ootd - Il était nerveux. Qui ne le serait pas ? Il ne pouvait qu’imaginer désormais comment s’était senti son petit-ami lorsqu’ils étaient partis séjourner chez sa famille. C’était à son tour et le trajet s’avérait bien différent de celui les menant chez ses parents. L’Australie ne paraissait pas loin de la Corée du Sud sur une carte mais ils avaient douze heures d’avion qui se profilaient sous leur nez et il avait tout le temps de penser à quelle impression il allait donner. Serait-il à la hauteur ? Sam était son tout premier petit-ami, son tout premier amour et son unique et il allait rencontrer ses parents ainsi que sa petite-soeur.
Au décollage, il décida de se concentrer là-dessus et cela lui fit du bien mais cela ne dura pas éternellement. Il recommença à s’en inquiéter, à s’imaginer peut-être qu’il allait leur faire peur. Il s’agissait du bonheur de leur fils aîné et il ne doutait plus de ses capacités à le faire aujourd’hui. Il n’en restait que ce voyage n’était pas non-plus anodin puisque Sam le lui avait proposé avec ce qui avait pu leur arriver. Il ne voyait toujours pas par-dessus le tissu mais il la voyait clairement sa nouvelle jambe bionique. Causeuse naturelle de problèmes et cela n’en finirait pas. Ils avaient signé ensemble pour la vie.

« Est-ce que tes parents savent qu’on est ensemble ? », demanda-t-il soudainement à Sam en lui saisissant les doigts.

Lui n’en avait pas parlé parce que ce n’était pas non-plus un sujet aisé à aborder dans la société coréenne. Qu’en était-il en Australie ? Sa famille n’avait pas non-plus été aveugle et l’avait deviné, l’avait accepté. Légèrement craintive, néanmoins conciliante.

« Je ne t’ai jamais demandé mais ils parlent coréen ? Et s’ils ne comprennent pas mon anglais ?, serra-t-il plus fort ses doigts, Je crois que ça fait longtemps que je n’ai pas été aussi stressé. Tu imagines, il s’agit de ta famille. »

Il communiquait quelques fois en anglais avec Sam mais sa langue maternelle restait la plus courante. Il avait beaucoup appris à Londres, avait aussi un peu perdu en revenant vivre en Corée du Sud. Il lâcha la main de Sam en s’apercevant qu’il exagérait et essaya de se calmer. Il posa sa tête sur son épaule et se demanda quels films intéressants leur proposait-on et s’il n’y avait pas un qui leur conviendrait à tous les deux.

@yang samuel

ootd - ça y est. les voilà installés dans l'avion. et sam qui n'arrête pas d'arranger sa chemise pourtant coincée dans son pantalon. d'abord il fait un revers à ses manches, finalement deux. même s'il ne le dit pas à noeh, il doit bien avouer qu'il est un peu stressé. ce sont ses premières vacances depuis longtemps et le fait de retourner en australie, de présenter son petit ami à ses parents, c'est quelque chose qui l'angoisse. il espère qu'ils aimeront noeh autant que lui et, en même temps, il se dit qu'il est impossible que le contraire n'arrive. alors il soupire un peu, passe une main dans ses cheveux tandis que l'émotion semble déjà avoir submergé son interlocuteur assis à ses côtés.
sam l'écoute, laisse doucement l'arrière de son crâne rencontrer le fauteuil. non, en fait, il est certain que ses parents vont adorer noeh.
- oui, ils sont au courant. c'est ma soeur qui m'a balancé.
il sourit, rit un peu des doigts de noeh agrippés aux siens tout en se remémorrant la conversation qu'il a eu avec sa soeur. les parents de samuel sont au courant de la relation qu'il entretient avec noeh ran depuis... presque le début ? sam n'a pas été très difficile à démasquer pour sa petite soeur, une jeune fille qui adore taquiner son grand-frère autant que les histoires d'amour. et puis, elle s'est dit qu'un frère supplémentaire est un luxe que peu ont la chance d'avoir.
le stress paraît s'installer peu à peu chez le plus jeune. sam se demande de quelle manière il va pouvoir l'aider à se sentir plus à l'aise. suffit-il de le rassurer ?
- tu m'écrabouilles les doigts.
il le taquine avant que son autre main ne vienne offrir une caresse contre la joue de noeh. sam lui offre un sourire avant de reprendre la parole.
- mes parents parlent coréen. tu n'as pas oublié que j'ai les deux origines ? mon père est coréen, ma mère australienne. tu sais, je sais déjà qu'ils vont t'adorer. et puis si ça devient trop compliqué pour toi, tu n'auras qu'à me le dire, d'accord ?
il se penche légèrement pour venir déposer un baiser sur la tempe de noeh. instinctivement, ses phalanges se sont liées aux siennes, jouant un peu avec. bien sûr, sam ne peut que penser à tous les récents événements qui sont survenus ces dernières semaines. c'est pour cela qu'il a décidé de prendre quelques jours. le besoin de se ressourcer se faisant pressant, autant pour lui, mais surtout pour noeh. et puis, même s'ils vont voir ses parents, sam a aussi préparé une surprise pour son petit ami.
- merci d'être venu.
obsidiennes dans leurs jumelles. le coeur qui bat avec tendresse sous la poitrine.
l'avion a déjà décollé et, par-delà le hublot, ils peuvent admirer les nuages et le ciel qui s'étend à perte de vue.

@shen noeh ran

ootd - Donc toute la famille de Sam était au courant. Est-ce que les moeurs en Australie étaient-elles différentes d’en Corée du Sud ? Si ses parents avaient eu quelque chose à dire là-dessus, ils n’auraient pas accepté qu’ils ne viennent ensemble, il n’avait pas à s’en inquiéter. Et malgré tout il s’en souciait. La société changeait, il faisait lui-même partie de cette nouvelle génération qui s’y adaptait et puis il sortait avec un homme mais ça ne signifiait pas que cela était aisé car on ne changeait pas une morale du tout au tout en un claquement de doigts. Heureusement que Sam était là pour l’y aider parce qu’il avait lui-même une vision différente de lui à ce sujet. Tous les deux, ils s’y complétaient bien.
La gêne s’installa parmi tous les pores de sa peau en comprenant qu’il exagérait et relâcha légèrement son emprise sur la main de son petit-ami. Il s’en excusa, laissa échapper un rire nerveux d’entre ses lèvres jusqu’au contact des doigts de Sam sur sa joue. À sa bienveillance rassurante. Il se mit à sourire et hocha la tête en guise de réponse à sa question. Il avait raison, il n’avait pas tant que ça à s’en faire et ce voyage avait été organisé dans le but qu’il ne puisse relâcher prise.

