((OOTD)) - Comme à chaque fois, je finis toujours par l’oublier. Croire que c’est un rêve, un fantasme que je me fais. Commençant également à oublier son visage, sa voix, son odeur, et même la sensation de ses lèvres contre les miennes pour avoir un signe de vie de sa part. Un fantôme qui va et vient à sa guise. Hantant la personne maudite pendant un temps avant de disparaître et ainsi de suite. Un robin des bois se cachant pour faire profil bas avant de recommencer à bouger. Donner signe de vie à ceux qui doivent être au courant. Un chat qui reste cacher pendant un temps avant de vouloir survivre de plus belle en allant chasser. C’est comme ça à chaque fois. Vivant ma vie aussi monotone et puis, un signe de sa part. À mainte reprise, je me pince pour vérifier si ce n’est pas un rêve. À mainte reprise, je reste sans voix et je ne sais pas comment réagir. L’excitation ou la peur ? La joie ou bien la frayeur ? Soulagée ou être inquiète ? Un mélange, mais je ne peux pas m’empêcher d’esquisser un petit sourire en le sachant de nouveau en vie. Ça, jusqu’au jour, je reçois une adresse, mais j’apprends quelque chose sur son sujet.

Une journée de congé en train de regarder la télévision que j’ai vue un avis de recherche s’afficher sur l’écran. Sur le coup, je ne fais rien jusqu’à temps que je vois un visage en particulier. Il me dit quelque chose. Je fige les images et je regarde attentivement. Ne sachant pas la raison du pourquoi de cette soudaine familiarité. Jusqu’à ce que je réalise. Si je cache cette partie du visage en lui mettant une casquette par exemple. J’ouvre la bouche avec stupeur. Pardon ? Ça ressemble au chat sauvage qui me donne signe de vie de temps en temps ! Oui ! Que dois-je faire ? C’est un criminel recherché. Dois-je appeler les autorités ? Dans un monde idéal oui, sinon je serai inconsciemment sa complice. Bon sang ! Je l’ai aidé à cacher devant des patrouilles la dernière fois. On pourrait se méprendre sur mon sujet. En même temps, je suis inquiète. Inquiète, car il aurait pu me faire des choses, mais il ne l’a pas. Pourquoi il ne m’a rien fait depuis ? Des questionnements se bousculent dans mon esprit avant de réaliser que je dois aller à sa rencontre ! Je suis dans la merde. Bon, je n’ai pas le choix de faire mon devoir de citoyenne même si mon instinct me dicte de ne pas le faire. Pourquoi ?

Alors, je vais au poste de police afin de dire ce que je sais concernant ce criminel recherché. Lui racontant de long en large – sans préciser les détails comme quoi que je l’aie embrassé, ils n’ont pas à le savoir. En disant également que je devrais le rencontrer à un endroit précis vers une heure précise. J’ignore s’ils me croient ou pas, mais j’ai témoigné. Maintenant, c’est selon leur jugement. Après quelque temps, ils me remercient et me disent qu’ils vont sûrement me suivre pour savoir si je dis vrai. Hm. D’accord. D’ailleurs, je ne leur tarde pas à dire que c’est bientôt l’heure du rendez-vous. Alors, je prends ma voiture et je file sur la route. Je me gare avant de sortir de ma voiture, regardant autour. Il fait nuit, je n’apprécie pas trop ça, mais bon. Je vais sur le trottoir où je marche tranquillement vers le point de rendez-vous. Ne me souciant pas que la police s’est déjà garée au loin et observe la situation, mais aussi quelqu’un d’autre m’observe.

