Se cultiver, c’est important.
Cela permet de rester vif, d’avoir et de pouvoir participer à certaines conversations. Ça permet de rendre les conversations et les débats plus intéressant. Et puis et avant tout, cela permet d’étendre vos connaissances et vos stratégies de ventes.
Ouais, je sais ce que vous dites en voyant Chae Nah trainer cette pauvre Maeum dans une librarie.
Premièrement : qu’est-ce qu’elle fout là ?
Deuxièmement : Hallelujah, elle a décidé d’arrêter de jouer à la bimbo écervelée et a repris ses esprits.
Troisièmement : Pourquoi est-ce qu’elle l’amène dans la section érotique ?
La réponse est toujours non pour la deuxième, pour les autres voici l’explication :
La misère sexuelle. Voilà le thème à exploiter du jour.
Selon Wikipedia : La misère sexuelle est la situation de toute personne qui ne peut pour des raisons essentiellement sociales et culturelles satisfaire ses besoins sexuels, et qui en souffre plus ou moins intensément. En d’autres termes quel biff à faire quand on vend des sextoys pas vrai ?
Exactement.
Il parait qu’elle faisait du mal aux gens en vendant ses soupes amaigrissantes aux compositions plus que discutables … alors elle a décidé de leur vendre du plaisir avec des jouets. Bonne idée, excellente idée non ? Au moins, ils n’avaient pas à craindre d’en abuser parce qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien. Oui, cela fait partie de ses slogans.
Bref.
Pour bien vendre, elle devait connaitre sa clientèle. Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Quelles sont les stratégies à adopter ? Postée devant l’étagère remplie de livres, elle ne sait pas par où commencer. « Tu crois qu’on devrait commencer par quoi ? » Les mains sur les hanches, la réflexion dans l’air, elle soupirait déjà. « Tu crois que je devrais demander conseil à la vendeuse ? » Elle avait commencé par prendre un premier livre au hasard et à le feuilleter vaguement.

Chaenah et Maeum traînent souvent ensemble. Elles s’adonnent toujours à des activités diverses et variées sans rechigner et sans juger la proposition de l’autre. Pour autant, un détour à la librairie semble être une grande première. D’habitude, elles fréquentent des endroits où le fun est plus présent. Comment vont-elles pouvoir garder le silence si cette librairie propose un coin lecture ? Elle a l’impression de revenir dix ans plus tôt où la dame du cdi lui criait dessus : car un cdi n’est pas l’endroit pour embrasser son petit ami de l’époque. Maintenant, pas de garçons pour la distraire mais une simple mission qui risque de créer quelques débordements. Une étude de marché spécifique aux besoins de sa grande amie : Chaenah. Maeum sera peut-être de bons conseils même si elle n’a jamais été victime de ce qu’on appelle la misère sexuelle… Certains de ses lecteurs en subissent peut-être la malédiction même s’il existe bien des ouvrages ou d’autres médias poussés beaucoup plus sur la chose. “ Hm, le sexe pour les nuls ? “ Elle plaisante, ne sachant pas trop quel type d’ouvrage lui conseiller. Maeum se retourne vers la vendeuse, l’observe de la tête au pied avant d’échapper un soupir. “ Tu veux lui poser quoi comme question exactement ? Car à mon avis, cette beauté ne pourra pas te renseigner de manière personnelle. “ Un vrai compliment, pas vrai ? Il ne faudrait pas éveiller la jalousie de Chaenah. Alors, elle prend un livre au hasard dans ce rayon tant adulé. “ Il faut trouver quoi ? Des images pour les inspirer ? Savoir comment ils deviennent comme ça pour mieux les arnaquer ? “