« Merci de m’avoir proposé de partir en Australie. »

Il en avait eu envie depuis longtemps. Ils avaient eu d’autres occasions pour y aller sans que cela ne se concrétise et c’était triste à y penser qu’il avait fallu d’un incident pour qu’ils se décident. Aujourd’hui, Noeh ne désirait plus perdre de temps à attendre que ses rêves ne se réalisent et comptait bien profiter plus pleinement de son existence. Y entraîner Sam avec lui autant que possible sans l’enchaîner de le voir se mettre de côté pour qu’ils ne prennent forme alors que ses souhaits méritaient autant que les siens de se voir réaliser.
Il lui proposa alors de regarder un film, essaya de se reposer un peu. Perdre le regard à travers le hublot, prendre un ou deux clichés. Observer son petit-ami froncer les sourcils face à son travail dont il ne détache pas. Glisser ses doigts sous son menton et l’inviter à venir l’embrasser.

« Tu sais, Sam, dit-il en fermant son ordinateur portable, ça a été dur mais je ne regrette pas qu’il y ait pu y avoir cet incident car on en est ressortis plus forts. Mais, on a le droit de souffler un peu, mh ? Toi aussi. »

Puis ils arrivèrent. Ils mirent un peu plus de temps à descendre de l’avion, il dut s’assurer qu’il n’y avait aucun souci avec sa jambe bionique et son moignon. Avec l’atmosphère différente présente dans les airs, il avait dû souvent se lever, marcher et ne pas rester statique. Quand ce fut bon, ils descendirent et avant de partir récupérer leurs valises, il réajusta le col de la chemise de son petit-ami. Dans cette tenue, il était magnifique. Aussi beau que le ciel australien.

@yang samuel

ootd - sam sent une certaine appréhension chez son petit ami durant tout le trajet. à l'évidence, la rencontre avec sa famille n'est pas qu'une visite de courtoisie. en effet, sam souhaite réellement présenter noeh à ses parents, leur montrer leur amour, ce qui les lie l'un à l'autre au-delà de ce qui est visible. il ne peut que se mettre à sa place, se rappelant du moment où lui-même a fait la connaissance des parents de noeh. cela a été des heures à la fois si plaisantes et relativement stressantes. sam se souvient de la petite altercation avec le petit frère de noeh, cette visite au cimetière, et puis le quotidien qui reprend son cours. tellement de choses semblent s'être déroulées depuis.
il ne se prive pas pour le rassurer davantage, que ça soit par des mots ou par des gestes. il tente de rester attentif à ses réactions, aussi désireux de ne pas trop l'étouffer. après tout, pendant une certaine partie de la rééducation et convalescence de noeh, sam n'est pas retourné travailler à séoul. il est resté auprès de lui, essayant d'être là et parfois, de se faire oublier. cette épreuve a été une petite tempête dans leur routine, déroutant tout le monde. sam ne sait toujours pas s'il a bien agi. de temps en temps, il ne peut s'empêcher d'être inquiet pour noeh. de jeter un coup d'oeil vers lui.

les sourcils froncés, il est surpris lorsque son écran d'ordinateur s'abaisse. bien sûr, il sourit très vite au baiser dérobé. noeh a raison. il est peut-être temps de couper un peu cette passion dévorante pour se concentrer sur une grande partie de celui qui est devenu son essentiel.
- promis, je vais faire attention. je veux qu'on profite de ce voyage ensemble.
l'atterrissage ne tarde pas à se faire. l'avion revient au sol et si sam rassemble leurs affaires, il permet ainsi à son petit ami d'accorder sa jambe. ils sont les derniers à quitter l'appareil et qu'importe. sa main vient saisir la sienne. avec naturel. ici, en australie, peut-être qu'ils peuvent se permettre davantage.
leurs valises récupérées, sam embrasse le front de noeh tout en les conduisant vers un service annexe à l'aéroport. sous le regard peut-être un peu étonné de son petit ami, il demande à ce que leurs bagages soient pris en charge par la société et livrés à l'adresse donnée. en échange, sam récupère des clefs et entraîne aussitôt noeh à l'extérieur. il fait déjà chaud en australie. sam a hâte de faire découvrir son pays à noeh. lui montrer la mer, les étoiles dans le ciel. et tant d'autres choses.
- monsieur, puis-je vous conduire ?
sourire qui s'étend sur les lippes de sam lorsqu'il désigne une moto à noeh. un souvenir de l'angleterre. une certaine liberté.
il tend un casque à noeh, puis se hisse sur le deux-roues, attend qu'il prenne place et s'agrippe à sa taille. sam demeure un instant ainsi, profite de cette parenthèse si douce. peuvent-ils abandonner leurs douleurs sur le tarmac ?
- noeh ?
il allume le moteur, enclenche les premières manoeuvres pour quitter le parking où ils sont stationnés.
- accroche-toi.
parce que je t'aime si fort.

