(outfit) les mains poussent la porte du restaurant dans lequel ils se sont tous donnés rendez-vous. une sortie entre amis, profiter d'un peu de répit avant de retourner s'entraîner sur la glace. du moins, pour haoyu. alors il a accepté sans trop se poser de questions.
il aurait dû.
parce qu'à l'instant où il aperçoit l'un de ses camarades, il découvre l'étendue de la table. il n'y a pas qu'eux. il y a d'autres garçons, des filles aussi. haoyu pince les lèvres - c'est à la mode, il paraît, d'avoir ce genre d'entrevue.
il réprime un soupir, une main glissée dans sa nuque et l'autre dans la poche ventrale de son pull trop grand. contre un bon steak haché, il va devoir faire la conversation à une jeune femme qui semble ravie de l'accueillir en face d'elle. elle n'y peut rien, haoyu s'est fait berner. il jette un regard noir à son ami tout sourire ;
bon, en plus, il a peut-être un peu oublié qu'haoyu préfère les garçons.
tant pis.
il s'installe, un peu gêné. il ne sait pas trop par quoi commencer alors il saisit la carte entre ses doigts afin de poser ses prunelles brunes ailleurs que sur la fille qui attend quelque chose de sa part. elle est plutôt jolie, ce n'est pas le problème.
quelle idée.
haoyu relève la tête, d'autres personnes arrivent et complètes la table. est-ce que tout le monde est là dans le but de trouver l'amour ? une histoire d'un jour ou de plusieurs ? cette fois-ci, le soupir n'est pas contenu. l'appétit presque coupé malgré toutes les bonnes viandes notées sur la carte.

(outfit) Il avait un pressentiment. Plongé dans sa lecture dans le bus, il avait du mal à s’y concentrer. Il sentait que cette soirée n’allait pas lui convenir alors que la journée s’était dans l’ensemble bien déroulé. Une journée comme une autre. Avec un ciel dégagé, les nuages s’en étaient parti faire une promenade sur un autre continent. Et cette désagréable sensation ne se dissipa pas à sa descente du bus. Il avait la possibilité de décommander, faire demi-tour bien qu’il ne sache pas comment rentrer depuis l’endroit où il avait rendez-vous. Il était venu directement après l’entrainement et il lui fallait regarder l’itinéraire pour rentrer chez lui.
Il poussa un soupir. Il avait accepté cette invitation en songeant que cela ne lui ferait pas de mal. Sa dernière visite chez sa soeur ne s’était pas très bien passé, il avait besoin de changer d’air. Il entamait sa dernière année de licence et il ne savait pas quoi faire après. C’était évident ; deviens joueur de baseball professionnel. Une opportunité pareille ne se représenterait pas. On le hisserait au sommet, on lui ferait découvrir un nouveau monde.
en avait-il envie ?
de quoi as-tu envie ?
Une boule au creux de la gorge. Avant, c’était plus facile. Avant qu’il ne puisse penser avoir fauté. Car il ne s’agissait pas de lui. Et malgré tout…
Il entra dans le restaurant et vit son ami lui faire un signe de la main. Il n’était pas tout seul, il y avait d’autres personnes. Des garçons, des filles. Une rencontre organisée. C’était à la mode à leur âge. D’autant plus au sien. Le célibat ne faisait pas bonne augure. Il était visiblement le dernier et il serait le premier à partir. Il sentit bien le regard que lui darda celui qui l’avait invité mais, ce dont il était sûr en terme d’envie, c’était qu’il ne désirait pas faire de rencontres comme celle-ci.
À l’extérieur, il sortit son portable de sa poche et s’éloigna légèrement du restaurant. Il chercha comment rentrer, il achèterait quelque chose en chemin. Et, finalement, le ciel se couvrait de grisaille. Il n’allait pas tarder à pleuvoir.