  Tae Hwan savait qu’il ne pouvait faire confiance à personne ; il le savait déjà avec son travail mais l’expérience des dernières années le lui avait prouvé également. Evidemment, il y avait des personnes dans son entourage en qui il croyait encore, parce qu’il les connaissait, parce qu’il avait vu comment ils l’avaient soutenu jusqu’à présent, néanmoins il n’était plus en mesure de faire confiance au premier inconnu qu’il croisait. Probablement la raison pour laquelle, non, il n’avait jamais cru en cette demoiselle ; il s’était montré courtois avec elle, il l’avait raccompagné chez elle, après son altercation avec des vauriens, néanmoins malgré tout, il n’avait jamais baissé sa garde. Nombreux étaient les gens à le penser stupide, à croire que sous prétexte qu’il ne montrait rien, il ne se méfiait pas de leur gentillesse. C’était faux. Tae Hwan était sûrement plus méfiant d’une personne qui se montrait trop sympathique à son égard que le contraire, même si de plus bel, il ne faisait confiance qu’à lui-même et à ses proches. Et aujourd’hui, on lui prouvait encore ô combien il avait eu raison de s’écouter, de ne pas se rendre à ce rendez-vous à l’aveugle, parce qu’il n’était jamais à l’abris. Il refusait de gâcher toutes ces années de cavale en l’air, juste à cause d’une demoiselle qui n’avait pas hésité à le dénoncer à la police, lorsque l’occasion s’était présentée. Avec sa situation, Tae Hwan avait quand même réussi à trouver du temps pour lui enseigner ce qu’elle demandait ; il aurait pu l’ignorer hors, d’une certaine manière, c’était sa façon muette de se rattraper pour les dégâts physiques et émotionnels qu’il avait causés, le jour de leur rencontre. Sauf que, au bout du compte, rien ne se passerait, parce qu’elle avait contacté la police et, en soit, elle avait probablement bien fait. Au contraire de sa petite amie à l’époque, Eun Ji n’était pas proche de lui, elle ne le connaissait pas et, comme il le lui avait déjà dit, il ne fallait jamais faire confiance au premier inconnu. Surtout quand celui-ci débarquait si sauvagement et créer des problèmes dans votre cabinet de dermatologie. Donc, oui, il pouvait comprendre que malgré leurs différentes rencontres, elle avait pris la décision de le dénoncer… Hors, entre comprendre et accepter, le chemin était grand et, malgré tout, une part de lui lui en voulait pour cela. Elle en avait eu la possibilité à plus d’une reprise, pourquoi maintenant ? Espérait-elle l’amadouer pour mieux le coincer ? C’était raté.

Du haut de son « perchoir », comme à chaque fois, Tae Hwan observait les alentours. A l’heure du rendez-vous, il repéra la jeune femme qui arrivait mais également la voiture qui la suivait à quelques mètres, derrière elle. Lui ne bougeait pas, suspicieux parce qu’il n’y avait pas de raison à ce que Eun Ji et quelqu’un d’autre viennent, en même temps, dans un endroit aussi désert et abandonné. Hors de question de se présenter devant elle dans de telles conditions et, ce n’était que plus tard que ses suspicions furent confirmées, lorsque les personnes du second véhicule en sortirent, pour échanger avec la demoiselle. De là où il se trouvait, il ne pouvait pas entendre tout ce qu’il se disait, néanmoins il n’avait pas besoin d’écouter pour deviner qui était ces gens… Probablement la police. Une confirmation qu’il obtint quand l’un d’entre eux haussa la voix auprès de la jeune femme, la grondant pour les avoir faits déplacés pour rien et l’accusant d’avoir fait un canular. C’était sa faute à lui de ne pas s’être présenté toutefois, non, Tae Hwan ne se sentait pas coupable. Il ne faisait que se protéger.

Lorsqu’il fut certain que les policiers étaient partis, la jeune femme toujours en bas, ce n’était qu’à ce moment là que l’ancien agent descendit. Discret, elle ne l’avait certainement pas remarqué arriver derrière elle et, à peine fut-il à sa hauteur, il ne lui laissa pas le temps de réagir. La plaquant contre sa voiture, sa main vint quant à elle se coller contre sa bouche, l’empêchant ainsi de se mettre à crier ; la lueur dans ses pupilles était glaciale, une froideur que la jeune femme n’avait certainement encore jamais entrevu dans son regard, jusqu’à présent. « Merci de me prouver que j’ai eu raison de ne pas vous faire confiance. » Déclara-t-il d’un ton neutre, avant de finalement se décaler, quand il fut sûr que la jeune femme ne s’exclamerait pas. « Notre relation s’arrête là. » Ce n’était pas comme s’ils partageaient quelque chose de grand ; il l’avait aidé et était resté avec elle, parce qu’il se sentait redevable toutefois, désormais, Tae Hwan estimait en avoir assez fait.  

  ((OOTD)) - Un canular. Un rire jaune sort de ma bouche avant d’entendre ma langue se claquer. Je ne mens pas sur ce point. Je suis en rendez-vous avec un criminel recherché. Je ne suis pas folle ! C’est la pure vérité ! Pourtant, on ne me croit pas. Qui oserait croire une jeune femme qui apporte des policiers dans un endroit aussi déserte et abandonné comme celui-ci ? Qui oserait croire cette femme aussi bien fichue que moi ? Je ne suis pas toxicomane, je n’entends certainement pas des voix dans ma tête. C’est la stricte vérité. J’ai croisé un dangereux criminel depuis quelque temps, je l’ai côtoyé, je l’ai soigné, il m’a sauvé et également enseigné. Il m’a plaqué un nombre incalculable de fois contre un mur. Je ne suis pas folle, je l’ai vu de mes propres yeux et j’ai entendu le son de cette merveilleuse voix. J’ai humé son parfum qui me fait frissonner et encore, j’ai senti le contact de ses muscles lorsque j’ai pu être à proximité de lui. Malheureusement, à peine accompagner et à peine eu échangé quelques mots, je me retrouve une énième fois seule. Une énième fois à croire que j’ai parlée à un fantôme depuis tout ce temps. Commencer à douter de la réalité.