@shen noeh ran

ootd - Cet incident lui avait rappelé l'importance des choses. De la vie toute entière. Cela l'avait rendu malade parfois, il y avait eu ces célèbres jours avec et sans. Les plus durs avaient été les premiers avant qu'il ne se reprenne et qu'il ne replonge. Malgré lui. Mais il n'en avait retiré que le meilleur. Il avait longtemps survécu après l'accident, il avait laissé ses amis l'attirer jusqu'à eux. il avait cru que la douleur s'effacerait là-bas et il avait senti le post-traumatique prendre le dessus. C'était plus facile. Et puis il y avait eu Sam.
Il avait pris peur une fois mais il y avait toujours eu Sam. Et il avait songé qu'il avait été bien bête de le repousser, de repousser ce vers quoi il avait espéré retourner. Un bonheur, peut-être quelconque, un peu précaire, mais un bonheur. Une lumière. une lumière qui faiblit elle aussi de temps en temps mais plus belle qu'on ne le pense une fois qu'on était plus près d'elle. Sam. Il s'en voulait de ne pas avoir simplement pris le temps de lui parler comme il l'avait fait avant. Sam n'allait pas disparaître comme les autres, et même si cela arrivait, ce ne serait pas de sa faute. Ce n'était pas de sa faute. il n'y pouvait rien si cette voiture avait renversé leur bus. Ce n'était pas non-plus dû au hasard ou comme si le destin avait eu une prise sur leurs existences, et si Shun devait y retourner pour essayer de sauver une vie supplémentaire, c'était que cela devait arriver.
Parce que même s'il considérait Shun comme son unique âme soeur, en réalité, sa véritable âme soeur était Sam.
Ça lui traversa les esprits tandis qu'il réajustait le col de sa chemise. Est-ce que Sam vit le bout de ses oreilles devenir rouges ? Entendit-il son coeur battre plus fort ? il le suivit pour récupérer leurs affaires, pantois. Sam avait pris soin de lui durant l'incident au point de s'en oublier. Fidèle à lui-même. Même s'il l'avait vu être moins sûr qu'avant comme si une partie de sa carapace s'était fendue. Que pouvait-il faire pour qu'il ne lui parle un peu plus ? Déchiffrer ses partitions n'était que l'une de ses seules alternatives.
Puis il réalisa qu'il avait cette main dans la sienne. Cette main bienveillante d'un homme qui était aussi effrayé que lui des jours à venir mais qui persévérait, ne se laissait pas faire. Et c'était le sien.

« Euh, où est-ce qu'on va ? La sortie n'est pas par là. »

Sourcils froncés de ce regard amusé jusqu'à ce qu'il ne découvre sa surprise. Il en rit, fit le tour de la moto.

« Je vois qu'on va certainement pouvoir réaliser l'un de nos souhaits, fut-il conquis, Okay. »

Il se hissa derrière lui, s'agrippa à sa taille. Ces vacances commençaient bien. Il fit attention à bien rester accroché, néanmoins, sa vue se perdit vite sur Sydney. C'était époustouflant. Il avait hâte de venir se perdre en découvertes, prendre des clichés et n'en garder que les meilleurs. Les ajuster, les rendre à leur juste valeur. Les offrir à Sam qu'il ne voit de quoi ressembler sa ville natale sous ses yeux. Ne le prendre lui aussi en photographie, près de l'eau. Le voir se délaisser légèrement de ce qui pesait sur ses épaules. Comment l'eau était-elle ici, le rendait-il ? Il ne tenait pas en place.
Et arrivés à destination, se présentant à sa famille, il se demanda pourquoi il s'était inquiété quand il s'agissait après tout du monde de Sam.

@yang samuel

ootd - et lorsque les premiers mètres sont avalés par la moto, le sourire de sam n'en est que renforcé. là, sur ce deux-roues, son petit ami accroché à lui, il sait qu'il pourrait parcourir le monde entier. c'est un sentiment puissant qui le traverse tandis qu'ils roulent dans la ville. et oui, bien sûr, pourquoi pas réaliser l'un des souhaits de cette liste ? un, ou deux. peut-être même trois. sam se sent si léger et retrouver l'air de son australie natale a quelque chose de plus réconfortant qu'il ne le pensait. s'éloigner de la grande ville coréenne, se rapprocher de sa famille, couper les liens de toutes ces histoires qui les ont atteint, noeh et lui. parce que depuis l'angleterre, puis le retour en asie, c'est la première fois en plusieurs longues années que sam rentre enfin chez lui. avec noeh. avec ce petit bout d'homme qui n'a de cesse de le rendre plus fort.
arrêtés à un feu, l'une de ses mains rejoint celles du garçon qui entourent sa taille. il les caresse avec amour. oui, cet instant est incroyable. alors ils roulent encore un peu. sam fait exprès de se perdre dans une rue, puis dans une autre. ils ne parlent pas beaucoup, mais il sait qu'à l'arrière, noeh observe les merveilles qui se dessinent sous ses yeux. sam en a tant d'autres à lui faire découvrir. il a déjà hâte de marcher dans les rues, se balader ici ou là, lui faire voir la mer. pourquoi pas rencontrer quelques amis ? lui montrer l'univers qui était le sien avant qu'il ne s'envole pour la corée. d'abord avec sa famille, et puis seul. ses parents ont choisi de revenir au confort de l'australie.
enfin, le véhicule se stoppe dans l'allée d'une maison. sam retire son casque, laisse noeh glisser le premier. lui demeure assis, les jambes d'un même côté. il retient les doigts de son amant.
- c'est ma maison. bienvenue chez moi, noeh.
il le ramène tendrement vers lui pour l'embrasser.
- on y va ? tu es prêt ?
et durant les quelques mètres qui les séparent de la porte d'entrée, leurs mains restent enlacées.
c'est la mère de sam qui les accueille, annonce que les bagages arriveront d'ici une heure ou deux. sam la serre contre son coeur, lui présente enfin noeh avant que sa soeur débarque, la petite chienne âgée japant joyeusement entre les jambes. son père est là en dernier, s'excusant car il terminait un dossier. tout le monde est là, au complet. sam n'est pas du genre à pleurer facilement, à se laisser aller, mais il est ému et la présence de son petit ami au sein de cette maison est tellement... naturelle. ça le déroute un instant avant qu'il ne l'emmène jusqu'à sa chambre. la chienne sur leurs talons.
- rien n'a changé depuis tout ce temps...
il murmure cela en s'installant sur le bord de son matelas. il sourit du bout des lèvres, a l'impression que toute une pression redescend. au rez-de-chaussée, sam entend sa famille discuter avec bonheur, commencer à préparer le repas, imaginer des visites, des choses à faire. ils semblent avoir déjà acceptés noeh alors qu'ils viennent juste de le rencontrer. l'émotion est puissante, galvanisante.
rien n'a changé ; mais moi j'ai changé.

