à mettre toujours trop de forme. Il reçoit le cadeau des deux mains et s’incline encore : « Merci, il ne fallait pas. C’est très gentil. » Nouvelle courbette et il s’en va ranger le présent en lançant un : « Installez-vous, j’vais vous servir à boire. Qu’est-ce qui vous ferez plaisir ? A moins que vous ne vouliez goûter au saké, mais je pense qu’il sera très bien pour le repas… »

« Evidemment que j’voulais du homard. » Jin… pas cool de faire culpabiliser son frère avant l’arrivée de son invitée d’honneur… ou de sa maîtresse. Un doute le saisit, il étudie les traits de son frère et fait une moue. ça le chagrine que Dan le soupçonne de tromper sa fausse fiancée ? « Tu sais, moi j’veux être comme papa plus tard, avoir plein de maîtresses et des enfants illégitimes ! D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai un truc à te dire après le repas. abruti… triple abruti à son stade. Ton frère fera jamais la trentaine. Il va mourir puceau... tragique.
Il n’est pas peu fier de sa connerie pourtant quand il ouvre la porte à “sa maîtresse”
« Oh sans nul doute, votre élégance ne manquera de séduire la duchesse, chienne de goût. » alors c’est un peu bizarre dit comme ça mais pourquoi pas ?
Il sourit, la maison de son frère n’est pas mal c’est vrai. Et encore, elle n’a pas vu celle de ses parents.
L’ambiance y est différente ceci dit, elle sera mieux ici.

Madame est bien éduquée, il le noterait bien, mais le jouet surpasse ensuite le saké.
« J’savais bien qu’il nous fallait du homard. T'es une invitée de qualité. » n’avait-il pas bientôt fini avec son homard ?
Non. Mais il laisse Alfred le majordome donner les politesses de base et appelle sa chienne qui débarque, curieuse, renifler la nouvelle venue. C’est à Fang d’offrir le cadeau qui lui fera marquer des points.
« Nous reste t’il de ce champagne français que nous avions ramené de Paris ? » … vous avez été à Paris ? « Il se marie à merveille avec les petits fours. » calmons l’aristocratie.
Il pose son auguste derrière sur le canapé et tapote à côté de lui pour inviter Fang à s’asseoir.
Ok il est content. C’est cool de l’avoir à la maison.

Chienne de goût ? Les mots sont mal tournés mais elle imagine que la Duchesse ne lui en tiendra pas rigueur, si elle peut l’entendre depuis son piédestal. Sa royauté a du mordant et il ne faudrait pas la décevoir après tant d’attente pour recevoir une invitation. Toutefois, Xiufang décide de faire la conversation avec son frère. L’échange est poli mais pour leur défense, ils n’ont pas eu l’occasion de se voir dans une sphère privée. Peut-être qu’ils passeront mutuellement au tutoiement au fil du repas. Elle lui offre son plus beau sourire. Elle imagine facilement l’impatience de son ami. Il faut dire qu’il ne cherche même pas à cacher son excitation à l’idée de la recevoir, ce soir. “ Vous pouvez ouvrir la bouteille de saké si vous le souhaitez. “ La chinoise est du genre à s’adapter mais elle n’a pas le temps de demander les autres choix possibles. En effet, la Duchesse fait le déplacement jusqu’à elle. Elle appuie sur le jouet qui délivre un son, qui risque d’en agacer plus d’un maître si le geste est constamment répété. “ J’espère qu’il te plaira ma belle. “ Elle fait une petite caresse à Lilith, après que l’appréhension soit passée. Puis, Xiufang se concentre de nouveau sur le contenu de l’apéritif. “ Vous avez du champagne ?! “ Ah la bourgeoisie… “ Mais je ne dis pas non. Ce sera une bonne façon de célébrer nos retrouvailles. “ dit-elle en s’installant à ses côtés. Elle se penche vers lui. “ Tu m’as appelé comme si j’étais un clebs là ? “ Même Lilith est mieux traitée. C’est évident, c’est sa reine. “ Incapable de tirer la chaise pour une femme. Tu as encore beaucoup de choses à apprendre, petit. “ Et elle rigole. On ne sait jamais si ça peut calmer ses ardeurs de petit prince. Ses yeux se posent de nouveau sur l’aîné. Elle ne s’était pas rendue compte qu’il était si charmant. Mais c’est le problème de Fang. Elle a toujours adoré les hommes qui se chargeaient d’ouvrir les bouteilles. Allez savoir pourquoi. “ C’est gentil d’avoir préparé tout ça. Il ne fallait pas vous donner autant de mal. “ Elle est modeste, la petite dame.

