“Love makes us stronger”
OOTD & ♪♪♪ Song of the moment

Le coeur battant dans son crâne, ses tympans, sa cage thoracique, le bout de ses doigts… Woojin n’avait pas bougé, tel que lui avait recommandé la lieutenante. La panique le ravageait silencieusement alors qu’il avait tout entendu, mais rien vu. À chaque instant, la porte de la pièce où il se trouvait aurait pu s’ouvrir sur celle qui ruinait sa vie et qui savait ce qu’elle comptait faire ce soir. Ses menaces avaient atteint un nouveau niveau. Sa colère semblait avoir évoluée d’une manière terrifiante… La lieutenante Yun, bien que très compétente, serait-elle en mesure de vraiment faire face et (surtout) contenir une telle furie ? Le chanteur avait-il bien fait de mêler la police à toute cette histoire ? Pourrait-elle vraiment, un jour, touchée à sa fin ? Ou sa vie ne se terminerait-elle pas à cause de ce choix périlleux ? Une foule de scénarios, tous plus angoissants les uns que les autres, lui traversaient l’esprit alors qu’il entendait son appartement être possiblement saccagé par la folle qui ne se rendait pas sagement aux forces de l’ordre. S’il avait tenté de gérer la situation par ses propres moyens, le jeune homme aurait pu y laisser sa vie ou sa liberté. Peu importe la finale, il n’y aurait sûrement pas été gagnant… mais le sentiment d’impuissance qui l’écrasait en ce moment précis l’amenait à grandement douter.

Le jeune homme prit une grande inspiration et ouvrit les yeux. La lumière était allumée, le laissant voir l’état désolant de son appartement. Ses doigts étaient toujours crispés à sa chemise, au niveau de son coeur. Pourtant, ce dernier ne se démenait plus avec démence. La situation était… terminée ? C’était du moins ce que la lieutenante Yun lui avait affirmé, il y avait déjà plusieurs minutes (à moins que ce ne soit une heure ?). Le temps lui avait échappé, alors que la panique et l’angoisse s’étaient jetées sur lui, le dévorant à vif. Ses doigts furent presque douloureux, alors qu’ils relâchèrent finalement sa pauvre chemise. Il les passa plutôt sur son visage trempé, effaçant ces larmes qui l’avaient agressé à la première occasion. La policière ne reviendrait que le lendemain, lui laissant la soirée pour se reposer et tenter de se remettre de ses émotions. Pour cette raison (à moins que ce ne soit pour fuir un possible retournement de situation néfaste), il avait éteint son téléphone. La sonnerie ou la simple vibration de ce dernier le poussait dans une torpeur insoutenable.

Woojin commença à essayer se convaincre de ranger. Peut-être que s’il balayait ce verre cassé et le jetait, il se sentirait un peu mieux. Pourtant ses mains tremblantes ne coopéraient en rien. Les événements de la soirée jouaient en boucle dans son esprit. Chaque bruit le faisait sursauter. Sa propre ombre lui causait quelques petits arrêts cardiaques. Seul, il ne se sentait pas en sécurité. Même s’il était chez lui. Inviter quelqu’un ne résoudrait probablement pas son problème, puisqu’il s’inquiéterait (pour rien) au sujet de l’autre personne. La lieutenante Yun a dit que c’était terminé tenta-t-il de se répéter encore et encore. Pourtant, rien n’y faisait. Il réussit toutefois à se convaincre que cela voulait dire qu’il pouvait peut-être sortir à nouveau… et il savait qu’une seule personne réussirait vraiment à l’apaiser. Le jeune homme enfonça une casquette sur sa tête et mis un masque, avant d’enfiler une veste noire beaucoup trop ample pour lui. S’apprêtait-il à braquer une banque ? Il en avait tout l’air, puisqu’il était difficile de l’identifier avec cet attirail. Il prit ses clés et son téléphone éteint (au cas où il ne change d’idée et le rallume), puis quitta son appartement encore tout retourné.