@shen noeh ran

ootd - La famille de Sam était toute à son image ; aussi remplie de bienveillance que l’était son petit-ami. Il en fut presque gêné, son oreille allait devenir rouge pour d’autres raisons à force qu’il ne se la frotte. Mauvaise manie qui ne l’avait pas quitté. Il fut néanmoins vite accoutumé qu’il ne l’était déjà en la présence de Sam et le plus agréable fut de le voir, lui, être moins affaissé. Redevenir serein et avoir un sourire aussi beau aux lèvres qui le seyait à merveille que celui qu’il affichait au quotidien à ses côtés. Sam semblait suivre son conseil au-delà du travail et ça lui faisait plaisir à voir. Il comprenait tout à fait ce sentiment de bien-être que l’on pouvait ressentir à retourner à ses origines bien qu’il ait pu toujours vivre en grande partie près de sa famille.
C’est ici que tu as grandi.
Et leurs doigts ne s’étaient qu’à peine quittés. Il n’en était pas habitué, il avait du mal à s’y faire mais il prenait sur lui parce qu’il n’aspirait qu’au bonheur de Sam en cet instant. Il avait peur des regards, il avait grandi avec des moeurs ancrés en plein coeur mais ses parents ne dirent rien. Ne leur jetèrent que des coups d’yeux remplis d’amour car il n’y avait rien de plus significatif que de voir l’un de ses enfants épanoui. De plus, son aîné. Et sa petite-soeur était celle qui avait rapporté, petite maligne mais si gentille. Alors il gardait cette main dans la sienne, songeait que ce qui dénotait le plus était sa jambe bionique. Ça ne le dérangeait pas et il s’y concentrait. Répondit même aux questions invisibles en espérant les mettre plus à l’aise car ils en faisaient tout autant à son encontre.
Ils montèrent à l’étage avant qu’ils ne se mettent à table. Il découvrit la chambre de Sam et sourit. Il ne l’aurait pas imaginé autrement. Il avait ramené son sac avec lui et il fouilla à l’intérieur. En sortit une photographie et fit le tour de la pièce en cherchant où la placer.

« Tu crois ?, lui demanda-t-il, Moi, je pense que c’est le contraire. Toi, tu as forcément changé pour commencer, y réfléchit-il avant de trouver le bon endroit et de la mettre sur le bureau contre une pile de livres, Là, au moins, maintenant, ça a un tout petit peu changé. », dit-il.

Il vint s’asseoir à côté de lui et le regarda en souriant doucereusement. Il lui attrapa la main, entrelaça ses doigts aux siens et se pencha vers lui pour l’embrasser. Puis, il posa sa tête sur son épaule et observa ce cliché d’eux deux qu’il avait pris lors d’une sortie à Londres après qu’ils se soient retrouvés.

« Je suis heureux d’être ici avec toi, Sam, serra-t-il ses doigts contre les siens, Merci. J’ai hâte de découvrir cette Australie dont tu m’as tant parlé. T’entendre parler anglais avec l’accent du coin, ne rien comprendre parfois, rit-il, Aujourd’hui, tu peux dire à ce toi plus jeune que ça ira puisque je suis là. »

Il se redressa et retourna se perdre dans son regard. Il avait bien senti que cela l’avait rendu également fébrile de revenir ici et il n’avait pas spécialement besoin de le rassurer. Il lui confiait ces mots uniquement parce qu’ils avaient besoin d’être prononcés et ça lui faisait du bien à lui aussi. Il vit la chienne à leurs pieds, se pencha pour la caresser et se demanda s’ils ne pouvaient pas la prendre sur leurs jambes.

@yang samuel

ootd - sam a l'impression de retourner des années en arrière. il se revoit ici, sur son lit ou installé à son bureau, le dos courbé au-dessus de son ordinateur. à réfléchir, composer, imaginer. se voir sur des scènes gigantesques à travers le monde entier sans jamais se douter une seule seconde que ses rêves finiraient par devenir une réalité. quelque chose d'incroyable et aujourd'hui le revoilà assis au bord de son matelas. il est devenu un compositeur reconnu après avoir fait carrière avec son groupe, et, surtout, il est probablement enfin vraiment heureux. la musique, noeh. ce petit bout d'homme qu'il observe traverser sa chambre d'adolescent, la découvrir de ses prunelles curieuses.
ici et là, il peut voir les visages de certains amis. celui de natheo, aussi. son meilleur ami. sam sourit du bout des lèvres, cette émotion forte qui ne lui permet pas de parler autant qu'il aurait aimé. il a vingt-six ans, il est de retour chez lui avec son petit ami. il a déjà envie d'écrire tout ça, de partager cette mélodie qui vient doucement prendre place au creux de ses entrailles. noeh le surprend en installant une photo d'eux sur son bureau, sam acquiesce, saisit sa main quand il le rejoint. la chaleur de leurs mains, l'atmosphère plaisante de ce moment hors du temps. sam lui serre doucement les doigts. essaie de s'ancrer à cette réalité qu'il chérit du plus profond de son être. il rit aux paroles de noeh.
- et moi, je suis heureux que tu aies accepté de venir. de rencontrer ma famille, de découvrir... tout ça. il y a plein d'endroits que je veux te montrer.
il lui sourit, glisse une mèche de ses cheveux derrière son oreille avec tendresse. il vient l'embrasser. un simple baiser, comme pour dire merci. merci d'être là avec moi. et puis sam se penche pour attraper la chienne à leurs pieds, les fait tous les trois basculer sur le lit. le nez au plafond, avec ces quelques étoiles collés dessus qui sont restées là. il attire noeh contre son torse, entoure ses épaules de son bras tandis que l'animal jappe légèrement. ravie d'être là. d'habitude, elle ne doit pas beaucoup entrer dans cette pièce.
- oui, ça ira.
il murmure cela davantage pour lui que pour répondre à son petit ami.
- tu sais, lorsque j'étais enfant, je passais le plus clair de mon temps ici. je travaillais, tous les jours et souvent toutes les nuits. je voulais tellement briller, que tout soit parfait, que j'en ai oublié l'essentiel. ici, j'avais des amis sincères, c'est en corée où les gens ont été différents. j'étais un intrus malgré le fait que je sache très bien parler la langue. il y avait tout le temps quelque chose à me reprocher. je crois que c'est fini aujourd'hui, j'ai pris ma revanche.
il rit légèrement. après tout, il s'est produit sur de nombreuses scènes où les fans sont venus le soutenir. bien sûr, il n'était pas seul, mais il avait une popularité plus élevée que celle qu'il possédait au lycée. sam se livre peu à peu sur toutes les expériences qu'il a vécu au cours de son existence. il le fait pour noeh, pour la confiance dans laquelle il sent lorsqu'il est auprès de lui. il sait qu'à cet instant, noeh est à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse. il n'a pas oublié cette peur quand il a reçu l'appel de son ami pour lui dire que noeh était à l'hôpital.
ils demeurent ainsi quelques minutes supplémentaires avant que la mère de sam ne les appelle depuis le rez-de-chaussée. le repas sera prêt dans une minute. alors sam entraîne noeh en bas où ils aident à mettre le couvert avant de s'installer, de manger ce plat si délicieux. sam se souvient de cette liste où il avait inscrit : 'te faire manger mon plat préféré cuisiné par ma mère'. il sourit à son petit ami quand celui-ci porte la première portion à sa bouche. ses parents et sa soeur ne manquent pas ce spectacle de leur fils, de leur frère, qui ne semble jamais avoir été si heureux. il fait si bon en cet instant.