(outfit) l'amour est un concept assez vague pour haoyu. il n'a jamais réellement cherché à l'attirer, à l'avoir à tout prix. qu'est-ce que ça lui apporterait de plus dans sa vie ? des ennuis ? un peu de bonheur ? et comment parvenir à conjuguer tout cela ensemble ?
alors, pour l'instant, assis là en face de cette demoiselle qu'il ne connaît pas, il tente de faire bonne figure. se faire passer pour l'étudiant qu'ils veulent tous qu'il soit ; néanmoins, haoyu n'est pas à l'aise. il n'a de cesse d'essayer de capturer le regard de son ami qui l'a emmené ici, désireux de lui communiquer combien c'était une mauvaise idée. ne sait-il donc pas, en plus, que son intérêt est plus porté sur les personnes de son sexe ?
haoyu abandonne un soupir derrière la carte des choix. il passe une main sur son visage tandis que la jeune femme lui demande si tout va bien. il s'apprête à répondre quand une tornade (ou presque) déferle sur la tablée. un autre garçon, visiblement le dernier, semble s'être fait embarquer lui aussi dans ces entretiens dont il ne paraît pas avoir envie. mais contrairement à haoyu, il n'est pas long à se faire entendre - remarquer - et il claque aussi vite qu'il est entré la porte.
il n'en faut pas plus à haoyu pour tenter sa chance. il déclare qu'il va aux toilettes, et quand on l'interpelle pour lui signaler qu'elles se trouvent de l'autre côté, il a déjà disparu à l'extérieur. est-ce que son ami viendra le chercher ? probablement pas. il semblait bien plus intéressé par une fille que par lui. tant mieux, en fait. haoyu soupire à nouveau et voit la silhouette qui l'a inspiré deux minutes plus tôt.
- toi aussi, ils t'ont eu ?
il enfonce les mains dans les poches de son pantalon tandis que le temps est en train de tourner.
- je ne sais pas trop ce qu'ils apprécient à faire ce genre de rencontres... ça me met mal à l'aise.
il ne sait pas vraiment non plus pourquoi il déclare cela à cet inconnu qui a le nez penché sur son téléphone portable. haoyu hausse les épaules, ose toutefois jeter un regard par-dessus son épaule pour s'apercevoir que personne ne viendra les chercher.

(outfit) Le célibat lui convenait. Il menait calmement sa petite vie d’étudiant avant que celle-ci ne prenne fin et il ne s’en portait que mieux. Il voyait certains de son entourage se prendre de temps en temps la tête en disputes éphémères et d’autres faire des propositions de mariage qui avaient une chance sur deux d’aboutir puisque ça ne dépendait pas que d’eux. Il n’avait pas besoin d’y plonger, il avait assez à faire, à penser de son côté. Et il détestait qu’on puisse le piéger de cette manière. Ce n’était pas respectueux, sous prétexte que visiblement il aurait manqué une personne pour compléter cette rencontre.
certainly not.
Il se fichait bien de s’être donné en spectacle pour la peine et d’avoir déçu. Ça leur passerait. Ils étaient réunis, après tout, autour d’une table, ils allaient commandé et être servis et ça irait car son départ ne signifiait pas grand-chose comparé à d’autres difficultés qui pouvaient survenir et être plus contraignantes.
Il avait trouvé quel chemin prendre lorsqu’on l’interpella. C’était l’un des garçons présents parmi le groupe et il cligna plusieurs fois des yeux avant de réaliser qu’il n’était pas le seul à s’être fait embarquer dans cette mésaventure. Drôle de coïncidence que d’avoir des amis qui vous fasse une entourloupe aussi facilement.

« Ah, euh, oui, lui répondit-il, moi aussi ils m’ont eu. »

Il était grand. Non qu’il n’ait pas l’habitude de se retrouver à côté de personnes plus grandes que lui, il avait même des amis qui l’étaient également mais ce fut ce qu’il perçut le plus chez lui en cet instant.

« Ils se sentent seuls ?, supposa-t-il, Ou soit disant qu’à notre âge il est temps de commencer à rencontrer quelqu’un. Vas savoir… »

Il haussa les épaules, pas plus soucieux que cela à ce sujet. Par contre, le temps commençait à l’inquiéter et le bus qu’il devait prendre ne semblait pas arriver. Celui qu’il voyait venir au loin n’était pas le bon.