Par quelle prise commencer ? Elle avait l’impression d’être devant un immense mur d’escalade qu’elle devait gravir. Il y avait tellement de manière de débuter mais quelle prise était bonne à saisir en premier ? Elle n’avait pas envie de se retrouver bloquée à mi chemin. Elle n’avait pas envie de rester ici bas non plus ?
Bien que passionnant, le sujet n’est pas le plus abordé. Il était peut-être même complètement dissimulé ? Rien pour lui faciliter la tâche, en somme. Alors non, ce n’est pas parce qu’elle est une bimbo effrayée par les livres qu’elle avait soupiré mais plutôt parce qu’elle craignait ne pas trouver ce qu’elle convoitait ?
Le premier livre à peine feuilleté ne semblait rien comporter de concluant. Quant à l’idée de Maeum ? Hm, cela pouvait être une piste à défaut de rien. Il y avait bien le mot nul dedans non ? « Je sais pas, un truc dans le genre : Bonjour, vous avez des livres sur la misère sexuelle ? Mais j’ai peur que dit comme ça, la demande ne paraisse trop pointue et qu’elle ne sache pas me renseigner. » C’est juste pour sa propre information qu’elle avait regardé de haut en bas la conseillère. Absolument pas par jalousie … bien qu’elle ne lui trouve rien de spécial ?
Le livre est finalement refermé sur les paroles de la jeune femme et sur sa dernière parole, elle s’était figée. « Arnaquer ? » Ses sourcils s’étaient froncés, sa fierté avait été ébranlée. « On ne va pas les arnaquer. » Ah bon ? « Je ne vais pas les arnaquer. » Oui, n’inclut pas les autres dans tes magouilles … « C’est pour leur bien, je vais les aider grâce à mes jouets incroyables ! » Comment pouvait-elle remettre en question ses intentions … ? « Ce n’est pas n’importe quel business, je suis la Mère Thérésa des temps modernes ! » Pardon ? La mère Thérésa du cul ? « Comment peux-tu penser que je vais arnaquer d’innocentes personnes … » Ses dernières paroles sont chuchotées, blessée, alors qu’elle reposait soigneusement le livre. Maeum la voit comme une criminelle ? Un être infâme à abattre ? Chae Nah est bien trop canon pour finir en prison !
Respire Chae Nah ça va aller … Elle n’a jamais rien dit de toute ça … « Mais je pense que tu as raison … On aurait dû faire des micro-trottoirs ! Poser la question directement aux personnes concernées ! » Ca ne serait pas un peu problématique cette histoire ? « Il y a des gens tu sais, c’est écrit sur leur visage qu’ils ont un micro-pénis. » Un nouveau livre est saisi. « Ils doivent bien faire parti de ceux qui connaissent la misère sexuelle ces gens là non ? T’as déjà connu un micro pénis ? » Est-ce que c’est vraiment le bon endroit pour parler de choses aussi intimes ?

Le plan d’action est bancal. Les grandes lignes sont tracées au même titre que l’objectif de cette sortie. Maintenant comment s’y prendre ? Maeum n’a aucune expérience en la matière. Ses souvenirs de recherche dans une bibliothèque remontent aux années collège… Pour autant, elle veut aider sa camarade à progresser dans un marché qui s’avère bien juteux. Sans mauvais de jeu de mots. Si questionner la vendeuse n’est pas une option, les deux femmes vont devoir se débrouiller par elles-mêmes. Elles en sont évidemment capables. Maintenant, en sortiront-elles indemnes ? Dans cette librairie, il n’y a pas de piste enneigée, pas de nourriture étrange à avaler. Le plus grand risque serait de subir une avalanche de livres ? Mais aujourd’hui, le karma est enfin avec elles. Elles devraient alors prendre une pause, s’arrêter en plein milieu de l’allée pour observer les alentours. Un pouvoir occulte, une lumière pourrait les diriger vers le livre de Clow. Un peu comme sakura chasseuse de cartes ? Après tout, ça reste une histoire de manier de bâton ! Elle hausse un sourcil quand Chaenah se semble drôlement attaquée par cette théorie de l’arnaqueuse. “ Je dis juste que si tu voulais leur donner un petit coup de main supplémentaire, tu aurais créé une application pour les miséreux. “ Pourquoi son amie ne peut pas être honnête envers elle ? Le commerce, pire encore le capitalisme n’est-il pas basé sur l’escroquerie ? C’est un schéma défini par les plus riches. Quant à leur échelle, c’est un schéma défini par la sexualité. Et par la taille ? “ Je ne suis pas sûre qu’il y ait une corrélation entre misère sexuelle et micro-pénis. Tu sais, il y a d’autres façons de jouer qu’avec le truc de base… Ça peut être tout aussi plaisant pour certaines personnes. “ Et puis, un sourire moqueur s’illustre sur ses lèvres après tant de sérieux. “ Et l’avantage, c’est qu’on ne risque pas de s’étouffer. “ Oh la beauferie, Maeum. A croire qu’elle a gardé contact avec Jaki. “ Non mais si j’en croise un, je lui trouverais un petit nom pour sûr… Du genre… Petit Poucet ? “ De quoi lui couper la chique ! De toute façon, chique ou pas chique, la différence ne serait même pas visible à l'œil nu. “ Et toi ? C’était quoi ton pire coup ? “ demande t-elle en faisant mine de chercher dans les ouvrages.