@shen noeh ran

ootd - Il avait été émotif lui aussi en retournant dans sa famille en emmenant avec lui Sam pour la première fois. Ils avaient chacun vécu des moments difficiles dans ces pièces respectives qu’étaient leurs chambres, ils y étaient devenus probablement la pire version d’eux-mêmes. Ils y étaient tombés, s’étaient relevés et aujourd’hui, ils s’y tenaient ensemble. Les mains liés, les esprits moins embourbés et les épaules plus légères. Enfin, au moins un peu. Sam avait-il écrit des chansons secrètes dans cette pièce ? Des mélodies qui relataient ses états d’âme de jeunesse qu’il s’efforçait de lui cacher alors qu’au fond, ne pouvait-on pas juste un peu se retourner vers le passé et murmurer comme une douce brise à cette personne plus jeune que ça irait ? Puisqu’ils s’étaient rencontrés et que leurs rêves s’étaient réalisés.
Il lui sourit, rit alors qu’ils finissaient tous les trois avec la chienne allongés sur le lit. Il se blottit contre lui, ferma les yeux. La fatigue commençait à le rattraper et il serait capable de s’endormir ici tant il était bien installé. Il ne le ferait pas, d’autant plus que Sam se confia à lui. Son être se réchauffa, ravi que sa langue se délie plus facilement dans son pays natal sans qu’il n’en attende autant. Il releva le visage vers lui, les yeux brillants malgré lui. Pourquoi avait-on défini le mot différent dans un monde où chaque être finissait par tous se ressembler ?

« Ce n’est pas grave si nous sommes des intrus, Sam, lui dit-il avant qu’ils ne descendent, Au moins, personne ne peut rentrer dans notre monde. »

Mis à part les personnes dont ils y autorisaient l’entrée. Comme ces nouvelles personnes qu’il rencontrait. Sa mère cuisinait à la pointe de la perfection, songea-t-il, et cette pensée le fit rire intérieurement car il ne doutait pas que cette obsession de la perfection ne venait pas que de ce qui avait pu arriver à son petit-ami. Après le repas, ils se posèrent au salon mais il finit par s’excuser. Ce vol l’avait épuisé et il avait besoin de retirer sa jambe bionique. Il savait que sa famille n’en ferait rien, il n’en était pas non-plus à être à l’aise à la retirer devant tout le monde. Ils n’avaient rien prévu pour cette première journée sur Sydney, il partit se reposer sans s’en inquiéter.

Le lendemain, il fut même le premier réveillé pour une fois. Il était sur son téléphone portable à écumer des articles sur l’Australie lorsque Sam ouvrit les yeux. Il lui sourit, le tira rapidement hors du lit. Hors d’ici jusqu’au centre ville. Son appareil photographique en main, trouvant chaque endroit impressionnant.

« Pourquoi avons-nous mis autant de temps avant de venir ici ?, rit-il, On achète quelque chose à manger ? Apparemment, la spécialité ici c’est le meat pie. C’est vrai ? »

Curiosité envahissante. Il le remarqua, eut un léger rire nerveux. Il s’approcha de lui, observa les gens qui les entouraient. Ici, ils n’étaient pas en Corée du Sud et il avait lu que l’Australie était probablement l’un des pays les plus ouverts au sujet de l’homosexualité. Quoiqu’il restait quelqu’un de timide, assez réservé et qui n’aimait guère le contact physique. Sam était celui qui venait le plus vers lui, il eut cependant envie de faire des efforts. Il lui saisit les doigts et l’embrassa. Puis, il eut l’impression de ressentir d’un coup les effets des températures estivales.

@yang samuel

ootd - ici, dans cette maison, la maison de sa famille, sa maison, sam se rend finalement compte combien il est heureux d'y être revenu. avec noeh. sa main dans la sienne rend tant de choses plus faciles pour lui. allongés sur son lit, son coeur qui bat tendrement pour ce petit homme à ses côtés, il s'aperçoit combien les dernières semaines ont été longues pour eux. il s'est passé un événement qui a chamboulé leur vie et encore maintenant, sam a cette peur gravée en lui. elle ne s'en ira jamais de sa poitrine. alors il veut chérir chaque instant de bonheur que la vie lui offre, toutes ces paroles douces, ces caresses, cette bienveillance. parce que tout ça existe bel et bien et permet de se relever des épreuves les plus compliquées. il espère que noeh réussit à voir tout cela et ces vacances ne font que débuter.