Conduire ne fut pas la tâche la plus facile, le forçant à se concentrer sur la route alors que son esprit était partout sauf là. Heureusement, les routes n’étaient pas très achalandées à cette heure et il réussit même à se trouver plutôt facilement un stationnement. Même s’il n’avait pas osé venir depuis plusieurs semaines déjà, il se rappelait encore du code de l’entrée principale. Woojin avait toujours ce réflexe désagréable de regarder partout autour de lui, craignant d’avoir été trop naïf et d’avoir été suivi. La lieutenante Yun a dit que c’était terminé se murmura-t-il encore, tentant de se rassurer. Il pouvait donc venir visiter son petit ami. Il n’allait pas le mettre en danger. L’artiste hésita, mais retira au moins son masque avant de sonner à la porte de l’appartement de son aîné. Il baissa tout de même toujours la tête (encore une fois le réflexe de vouloir se cacher), jusqu’à ce que sa moitié ne lui ouvre finalement la porte.

-« Ça va ? »

Sa bouche se tordit alors que les larmes lui remontèrent directement aux yeux. Il avait tellement eu peur de ne plus jamais le revoir.

-« Je… Je peux entrer ? » demanda-t-il dans un filet de voix qu’il eut du mal à contrôler.

Il tenta d’attendre une réponse, mais l’angoisse fut trop forte et il entra sans même attendre, jetant quelques derniers regards anxieux autour de lui. Il n’y avait personne dans le couloir. À peine Hyun Jae eut-il refermé la porte que Woojin s’élança dans ses bras, sa casquette tombant même au sol après que la palette se soit cogné contre l’autre homme. L’Australien n’y porta toutefois aucune attention, se contentant de serrer son amoureux comme s’il s’agissait d’un revenant.

-« J’ai eu tellement peur… » admit-il dans un faible murmure.

Peur de ne jamais pouvoir le revoir, pouvoir le serrer dans ses bras, pouvoir l’embrasser…
Peur de ne jamais voir le lendemain…
Peur que tout ne se termine horriblement pour lui…

ft. @Park Hyun Jae || code by solosands

“Love makes us stronger”
OOTD & ♪♪♪ Song of the moment

Woojin n’était même pas certain de savoir comment il avait pu conduire jusqu’à l’immeuble de son petit ami. Ce n’est pas comme s’ils vivaient dans le même quartier. Il avait dû prendre sa voiture, alors que son esprit était encore clairement paralysé par les événements qu’il venait de traverser. Pourquoi était-il encore si anxieux ? Pourquoi ses mains tremblaient-elles encore, alors qu’il appuyait sur les boutons pour composer le code de la porte principale ? Il ne pouvait s’empêcher de craindre d’aller trop vite. Peut-être aurait-il mieux fait de rester seul, tétanisé, chez lui. La lieutenante Yun a dit que c’était terminé mais qu’arriverait-il si la folle avait réussi à s’échapper ? Le chanteur ne le saurait pas, puisqu’il avait éteint son téléphone, associant l’appareil au dernier appel qu’il y avait reçu. Que ce soit en public ou chez lui, il ne se sentait en sécurité nul part. La mannequin l’avait traquée partout et avait réussi à s’immiscer dans chaque endroit. Elle avait toujours réussi à lui faire sentir sa présence, à lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas souffler sans qu’elle le sache. Les appels, les messages, les cadeaux envoyés… le harcèlement avait pris de trop nombreuses formes. Alors, même quand elle n’était pas physiquement là, elle trouvait le moyen de l’étouffer. Quand il sortait, il recevait parfois des messages de différents numéros inconnus, lui demandant avec qui il était, pourquoi il avait l’air si heureux avec cette personne, qu’est-ce que cette personne avait de plus que lui… Au fil du temps, l’Australien s’était refermé sur lui-même. Il avait commencé à craindre pour la sécurité de ses proches, donc avait coupé dans ses sorties et dans ses rencontres. La police ne l’avait pas pris au sérieux, sauf la lieutenante Yun. Hélas, elle ne pouvait rien faire d’équivoque, tant que la stalkeuse ne faisait “rien de grave”. Woojin n’avait en rien été rassuré par l’idée que lui-même ou une autre personne doive souffrir afin que cette histoire connaisse une possible fin.

