ootd • ✧ • A-t-il réellement envie d’aller à ce foutu dîner d’entreprise ? Absolument pas ! Déjà parce que son patron de père y sera évidemment présent, et que l’entente entre ces deux-là n’est plus réellement au beau fixe depuis quelques temps. Cela fait plusieurs semaines que Sung Hwan n’a pas réellement vu ses parents, à peine croiser son paternel au boulot. Il l’évite autant qu’il le peut, mais impossible pour lui, malheureusement, d’esquiver ce repas. De plus, son emploi ne lui convient plus, il a une forte envie de changement, tout en ne sachant absolument vers quoi se tourner à la place. Il ne connait que le journalisme, ayant suivi les traces de papa, comme papa et maman l’ont voulu, parce qu’il est l’ainé, parce qu’il est l’héritier tout désigner pour reprendre les rennes plus tard. Si l’idée, pendant lui a plu, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Alors forcément, cela créé des tensions entre père et fils. Tension qui va indubitablement être présente ce soir.

Le rédacteur en chef qu’il est, ne fait que soupirer, alors que devant sa glace, il essaie à peu près toutes les cravates en sa possession, pour aller avec son costume marron. Pour finalement jeter la dernière sur son lit, comme les autres. – Va chier, on fera sans. De toute manière, il n’a jamais apprécié ça, de porter une cravate. Un costume oui, ça fait classe, mais la cravate, ça fait un chouilla trop pingouin pour lui. Il préfère le porter en mode décontracte, la chemise ouverte d’un ou deux boutons. Et c’est précisément ce qu’il décide de faire pour la soirée, quitte à énerver le paternel. Un peu plus ou un peu moins, ça va changer quoi ?

Alors que Sung Hwan est perdu dans ses réflexions, il en est tiré par des coups portés à sa porte d’entrée. Il s’en étonne, puisqu’il faut un code pour entrer dans l’immeuble, il se dit alors que c’est sans doute un voisin. Mais c’est assez inhabituel dans ce genre de bâtiment de se rendre visite l’un l’autre sans raison apparente. Sung Hwan n’est pas très concerné par le voisinage, il fait sa vie sans se préoccuper de celle des autres, il ne connait ainsi aucun de ses voisins. Le trentenaire ouvre la porte sans méfiance, à dix milles lieues de s’imaginer qu’une personne totalement étrangère au bâtiment a pu entrer comme ça. – Et les bonnes manières ? Même pas un bonjour, voilà qu’on lui lâche un colis qu’il n’a jamais commandé. – De plus, je n’attends aucun paquet, vous avez dû vous tromper de destinataire je présume. Sung Hwan s’apprête à refermer sa porte, pour faire comprendre à l’autre homme qu’il peut repartir, mais après un ou deux centimètres il s’arrête. – Vous êtes entré comment ? S’inquiète-t-il. Après tout, le soi-disant livreur n’a jamais sonné pour se faire ouvrir d’en bas. Cela lui paraît suspicieux.

ootd • ✧ • C’est qu’il a de la répartie ce livreur ! Limite ça amuse Sung Hwan. – Magicien, hein ? Vous ne voulez pas me donner une petite astuce pour disparaître d’une soirée ? Evidemment qu’il a compris que cette réponse était du sarcasme et il n’attend d’ailleurs aucune vraie réponse à cela. C’est juste plus fort que lui, et le ton employé montre clairement que c’est le cas. Inconsciemment, ça révèle aussi l’anxiété que ce dîner lui procure. La plaisanterie cependant, tourne court, l’insistance de l’homme l’agace profondément. – Je n’ai pas changé d’avis, je n’ai juste RIEN commandé. Je ne vais pas garder quelque chose dont je n’ai que faire. Le trentenaire souffle et regarde le paquet qu’il a toujours dans les mains. – C’est quoi au juste ? Vous avez parlé de l’accrocher. Bon ben oui, il n’a rien acheté récemment, mais du coup ça l’intrigue, plus encore après un coup d’œil, où il aperçoit bel et bien son nom et son adresse sur le bon de livraison joint au colis.

Le rédacteur en chef prend quelques secondes pour réfléchir. Secondes à la fin desquelles il hoche légèrement la tête, validant intérieurement l’idée qui vient d’émerger dans son esprit. Sung Hwan se décale ouvrant un peu plus sa porte. – Allez-y, entrez ! Je vais vous le prendre votre colis, mais à condition que vous m’aidez avec, comme vous me l’avez proposé. Non pas qu’il ait réellement envie de garder ce truc qu’il n’a jamais commandé, mais ça va lui faire perdre du temps, et lui donner une bonne excuse d’arriver tardivement au repas auquel il est censé se rendre. C’est un moyen comme un autre de repousser l’échéance. Moins de temps il passera là-bas, mieux il se portera. Comme c’est une acquisition qu’il n’avait pas prévue, que ça s’accroche, va lui falloir un peu… beaucoup de réflexion sur l’endroit de son appartement, où installer l’œuvre qui vient de lui être livrée par il ne sait quel miracle. Refermant la porte derrière l’homme. – Comment c’est possible de recevoir un colis que l’on n’a pas commandé ? Question qu’il pose à haute voix plus comme une réflexion personnelle que demandant vraiment au livreur, qui ne doit probablement pas plus avoir d’info sur ce genre de chose.