* * *

ootd - le lendemain matin, encore accroché à son bras, sam se réveille et aperçoit les grands yeux brillants de noeh. il n'a qu'à peine le temps de lui dire bonjour que les voilà déjà à l'extérieur, sous le soleil de la matinée. ils ont emprunté la moto pour se rendre dans le centre-ville et noeh n'a bien sûr pas oublié son appareil photo. après tout, sam connaît plusieurs endroits où ils pourront se rendre et où il aura de bons souvenirs. il se dit aussi qu'il aimerait bien lui faire rencontrer certains de ses meilleurs amis restés dans cette ville.
- tu t'es bien renseigné à ce que je vois ! mais viens, je voudrais d'abord te faire goûter le meilleur café avec le meilleur banana bread au monde !
il a le sourire qui lui barre le visage, plus que ravi de faire découvrir ses traditions à son petit ami. il a bien raison : pourquoi ne sont-ils pas venus en australie plus tôt ? et les surprises continuent quand noeh vient lier ses doigts aux siens, l'embrasser. sam se sent bien et il embrasse la tempe de son cadet qui a rougi.
- soyons qui nous avons envie d'être.
et le voilà qui l'entraîne dans un café qu'il connaît bien. les souvenirs le ramènent des années en arrière, mais rien n'est désagréable. il explique plusieurs choses à noeh le temps que leur commande arrive et une fois prête, il n'est pas question de s'arrêter pour manger. non, au contraire ! sam les fait marcher jusqu'à l'artère principale où déjà beaucoup de monde se presse, les bras chargés de sacs en tout genre.
- alors, c'est bon ?
il lui sourit en terminant lui-même son café. il jette le gobelet et étire les bras pour désigner l'endroit dans lequel ils se trouvent à présent.
- te voilà dans le coeur de sydney ! et devine quoi... on est en pleine période des soldes.
l'atmosphère effervescente pourrait bien faire tourner de nombreuses têtes.
sam revient vers noeh et glisse une main contre sa joue.
- tu peux m'emmener où tu veux.
le coeur est si léger.

@shen noeh ran

ootd - Il ne souhaitait plus être entravé, il avait besoin d’avancer et il fallait un jour savoir mettre ses peurs de côté. Peut-être pas toutes, il en resterait certaines. Après tout, en tout exemple donné, on ne se débarrassait pas d’un trouble de stress post-traumatique en un claquement de doigts. Néanmoins, il avait la possibilité de passer outre d’autres anxiété et il comptait bien y remédier, faire autant d’efforts que son petit-ami pouvait en faire. Alors cela n’avait pas d’importance qu’on puisse braquer des regards sur leurs deux silhouettes se tenant la main ou s’embrassant. Aujourd’hui, ils étaient vivants et il n’était pas question de perdre plus de temps à se préoccuper du bien-être des autres quand il n’y avait que le leur qui comptait.
Bon, ce n’était pas non-plus un comportement avec lequel il était à l’aise et il sentait le rouge lui brûler les joues. Les températures étaient apparemment de saison et n’excédaient pas le baromètre. La chaleur estivale n’y était donc pour rien à cette sensation chaleureuse qui lui fit légèrement tourner la tête et il n’allait rien arranger en se frottant l’oreille. Heureusement que Sam était là car, malgré ce baiser déposé à sa tempe, cela lui apporta une fraicheur sentimentale bienvenue qui lui calma les esprits. Il lui sourit, prêt à le suivre jusqu’à ce café promis.
les yeux pétillants d’un enfant qui découvrait le monde, redécouvrait la vie, et qui se sentait vivant plus que jamais. plus qu’hier, plus que demain et plus fort qu’au jour d’aujourd’hui.
Peut-être aurait-il dû ajouter à sa liste que son voeu le plus cher était de parcourir la planète entière. Photographier chaque coin et recoin inédit et s’y perdre, là ou là-bas, puis jusqu’aux creux des bras de Sam.


« C’est très bon, engloutissait-il ce délicieux banana bread, J’espère qu’il reste encore un milliers de mets culinaires à goûter car ça me fait plaisir de manger de la nourriture venant de ton pays. »

Tout en écoutant ses explications. Il avait davantage bu de ses paroles au lieu de boire son café bien qu’il ait fini ce dernier. Puis, il apprit qu’à cette époque de l’année les soldes avaient pris place en Australie et il jubila intérieurement bien avant que Sam ne lui propose de l’emmener où il le souhaitait.

« Où je veux ?, saisit-il sa main entre ses doigts, Tu sais, mon anniversaire n’est que dans deux mois mais j’accepte ce cadeau avec joie ! »

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et il l’entraîna avec lui en rigolant. Il découvrit les boutiques du pays, la tendance vestimentaire, différente qu’en Corée du Sud mais quelques fois similaires. L’été était là mais il y avait de quoi s’habiller lors des saisons froides. Ils étaient venus dans le centre ville en moto et ils n’avaient pas la possibilité de se charger, aussi se contenta-t-il d’acheter ce dont il avait le plus envie. Pour lui, et pour Sam. Sam qui aimait mettre des bonnets et il lui en plaqua sur la tête, se recula et acquiesça, convaincu.
Ils sortirent de la boutique - la combientième était-ce ? Il s’étira les bras et avisa un banc. Partit s’y asseoir après l’avoir désigné à Sam. Il prit son appareil photo entre ses mains, focalisa son objectif sur lui et prit un premier cliché, puis un deuxième. Il ne le rabaissa qu’en le voyant venir vers lui tandis qu’on semblait l’avoir reconnu dans la rue. Des filles s’étaient arrêtées et souriaient béatement.

« Toujours aussi connu, sourit-il, Est-ce que tu as performé ici ? »

Il attendit qu’elles ne soient parties avant de relever le visage vers lui, de tirer sur le col de son haut et d’attirer ses lippes jusqu’aux siennes. Là, cela avait été naturel et quand il en prit conscience, il le relâcha et regarda brusquement ailleurs. Se frotta finalement l’oreille. Avec un petit sourire en coin.