Ses mères étaient retournées en Australie, alors, elles étaient en sécurité. Le jeune homme ne leur avait pas parlé de cette histoire, craignant qu’elles insistent afin qu’il rentre avec elle (ne serait-ce que le temps de se faire oublier). Puis, même si elles ne l’avaient pas fait… elles n’auraient pas pu l’aider. Elles se seraient inquiétées dans la plus grande des impuissances. Il en avait parlé, au début, à quelques amis. Quand il pensait que cette histoire s’essoufflerait bien vite. Après tout, sa rencontre avec la mannequin était tout de même singulière et le fait qu’elle insiste pour se faire pardonner était vite devenu agaçant. Alors, il en avait parlé comme on raconte n’importe quel événement anodin, n’ayant jamais cru que les choses évolueraient de cette manière. Woojin en avait-il parlé à son petit ami ? Il n’en était même plus sûr… probablement, au début. L’histoire lui avait paru tellement folle… et quand elle avait commencé à lui faire des avances, il avait préféré tout partager à Hyun Jae pour qu’il ne se méprenne pas sur ce qui se passait. Cependant… l’avait-il tenu au courant, alors qu’il commençait à avoir peur ? Lui avait-il parlé des appels, des messages, des cadeaux… de toutes ces fois où il s’était senti observé ? De toutes ces fois où il s’était caché, parce qu’il pensait la croiser ? Lui avait-il expliqué pourquoi il ne sortait presque plus de chez lui ? Ou lui avait-il simplement dit être occupé… prétextant travailler sans relâche sur ces chansons qu’il aimerait présenter lors de son passage à cette émission télévisée musicale ? Ce n’était pas un mensonge, en soit. Il était vrai que le musicien avait tenté de se noyer dans la musique afin de faire taire la terreur qui l’habitait. Son petit ami avait-il seulement compris le dernier message qu’il lui avait envoyé ? L’anglais était une de ses langues maternelles, mais pas à Hyun Jae. Il était intelligent, mais comment aurait-il pu capter pourquoi on lui envoyait ses trois petites lettres, pour la première fois, après avoir joué les fantômes occupés ?

Même maintenant, alors que Woojin le serrait de toutes ses forces, se retenant de ne pas complètement s’effondrer dans ses bras… la situation faisait-elle un quelconque sens pour lui ? L’Australien sanglotait, n’arrivant aucunement à se contenir. Encore une fois, les émotions le submergeaient et s’exprimaient, ne cherchant pas à être esthétiques ou sensées. Elles étaient réelles et incontrôlables. On les avait trop longtemps réprimées et maintenant, elles se rebellaient.

-« C’est fini. Je suis là. »

-« La lieutenante Yun a dit que c’était terminé. » répéta-t-il machinalement, d’une voix étranglée.

Il ne cessait de se prononcer ces mots, depuis combien de temps maintenant ? Comme s’ils étaient magiques et qu’une fois qu’il les aurait assez répété, ils feraient enfin effet.

-« Tu es là… Je suis là… » murmura-t-il, essayant de s’ancrer dans le moment présent. « Je ne sais pas si je devrais être là… » souffla-t-il à peine, sentant la panique remonter en trombe.

Hyun Jae l’avait-il entendu ? Puisque quelques secondes plus tard, ses doigts se glissaient entre les siens, le retenant.

-« Viens. »

Son regard nerveux regarda partout autour, les rideaux étaient tirés. Il s’en sentit presque rassuré. Woojin baissa les yeux sur cette main qui tenait la sienne, alors qu’il se faisait entraîner jusqu’au salon. Il tenta de se concentrer sur sa respiration, afin de se calmer un peu.

-« Tu veux boire quelque chose ? »

-« Non ! » s’exclama-t-il en panique.