« Tu as faim ?, lui demanda-t-il, Si on prend ce bus, il nous emmènera vers un fast food sympa que je connais. »

Proposition faite comme ils étaient tous les deux dans le même sac. Puis, il lui semblait être quelqu’un d’assez sympa. Il héla le bus, prêt à monter dedans si son interlocuteur acceptait d’aller dîner avec lui autre part que dans cette zone où ils finiraient par être retrouvés par leurs amis respectifs. Lui avait faim en tout cas, c’était ce pour quoi il avait pensé rejoindre son camarade et vu la journée qu’il avait eu, son ventre commençait déjà à protester.

(outfit) haoyu hausse une nouvelle fois les épaules aux paroles de son interlocuteur. il a sûrement raison. après tout, l'amour est un concept vague que chacun manipule à sa façon. alors si ceux qui sont à l'intérieur du restaurant apprécient se rencontrer de la sorte, qu'ils fassent, mais sans plus jamais entraîner le patineur dans leurs histoires.
- moi, je pense qu'on a encore le temps. je n'ai que vingt-et-un ans.
il déclare cela les prunelles dans le vague.
que vingt-et-un ans. et des fois, il a l'impression que le temps a sur lui une emprise bien particulière. c'est ce que lui dit sa mère. qu'il ferait bien de le vivre, justement, ce temps. cet âge. qu'il le regrettera plus tard, lorsqu'il sera plus vieux. mais haoyu ne comprend pas toujours où elle veut en venir. ses ambitions sont le moteur de chacune de ses journées.
et puis, finalement, la conversation est relancée. déviée, même, pour le plus grand bonheur des estomacs qui paraissent grogner d'approbation.
- je crève de faim !
il lui adresse un sourire et le suit à l'intérieur du bus où ils trouvent une place pour le temps du trajet.
- au fait, je m'appelle rim haoyu.
qu'ils se connaissent un minimum puisqu'ils vont visiblement passer une partie de la soirée ensemble.
une fois les présentations faites, ils arrivent rapidement au fast-food. ils commandent, reçoivent ce qu'ils ont pris et s'installent dans la salle. dehors, la pluie ne semble pas vouloir s'arrêter. heureusement, ils sont à l'abri et personne ne viendra les chercher jusqu'ici pour qu'ils retournent au speed-dating. haoyu mord avec appétit dans son sandwich avant de reprendre la parole.
- c'était la première fois que tu participais à un speed-dating ? ça fait deux fois que je me fais avoir... en réalité, je ne suis pas vraiment attiré par les filles. tout le monde le sait, mais personne ne s'en souvient jamais.
ou ne s'en soucie.
certains disent que c'est parce qu'il n'a jamais essayé avec une fille.
ça, haoyu se garde bien de l'avouer à son interlocuteur. ce n'est pas une chose dont il a déjà envie de parler avec lui. ils viennent à peine de se connaître. la plupart du temps, il se moque de ce que peuvent penser les autres. son homosexualité n'est pas un tabou bien que certaines personnes font comme si ça l'était. les barrières, elles sont mises par ceux qui craignent être atteint. haoyu n'est pas malade.
un nouveau sourire et le voilà qui entame son deuxième sandhwich. il a plus faim qu'il ne l'aurait imaginé et comme c'est chaud, ça fait du bien.