Pourquoi ? Pourquoi personne ne veut croire à ce brun ténébreux qui hante mon imagination aussi coquine semble-t-elle ? Pourquoi aucune personne de mon entourage ne souhaite croire à mes histoires semblant tirer d’une série policière ? Pourquoi ? Je me retrouve démunie, découragée et surtout trahie par la justice incompétente. Les policiers veulent absolument du concret, avoir les preuves ou bien le coupable rapidement sous la main sans faire le moindre effort. C’est totalement ridicule. Où sont les braves qui attendent tapi dans l’ombre en attendant l’heure convenue ? Où sont les courageux qui peuvent dormir dans leur voiture ? Nulle part. En tout cas, ça ne semble pas être eux. Alors, je me retrouve seule au monde et peut-être en danger. Personne ne se soucie de ma vie. Peu importe, là où j’en suis, j’accepte mon erreur, j’accepte mon échec. Cela dit, je n’accepte pas de mourir aussi facilement.

Ainsi, en soupirant, je regarde l’heure avant de vouloir partir. Ça ne sert à rien de rester plus longtemps. Après tout, il est sûrement au courant de ma stratégie pathétique. Enfin, je dis cela, mais la surprise me prend d’un coup et on me plaque contre ma voiture. J’allais crier, mais on bloque ma bouche avec cette main large. Je tente de me débattre en entendant sa voix, mais aussi son regard qui me glace le sang. Me débattre reste inutile, alors je me calme rapidement. Ça n’a pas pris très longtemps afin qu’il puisse me relâcher par la suite en disant quelque chose qui sonne à une rupture. « Pardon ? » Je ricane, mais je suis surtout insultée et fâchée de son comportement. « J’ai été courtoise avec vous, je vous ai soigné de mon plein gré, vous m’avez embobiné en me sauvant et acceptant le cours d’autodéfense et vous parlez de confiance ? » Je croise les bras, je joue littéralement avec le feu. Ma vie tient peut-être qu’à un fil, mais puisque je suis coincée comme une proie en face de son prédateur. « J’ai suivi mon instinct. Il me dicte toujours que vous êtes une personne bien, mais bon... Je devrais vous dire que notre relation s’arrête là, Monsieur le Criminel recherché. Yun Tae hwan. Maintenant, que c’est terminé, vous allez faire quoi ? Vous moquez de moi et de mes fantasmes sur vous ? Me tuer ? »

 En réalité, Tae Hwan n’était pas spécialement surpris ; des personnes qui étaient particulièrement proches de lui n’avaient pas cru en lui et avaient décidé de l’abandonner, il ne pouvait donc pas en vouloir à une inconnue de le dénoncer, parce qu’elle avait compris qui il était. Lui-même lui avait conseillé de ne pas se laisser influencer, que ce n’était pas parce qu’une personne était sympathique qu’elle était blanche comme neige et n’avait aucun casier judiciaire. Il comprenait l’intention, et il estimait même qu’elle avait bien fait, hors lui ne pouvait pas poursuivre un quelconque lien avec une personne qui ne lui faisait pas confiance. Certes, il était en tort de n’avoir rien dit mais, même s’il l’avait fait, l’aurait-elle cru ? Puis, dans sa situation, il était plus judicieux de se taire, d’éviter tout soupçon qui pourrait lui attirer des ennuis. Probablement même que Tae Hwan n’aurait jamais dû lui proposer ce rendez-vous, il aurait dû la laisser se débrouiller toute seule et ne pas s’entêter à vouloir lui apprendre à se défendre. Hors, parce que c’était sa faute si la vie de la jeune femme s’était retrouvée chamboulé, qu’il y avait des risques de voir d’autres malfrats débarquer, il avait souhaité s’occuper de sa part de responsabilité. Même si ses collègues continuaient de surveiller, ayant arrêté la majorité de hommes qui s’étaient infiltré dans son cabinet ce soir-là, l’ancien agent avait voulu l’aider à se sentir plus en sécurité. Si c’était à refaire, certainement choisirait-il d’emprunter une autre direction, pour se concentrer sur sa propre existence qui était déjà bien assez compliquée.