Hyun Jae ne lui proposait rien d’étonnant, pourtant. Son esprit était directement allé à cette dernière publication qu’il avait fait sur les réseaux sociaux, sous les conseils de la lieutenante Yun, afin d’attirer sa stalkeuse… Une coupe de vin. Une invitation (sous-entendue) à boire. Raide comme une barre, Woojin se mordilla les lèvres en réalisant que son petit ami n’avait rien fait de mal et que sa réaction devait sentir disproportionnée. Il baissa les yeux, se pinça l’arête du nez, puis soupira.

-« Je… eh… un verre d’eau… peut-être… s’il-te-plaît… désolé… » marmonna-t-il, ne sachant pas comment se rattraper.

Dès que Hyun Jae quitta la pièce, Woojin regretta sa demande. L’Australien ne se sentait toujours pas mieux. Il ne tenait pas en place et alla s’assurer que les rideaux étaient bien tirés, que personne ne pouvait les voir de l’extérieur. Le musicien n’alla s’installer sur le canapé qu’au retour de sa moitié, mais il n’osa pas toucher son verre d’eau. Il avait l’impression que ses mains tremblaient encore et hésita à tenter de les cacher, mais Hyun Jae l’en empêcha, en prenant une dans la sienne, alors qu’il reprenait la parole.

-« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Une histoire complètement insensée ? Le chanteur ne savait plus quelles parties son petit ami savait et lesquelles il avait préféré omettre, pensant le protéger. Alors, par où commencer ? Il hésita longuement, fixant sa main qui tenait la sienne. Après un moment, il leva son regard perdu afin de le plonger dans celui, plus réconfortant, de son aîné.

-« Tu te rappelles… cette femme bizarre… qui à cause d’un malentendu, m’avait agressé et avait ensuite voulu s’excuser ? » demanda-t-il, la voix tremblante. « Elle… elle n’a… jamais arrêté d’essayer … ? Elle a trouvé mon numéro de téléphone. Je ne sais pas comment. Elle a commencé à m’appeler… à m’envoyer des messages… J’ai bloqué je ne sais pas combien de numéros, en essayant de la faire arrêter. Elle a trouvé mon adresse et a commencé à me faire envoyer des choses… Elle s’est présentée à mes spectacles, est entrée dans mes loges, a essayé de m’aborder… partout ? Je ne comprends pas ce que j’ai pu dire ou faire. Je croyais avoir été très clair ! Mais à chaque refus, chaque rejet… elle est revenue plus intensément ? » expliqua-t-il, la peur se lisant aussi bien dans son regard que dans sa voix.

Hyun Jae allait-il le croire ? Ou allait-il penser que Woojin avait fait quoique ce soit pour l’encourager ? Il n’allait quand-même pas penser comme tous ces policiers qui n’avaient rien voulu faire parce que un homme ne peut pas être victime d’une femme ?

-« Elle a commencé à m’envoyer des messages… me demandant avec qui j’étais, quand je sortais… décrivant mes habits et ceux de mes amis… à m’envoyer des photos… de nous ? » admit-il, la culpabilité d’avoir pu mettre ses proches en danger le reprenant à la gorge.

Son petit ami allait sûrement comprendre que c’était la vraie raison pour laquelle le jeune homme n’avait pas osé venir ici depuis un moment déjà… et qu’il avait toujours une excuse pour ne pas le voir, ailleurs non plus.

-« Et ce soir… le message vocal qu’elle m’a laissé… J’ai eu vraiment peur… J’ai appelé la lieutenante qui avait bien voulu me croire… Elle est venue chez moi. Heureusement, elle est arrivée… avant elle... Je ne sais pas ce qui est arrivé… J’ai juste entendu tous… ces bruits, ces cris… puis, quand je suis sorti… mon appartement… … … et la lieutenante m’a appelé pour me dire que c’était fini, qu’elle l’avait arrêté. La lieutenante va revenir me voir demain… » expliqua-t-il, l’effroi lui caressant l’échine alors qu’il ne faisait qu’en parler.

Si elle l’avait arrêté, c’était parce que sa stalkeuse n’était pas venue les mains vides, non ? C’était parce qu’elle avait des plans bien précis qui l’aurait mis en danger, non ?

ft. @Park Hyun Jae || code by solosands