« Qu-Quoi ?! » Jin s’est déjà éclipsé hors de la cuisine, laissant son aîné mortifié par une telle déclaration. Bien sûr, connaissant Jin, c’est sûrement une farce. Mais connaissant Jin, ça peut très bien ne pas en être une. Dan pâlit. Il ne voulait rien insinuer, à peine faire une remarque légère. Il faut dire qu’il parle plus de Fang que de sa fiancée surprise. S’interroger est naturel…. Mais faut-il vraiment que tout soit aussi fracassant quand il s’agit du jeune Wu ?
Il tente de se reprendre alors qu’il les rejoint dans la pièce à vivre pour accueillir l’invité. Fang est charmante, nul doute que Jin sait s’entourer de jolies filles. Pris d’un doute, il est possible que Dan jette un coup d’oeil discret au ventre de la jeune femme… pas d’arrondi suspect. Mais ça ne veut rien dire. D’ailleurs, rien ne dit qu’elle soit celle portant la “farce” de son cadet. Dan s’efforce de garder bonne figure. Il ne faut pas que les plaisanteries de son frère vienne gâcher sa joie de recevoir. D’autant qu’il apprécie la chinoise du peu qu’il la connaisse. Il aurait pu la ramener comme fiancée qu’il en aurait été moins surpris.

Il décide de garder le saké pour le dîner et tente d’ignorer ce rappel du homard manquant. En vain.  « Eh bien, la prochaine fois, il y aura du homard. » dit-il depuis la cuisine en récupérant les amuses-bouches avant de prendre en compte la seconde requête de Jin. Vraiment ce gosse… Mais puisque Fang semble enthousiaste à l’idée d’en boire, comment leur refuser ?  « On doit avoir ça, je vais en chercher. » En fait, leur joie est contagieuse. Dan sourit en les observant tous les deux. Leur faire plaisir en préparant ce repas lui fait chaud au coeur.
Il revient rapidement avec un champagne qu’il leur présente sans se faire trop pompeux.  « J’ai celui-ci que Miran m’a ramené de son voyage en France. Un Moët & Chandon, 2015. » Puisqu’il n’est pas un grand consommateur d’alcool, ces retrouvailles sont en effet un bon prétexte pour ouvrir la bouteille. Et qu’on se rassure, il en a sûrement d'autres en stock. Fang ne le dépouille pas. Le bouchon fait “pop!” et soigneusement, il serre son invité puis son frère et s’autorise une petite flûte. Il prend place sur le canapé, son verre en main, un petit sourire sur les lèvres.  « Je vous en prie. Ça me fait plaisir de vous recevoir, vraiment. D’autant, je n’ai jamais eu l’occasion de vous le dire mais j’admire beaucoup votre musique. » Il s’incline légèrement en le disant, admiration polie et respectueuse. Il se sent presque fier de lui avoir dit, lui qui est si timide et qui fait de son mieux pour ignorer la chaleur sur ses joues.

Evidemment que Lilith est aux anges. Le jouet est pressé, le jouet est secoué, et elle part au pays du bonheur en le tenant dans sa gueule. Qu’on ose seulement essayer de lui piquer. La demoiselle est fille unique, hors de question de partager son nouveau trésor pour le moment.
« Merci pour elle. » force est de constater que, lorsque ça touche à sa fille, il sait se montrer plus normalement éduqué.
Quoique, il aurait pu créer une situation bien plus gênante à la remarque de son amie. Il l’envisage peut-être, rien qu’un peu, mais le sourire qui passe sur ses lèvres n’amène pas la remarque forte en malaise « C’est mon frère le plus classe de nous deux. Si tu veux le prince du drama, c’est lui que tu vas devoir pécho désolé. » et pourtant, il y a déjà un potentiel fort en malaise.

Coupe de champagne français en main, il ne se moque même pas de son amoureux transi qui a mis 64 secondes à parler de sa fiancée. Irrécupérable celui-ci.
Il se contente de trinquer, boire quelques gorgées, et laisser son regard passer de l’un à l’autre comme un match de ping pong.
…
Quoi ? T’as quelque chose à dire « C’est donc comme ça qu’on discute en bonne société… c’est chiant non ? On vient tous du même coin d’la Terre, vous voulez pas vous parler en version américaine ? Surtout toi Dan. » ta gueule Wu… t’as appris, tu sais, fais pas genre.
N’empêche que c’est chiant. Ils peuvent pas en venir direct aux familiarités ? Il a l’impression de se voir lui, cinq minutes plus tôt, qui accueillait la comtesse Fang … mais en version pas marrante.
Ok, il est juste très chiant.