(outfit) Ses parents commençaient à s’inquiéter, eux, de le savoir célibataire à son âge. Ils l’avaient vu sortir avec quelqu’un durant le lycée sans que ça ne perdure et ils avaient pourtant espéré alors qu’ils s’étaient eux-mêmes rencontrés sur le tard. Ils n’avaient rien à dire, il préférait qu’ils ne préoccupent plus de son aînée dont la santé fragile se dégradait au lieu de s’améliorer. Leur société évoluait, il avait le temps et il valait mieux qu’il ne se consacre sur sa carrière que sur quelque chose qui aurait des chances de l’entacher avant qu’il n’ait accompli quoi que ce soit. C’était d’ailleurs ce qu’il essayait d’expliquer à ses amis mais, visiblement, ça sortait par une oreille avant de ressortir par l’autre.
Il ne savait pas ce qu’il en était de son interlocuteur, apprit son âge. Vingt-et-un ans, vingt-trois ans, au fond, quelle différence ? Celui-ci avait raison, ils avaient encore le temps. Il fut ravi de voir qu’il acceptait sa proposition. Il pourrait alors avoir l’occasion de le découvrir et ils montèrent tous les deux dans ce bus qui arrivait. Ils se trouvèrent une place et ils commencèrent à faire connaissance. Un prénom donné, puis le sien. Il osa un léger sourire, conscient qu’il valait mieux éviter de montrer directement ce côté si leste qu’il possédait. Puis, c’était lui qui l’avait invité et pas l’inverse. Ils descendirent quelques arrêts plus loin et il le mena jusqu’au fast-food où ils passèrent automatiquement commande afin d’alléger leurs ventres criant famine.
Il pleuvait affreusement à l’extérieur. Il n’avait pas emmené de parapluie et il n’aimait pas cela. Il ne trainait pas habituellement les jours de pluie, à quel moment n’avait-il pas fait attention à la météo ? Il n’avait mangé que la moitié de son sandwich qu’il sentit la nausée le prendre à la gorge. Et Haoyu parlait, librement. Il l’écoutait et il se sentait désolé. Il espéra que cela ne se verra pas.

« Non, j’en ai déjà fait, lui apprit-il en reposant son hamburger sur le plateau, Enfin, je n’en ai fait qu’un. Pour essayer mais je n’en vois pas l’intérêt, haussa-t-il les épaules, Tu n’as pas de très bons amis s’ils ne font qu’oublier ce que tu es vraiment. Tu y serais resté si je n’étais pas parti ? Ou si je ne m’étais pas montré ? »

Il se demanda lui-même ce qu’il aurait fait à sa place. Il serait probablement parti comme ce qu’il avait fait ce soir et aurait attendu avant de revoir ce prétendu entourage. Il n’avait rien contre les personnes homosexuelles, il était lui-même attiré par tout genre car il estimait qu’il n’y avait pas à faire de différence.

« J’espérais retrouver mon ami pour un bon repas, lui apprit-il, J’ai eu une longue journée, je suis en dernière année de licence en STAPS. Je pratique le baseball et on se prépare déjà pour les compétitions de cet été. »

Qu’il parle un peu de lui-même pour que Haoyu ne soit pas le seul. En tout cas, ce dernier avait une plus grande faim que lui et ça l’amusait légèrement de le voir avaler déjà son deuxième sandwich. Peut-être pouvait-il, lui, essayer de finir le premier mais la pluie continuait de s’abattre sur la baie vitrée et ne l’enjoignait pas à croquer dedans. Il savait bien que chaque jour de pluie ne signifiait pas qu’une nouvelle catastrophe allait avoir lieu.

(outfit) installé à la table d'un fast-food de quartier avec un inconnu, haoyu s'étonne de manger autant quand l'autre semble tout à coup un peu plus réticent à porter son sandwich à la bouche. il n'en dit cependant rien, peu certain d'avoir quelque chose à élucider. il se contente de profiter de la chaleur de l'endroit, de son plat, quand d'autres fois, il ne possède pas grand-chose d'autre qu'un toit au-dessus de la tête et la tendresse de sa mère.
aux mots de siwoo, il réfléchit une seconde supplémentaire avant de hausser les épaules et de lui répondre :
- ça ne fait rien. je ne leur en veux pas, tu sais. je pense que ce n'est pas une orientation sexuelle qui définit la personne que tu es vraiment. quant à rester là-bas... je serai probablement resté un peu plus, oui.
il esquisse une légère moue avec son visage.
il sait qu'il aurait au moins profité du repas pour faire semblant avant de finir par avouer à la jeune femme qu'elle perdait son temps avec lui. cela n'aurait pas été sa faute à elle. c'était juste comme ça.
- finalement, c'est ton départ fracassant qui m'a décidé un peu plus tôt.
la conversation se tourne vers les études et haoyu apprend ainsi que siwoo fait lui aussi des études de sport. les prunelles du patineur s'illumine d'un nouvel éclat tandis qu'il l'écoute lui raconter une partie de sa vie.
il boit une gorgée de sa boisson, mange quelques frites, remarque alors le malaise qui semble s'étendre chez son camarade.
- je suis en études sportives moi aussi, je fais du patinage.
il tente un doux sourire avant d'oser ajouter :
- tu ne manges pas ?
et puis il s'étire les bras, observant à son tour la nuit qui s'est installée sur la ville de l'autre côté de la fenêtre. la pluie, aussi. le temps n'est vraiment pas de leur côté et haoyu ne peut s'empêcher de penser que ce speed-dating était voué à l'échec dès le début.
bien qu'il ne l'avoue pas facilement, au-delà de son attirance pour les hommes, haoyu reste un garçon sensible aux caresses légères. il sait que la plupart de ses amis, ou connaissances, ont déjà été bien plus loin que lui lorsqu'ils sont en relation avec quelqu'un.
haoyu abandonne un soupir avant de poser son menton dans le creux de sa main, son regard revenu s'attarder sur les traits du visage de siwoo.
- au final, tu te retrouves sous la pluie avec un inconnu dans un fast-food qui ne te donne même pas envie.
simple constat de la situation qui découle. la vie est réellement surprenante parfois.

