@Beom Min Chul
outfit ➻❥ La nervosité rend ses mains moites, si bien qu'il les frotte doucement sur son pantalon. Ses prunelles observent les alentours, intriguées. C'est la première fois qu'il se retrouve chez Min Chul. C'est joli et coquet. Bien tout le contraire de sa maison. L'énorme villa de ses parents lui paraît si froide, à côté. Enfin, elle lui a toujours paru froide, de toute façon. Il aurait bien aimé pouvoir grandir dans une maison comme celle que possède les parents de son ancien camarade. Sans doute aurait-il eu une meilleure enfance? Car ses géniteurs auraient eu de l'amour pour lui à la place de l'indifférence qu'ils lui ont servi. Assis sur une chaise, il attend que son ami revienne avec les breuvages promis et la collation proposée. Parce que Haeun lui a dit qu'il avait l'estomac vide. Il a tendance à beaucoup se négliger lorsqu'il est stressé et autant dire que la perspective de cette journée l'a rendu immensément nerveux. Il ne sait pas pourquoi Min Chul l'a invité à le rejoindre chez lui et il s'imagine trop de choses. Il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas peur et pourtant, il ne le devrait pas. Son aîné ne va pas lui dire quelque chose de regrettable. Non? Non. Il ne lui aurait pas demandé de se déplacer jusqu'ici pour ça. Ça l'intrigue, également. Lorsqu'il le voit revenir, Haeun se replace sur sa chaise et lui offre un petit sourire. ━ Merci. Il n'ose pas poser la question qui taraude ses pensées. Trop timide. Il préfère attendre que Min Chul prenne la parole de lui-même. Alors en attendant, il enfourne un des biscuits dans sa bouche au moment même où son estomac se manifeste dans un gargouillement bien sonore. Ce qui le fige dans son geste. Il jette un petit regard gêné à son ami. ━ Ils sont achetés... ou c'est ta mère qui les a fait? La curiosité se lit dans ses yeux innocents.

(( ootd )) Il était là. Dans le salon où s’emmêlent les souvenirs d’une famille qui est la tienne. (Des bibelots de quelques voyages, des photos pour marquer les années qui passent - certaines sont encadrées, d’autres stockées dans des albums que ta mère prenait parfois le temps de feuilleter.)

Soucieux de bien faire, tu prépares pour le garçon un petit goûter. Tu le sentais nerveux. Est-ce que tu ne l’étais pas, toi aussi ? Est-ce que tu n’avais pas les traits tirés, à essayer d’arranger ta musique pratiquement toute la nuit ?
Tu voulais que ça lui plaise.
Tu espérais qu’il s’y projette comme tu t’étais projeté, qu’il comprenne, derrière les notes, toutes ces choses que tu avais voulu évoquer. Tu avais couché les paroles sur le papier, même si tu espérais qu’il veuille bien, avec toi, les améliorer.

« De rien. » souffles-tu, tout en affichant un sourire, alors que tu ramènes vos boissons et quelques gâteaux. Haeun en avale un, tandis que son estomac s’ébruite. Tu souris encore, sans toutefois relever - vous aviez vu bien pire, au cours de vos jeunes années.

Est-ce qu’ils étaient achetés ? « Non, c’est ma mère qui a cuisiné .. Mais je l’ai aidée ! » Un peu quand même. Tu n’allais pas t’accaparer tout le mérite, mais tu avais tout de même voulu y mettre un peu du tien. Tes lèvres se trempent dans ton thé, alors que tu réfléchis.
Comment est-ce que tu devais poser les mots ? Est-ce qu’en parler maintenant ne serait pas un peu trop brusque ? (Comment faire, autrement ?) « Ça fait un moment déjà mais … J’ai recommencé à écrire. » déclares-tu, finalement. « Et … Je ne sais pas encore quand, ni comment mais … J’ai envie qu’un jour … Les gens puissent écouter … Les histoires que j’ai à raconter. » Parce que tu avais beau avoir un projet, tu restais sans agence. Sans producteur. Sans manager. Sans rien, en quelque sorte. (Est-ce que tu devais te débrouiller tout seul ? Est-ce que tu devais tenter cette folie en attendant, ou est-ce que ce serait brûler ta chance ?) « Mais avant que ça ne soit accessible à tout le monde, je voulais … peaufiner tout ça ? » poursuis-tu, incapable d’y aller trop frontalement. Tes doigts jouent avec l’anse de la tasse, alors que, nerveux, tu mets un temps avant de relever les yeux dans sa direction. « Et je me disais que … peut-être … ça te tenterait d’écrire au moins une de ces histoires … avec moi ? »