Sans se décaler, seuls quelques mètres les séparant, le garçon la toisa du regard en silence, écoutant tout ce qu’elle avait à lui dire. « Si j’avais voulu vous tuer, je l’aurais fait depuis longtemps. Ce ne sont pas les occasions qui manquaient. » Rien que le soir de leur rencontre ou même l’autrefois où ils étaient seuls dans cette ruelle, avant d’être enfermés ensemble dans sa voiture. Tae Hwan avait eu plus d’une opportunité, il ne l’avait jamais saisi. Hors, comme il le lui avait dit également, certains criminels savaient parfaitement jouer leur jeu, et appréciait faire durer le plaisir, avant de passer à l’acte puis d’éliminer leur victime. « Je ne compte rien faire. Faîtes simplement ce que vous voulez. » Sur ses mots, il haussa brièvement les épaules. Que pouvait-il bien ajouter d’autre ? Il n’y avait rien de plus à dire dans une telle situation. « Mais je ne vous ai jamais embobiné. » Il n’avait pas joué la comédie en sa présence, il avait même été plutôt honnête, hors elle était celle qui n’avait jamais demandé qui il était. « Vous êtes celle qui vous êtes fait des films et qui avez fantasmé toute seule, comme une grande. » Ne venait-elle pas de l’avouer après tout ? Et non, Tae Hwan n’était aucunement troublé par cet aveu ; il fallait bien plus que ça pour le perturber. Hors, s’il s’était exprimé, c’était avant tout car il avait voulu qu’elle sache que, non, il n’avait pas cherché à la manipuler ; ce n’était pas grave si elle ne le croyait pas toutefois elle ne pourrait pas lui reprocher, plus tard, de n’avoir rien dit.

  ((OOTD)) - Côtoyer un criminel. Un recherché par la police qui a un passé assez violent. Pourquoi faut-il que je fantasme sur un être pareil ? Pourquoi il a fallu qu’il ait un joli minois ? Une belle voix ? Une musculature magnifique et un parfum sublime ? Pourquoi ? C’est comme dans n’importe quelle série télévisée. Il faut toujours des personnes qui ont un béguin sur les méchants de la série. Cette fois, ça semble être moi, mais ce n’est pas à la télévision. C’est la réalité. Je ne peux pas me permettre de côtoyer un meurtrier de la sorte. De me faire davantage embobiner par cette belle bouille dangereuse. Je devrais mettre un terme à cette relation. C’est imprudent de ma part de rester à ses côtés. C’est uniquement dommage que les policiers ne m’aient pas cru et ont perdu patience.

Pourtant, le criminel se retrouve devant moi. Me toisant du regard. Il me révèle que si jamais il souhaitait me tuer, il aurait fait depuis longtemps. Je fronce les sourcils sous ses paroles. « Pardon ? » Je suis confuse et je croise mes bras en tentant de comprendre son raisonnement. Qu’est-ce qu’il cherche à prouver ? Il veut jouer avec moi ? Jouer dans mon cerveau et ensuite m’achever quand ça ne lui plaît plus ? Ou il souhaite faire de moi son objet et assouvir ses besoins primitifs avant de terminer avec moi ? Non. Tae hwan est un tueur. Il n’enlève pas les gens afin de combler ses petits plaisirs. À la télévision, ça disait clairement qu’il avait tué des gens. « Je ne comprends pas. Je ne vous comprends pas… » Sérieusement, je suis confuse. Je me perds dans mes pensées et dans ses explications. Je prends mon menton en réfléchissant. Il n’a jamais cherché à m’embobiner. Ça, ce point, ne me surprend pas que je me fasse toute seule des histoires. « Pourquoi vous ne m’avez pas tué ? Vous êtes cherché pour avoir tué… » Je réfléchis encore et encore, mais je ne suis pas détective alors ça mène à rien sauf des histoires. « À moins que ça ne soit pas le cas… » Marmonnais-je pour moi-même avant de le toiser du regard. « Vous voulez me faire des choses et m’abandonner par la suite ?! J’exige des explications ! » Je m’approche de lui. Regardant directement dans ses yeux. Mon professeur d’autodéfense a précisé que pour mettre un bon coup de paume au nez, mais le hic, c’est qu’il est grave grand. Alors, je vais opter pour la technique de donner un coup de paume dans la gorge pour couper le souffle, mais en vain.