(outfit) Trop accroché au passé ? Probablement. Seulement, aujourd’hui, sa soeur avait été sur le point d’être enfermé et il devait s’assurer de passer la voir le plus souvent pour ne pas qu’on songe de nouveau à vouloir le faire. C’était compliqué et il n’avait pas tous les jours la force de faire cet effort. Par exemple, il n’était pas passé la voir ce matin ou ce soir alors qu’il en aurait eu le temps et que la pluie s’abattait avec vigueur sur toute la capitale. Est-ce que ça irait ? Cela ne faisait pas de lui un mauvais petit-frère mais la culpabilité était là.
vicieuse.
Il essaya de se rassurer lui-même, le fit bien évidemment intérieurement. Il avait le droit de ne pas penser à elle et de penser à lui, ce n’était pas égoïste. Il avait passé une longue journée comme précédemment dit et il mangeait un bon fast-food en compagnie d’un inconnu à l’air sympathique. Ce n’était pas son ami, ce n’était pas non-plus une personne déplorable. Ils apprenaient à se connaître et il trouvait cela amusant que le cours des événements ait pu dévier de la sorte.
Bien qu’il ne mangeait pas, plus. Il se mit à fixer son sandwich, songea qu’il éveillait des soupçons quand il aimait ne pas être le centre d’intérêt. Il le reprit entre ses doigts et croqua un bout. Aucune envie de vomir malgré la nausée constante, ça irait.

« Ce n’est pas difficile le patinage ?, lui demanda-t-il, curieux, Je serais curieux d’aller en voir en vrai. Je vis principalement pour le baseball, je ne me suis pas réellement intéressé aux autres sports. Et toi ? As-tu déjà vu un match de baseball ? »

Être sportif ne signifiait pas avoir pu s’intéresser à toutes les spécialités dans le domaine mais il se demandait désormais comment était le patinage. Il avait vu à la télévision certaines compétitions sans s’y attarder plus longtemps que cela. Il s’apprêtait à lui en demander plus lorsque Haoyu reprit la parole. Fit ce constat étonnant et déroutant. Il le fixa et se mit à rire. Oui, ça le fit rire mais c’était douloureux.

« Pourquoi tout d’un coup ?, continua-t-il à rire, Haha, je ris rarement comme ça. »

Et c’était vrai. Il prit une profonde inspiration qu’il expira une fois calmé et reposa son sandwich sur son plateau. Il reporta son attention à l’extérieur et sourit légèrement.

« Et toi, on dirait que tu n’as pas mangé le midi même, lui fit-il remarquer, Est-ce que tu aimes la pluie ? La lies-tu à la glace ? Est-ce qu’elle est inspirante ? »

Après tout, la glace n’était que de l’eau et sur cette même glace les patineurs se laissaient porter. Y tracer des chemins, des histoires à raconter aux spectateurs. C’était comme ça qu’il se l’imaginait sans savoir s’il avait raison et il voulut voir une performance que l’on pouvait lier à la pluie. Cela existait-il ? Il observa le reste de son repas, saisit une frite et la glissa entre ses lèvres. Déglutit.