@yang samuel

ootd - bien que le shopping n'ait jamais particulièrement été l'un de ses passe-temps favori, sam se laisse volontiers prendre au jeu. il suit noeh dans toutes les boutiques qu'il souhaite découvrir, l'observe toucher telle ou telle étoffe, imaginer probablement un style ou un autre, que ce soit pour lui-même ou pour son petit ami. il est ravi de le voir prendre du bon temps après les dures semaines qui se sont écoulées en corée du sud. ici, l'australie va leur permettre ensuite de débuter une nouvelle année dans de bonnes augures. il l'espère du fond du coeur.
les magasins s'enchaînent les uns après les autres, noeh finit par lui offrir un bonnet. cela lui fait plaisir puisqu'il est un grand adepte de ces derniers, ou bien de casquettes. même s'il n'en dit rien, sam possède de nombreux complexes qu'il gère plus ou moins dans son quotidien, et ses cheveux en font partie. il sourit doucement lorsqu'ils passent en caisse, appréciant l'accent anglais de noeh qui ne paraît pas toujours comprendre celui des australiens. heureusement, sam vient l'aide lorsqu'il en a besoin.
et puis ils finissent par faire une pause. se dirigeant vers un banc noeh le prend en photo et il n'a pas le temps de protester que deux filles s'approchent de lui pour demander un autographe. il discute quelques minutes avec elles avant de rejoindre noeh. rencontrer des fans dans la rue est toujours un peu gênant, mais ces filles ont été polies.
- oui, je me souviens que j'avais réussi à convaincre notre agent pour venir donner une représentation en australie. ce n'était pas une très grande salle, mais je crois que c'est l'un de mes meilleurs souvenirs avec le groupe.
il lui sourit avant de glisser sa main derrière la nuque de noeh, acceptant le baiser qu'il lui quémande d'une manière dont il ne l'a jamais fait jusqu'alors. sam s'asseoit finalement à ses côtés, la nuque un peu renversée en arrière pour profiter des rayons de soleil sur son visage. sa main rejoint la cuisse de noeh et il se redresse pour reprendre la parole.
- tu sais, je crois que tu as raison : beaucoup de choses ont changé depuis que je suis partie d'ici. ça n'a pas toujours été facile... pourtant, aujourd'hui, je peux te dire que si je devais revenir en arrière, je ne voudrais pas que quelque chose soit différent.
il pivote vers lui, une jambe pliée sur le banc, l'autre ballante. ses doigts cherchent ceux de son petit ami, il les porte à ses lèvres pour les embrasser avec tendresse.
- et surtout pas ce qu'on a construit ensemble.
c'est peut-être la première fois depuis longtemps que sam n'a pas parlé autant. il se livre petit à petit grâce à ces vacances, à la présence de noeh, à la chaleur agréable de ces instants qu'ils partagent. entourés, et pourtant seuls parmi la foule.
ils en profitent encore un instant et sam propose à noeh d'aller se mettre au frais dans un petit restaurant qu'il connaît. par chance, il existe encore et le voilà qu'il conseille telle ou telle spécialité à son invité.
- je veux t'emmener à la plage pour terminer la journée, tu crois que c'est possible ?
tout en lui posant la question, il ouvre son sac à dos pour lui désigner ce qu'il a prévu pour que la jambe bionique de noeh ne s'abîme pas à cause du sable ou de l'eau.
et dans ses yeux, il ne se rend même pas compte de combien il lui dit qu'il aime et qu'il est prêt à tout pour lui.

@shen noeh ran

ootd - Dans un coin de sa tête, il avait coché l’Australie. C’était fait, visité. Et ce n’était pas terminé, il y avait tant à découvrir. Il avait quelques préférences, des spots qui lui donnaient l’envie de les photographier à sa propre manière. On ne possédait qu’une vie et en cet instant, il le réalisa une fois de plus. Il n’avait pas pensé à ses perspectives d’avenir à la fin de ses études mais, désormais, peut-être décelait-il une ligne directrice. Bien évidemment cela ne se ferait qu’en en discutant avec Sam et il se demandait quelles étaient les siennes. À son âge, et de son point de vue, Sam avait déjà beaucoup accompli de sa vie. Que désirait-il aujourd’hui ? Il percevait au creux de ses prunelles de temps en temps le désir de retourner sur scène. Y aura-t-il la possibilité d’accorder leurs souhaits ? Car plus jamais ne se séparerait-il de lui.
C’était d’ailleurs difficile de le voir repartir le matin pour Séoul. Au début, ça allait et dernièrement, cela était devenu différent. C’était depuis qu’il était tombé et qu’il avait cru défaillir. Sam avait pris soin de lui, naturellement, mais sa présence l’avait ramené à penser à cette certaine distance qu’ils subissaient encore. Avait-il été égoïste en voulant s’installer près de sa meilleure amie ? Il aurait très bien pu aller la voir tout en étant à Séoul. Ce serait une discussion relative à ses voeux concernant l’avenir afin que leurs partitions ne puissent continuer de s’accorder.
Mais Sam était prêt à tout pour lui. Sauf qu’il ne devait pas oublier qu’il ferait tout pour lui lui aussi car il en était même venu à croire que pour son bien il ferait mieux de les voir rompre. Aujourd’hui, cette envie était plus forte et il n’en démordrait pas tout autant face à lui.

« Et tu aimerais remonter sur scène ici ?, se lança-t-il finalement, Ou ailleurs ? »

Après tout, l’occasion se présentait et il la saisissait. Il lui sourit, le regarda et laissa la surprise prendre place sur son visage en l’entendant se confier une nouvelle fois. Il l’écouta avec soin et finit par avoir un pincement au coeur. et toi, Noeh ? Il avait déjà pensé à cette irréelle possibilité de revenir en arrière et cela lui avait causé de nombreux torts par le passé. Cela lui avait amené des cauchemars plus nombreux et plus durs à encaisser. Et cela lui y ramena, malgré lui. À ses cris perçants la nuit, à sa famille impuissante face à sa douleur.
Au restaurant, il n’en perdit pas moins l’appétit car la nourriture australienne était à son goût. Il essayait de relativiser mais il n’avait pas les mêmes pensées que son petit-ami et cela l’attristait.

« Oui, on peut aller à la plage, rit-il avec peine, Sam, tu sais, je ne sais pas si j’aurais souhaité la même chose que toi si je pouvais revenir en arrière, tritura-t-il le fond de son dessert, J’y ai longtemps pensé après l’accident. Moi, j’aurais aimé être à leur place. J’aurais aimé ne pas supporter cette douleur qu’ils m’ont apporté en disparaissant. J’aurais aimé tellement de choses que j’en suis venu à me dégoûter mais, Sam, ancra-t-il son regard au sien, Même si j’aurais eu la possibilité de changer quelque chose, j’espère que nos chemins se seront toujours croisés car je n’aimerais pas vivre une vie sans toi. »

Il lâcha sa cuillère, regarda ailleurs les yeux embués. Il s’excusa en bredouillant et espéra qu’il ne lui en voudra pas. N’était-il pas égoïste ? Ici, Sam se confiait à lui et cela devait être assez éprouvait, il n’avait pas besoin d’en rajouter. Il tendit alors les doigts vers les siens et les saisit. Peut-être n’était-il pas si égocentrique, simplement excessivement amoureux.

@yang samuel

ootd - installés sur ce banc face à l'océan, les confessions se font avec une aisance toute particulière. les embruns maritimes sont si agréables et permettent d'alléger les coeurs. sam sourit doucement avec la conviction désormais que ses vacances vont les aider à aller de l'avant. être capable de se tourner vers un nouvel avenir après les nombreux événements qui ont eu lieu ces derniers mois. il espère que les choses se sont tassées et que la vie reprend malgré tout son cours.
il demeure silencieux quelques secondes suite à la question de noeh. qu'y répondre ? il se mordille la lèvre inférieure avant d'acquiescer, de se lancer :
- je crois que oui.
il lui sourit doucement.
- j'aimerais bien retourner sur les planches, mais tout seul. juste mes instruments et moi. rien de très grand, tu vois ? un petit comité, partager les valeurs de la musique, rassembler des personnes qui ont la même vision d'elle que moi.
et toi, à mes côtés.

les doigts emmêlés, il entraîne noeh jusqu'à un restaurant qu'il connaît bien. il retrouve avec joie les gérants de l'établissement et ils se font servir avec un plaisir similaire. les plats sont délicieux et sam est ravi de noter que son petit ami semble apprécier les différentes spécialités de son pays. au moment du dessert, il lui propose d'aller sur la plage après le dîner, ayant déjà tout préparé dans son sac à dos pour que la jambe de noeh ne s'abîme pas. ce dernier accepte, mais paraît tracassé.
à son tour, il se confie sur ce qui l'effraie. sur son sentiment, sur ses peurs. sam l'écoute sans jamais l'interrompre. le coeur serré de ses aveux, pourtant touché que son petit ami puisse lui parler aussi librement. lui avouer qu'encore aujourd'hui il a ces pensées qui le hantent. il déglutit et presse tendrement les doigts de noeh des siens. sa sensibilité le touche autant que les dernières paroles qu'il a prononcées concernant leur rencontre.
- noeh...
il tente un délicat sourire.
- que ce soit dans cette vie ou dans une autre, je te trouverais toujours.
ses mots viennent du coeur et il n'est pas long à poursuivre :
- merci de me faire confiance et de partager tout ça avec moi. je... je sais que ce n'est pas facile tous les jours pour toi. je pense que ce n'est pas grave qu'on n'ait pas la même vision des choses, c'est ce qui fait cette complémentarité entre nous.
ces différences qui nous rapprochent.
le serveur vient les voir à ce même instant, et sam en profite pour ne laisser aucun moment de blanc survenir. il règle l'addition et entraîne noeh jusqu'à la plage. là, il pose leurs sacs de shopping et chaussures dans un coin puis sam ouvre son sac à dos et aide noeh à y préserver sa jambe bionique. cela fait, ses bras entourent aussitôt le plus jeune pour le soulever et le porter jusqu'au bord de la mer. là où l'eau rejoint le sable. là où l'eau et la terre se rencontrent.
ses sclères brunes rejoignent celles de son petit ami, s'y perdre. dans un nouveau sourire, il finit par déclarer :
- you became my ocean.

@shen noeh ran

ootd - Invariablement, continuait-il de tomber un peu plus amoureux de lui chaque jour. Il ne savait pas, Noeh, qu’on pouvait ressentir autant d’émotions pour quelqu’un et que cela puisse grandir sans cesse sans qu’il n’y ait de point culminant. Était-ce ce qu’avait pu éprouver chaque personne de son entourage à la rencontre de leurs aimés ? Était-ce cet amour qui les avait entourés toutes ces années à ses meilleurs amis ? Il aurait aimé lui poser la question, pourrait la poser à elle et songea une fois de plus qu’il serait incapable de vivre une nouvelle existence sans la présence de Sam à ses côtés.
Alors il le suivra jusqu’au bout du monde. Si Sam souhaitait retourner sur scène, ce n’était pas simplement pour ne faire qu’une sortie et il l’imaginait déjà avoir envie de retourner en tournée. Une tournée internationale… des voyages à ne plus savoir qu’en faire et une perspective d’avenir qu’il entrevoyait avec aisance.

« Merci, lui sourit-il chaleureusement, De toujours me comprendre. Ou du moins essayer. J’espère que j’en fais tout autant. »

Car il ne doutait pas que Sam avait du mal à finir satisfait de son travail une fois celui-ci réalisé. Il le voyait tourner et retourner le problème dans ses esprits en désordre, même quand il n’y en avait pas de présentable. À vouloir être perfectionniste terminait-on imperfectionniste, cela était son avis et il lui en avait fait part. Néanmoins, l’on ne changeait pas un trait de personnalité de quelqu’un et pour rien au monde ne le ferait-il. C’était ce qui faisait son charme de temps en temps et il aimait le taquiner à ce sujet lorsque cela était de mise.
Il le suivit jusqu’à la plage, retira sa jambe bionique et le laissa s’en occuper. Il n’était pas non-plus à l’aise à l’idée de se montrer le plus vulnérable possible devant tous ces gens profitant de leurs vacances à la mer. Il allait rarement à la plage en été bien qu’il avait aujourd’hui l’habitude des regards appuyés sur sa silhouette différente des autres. Mais ça n’avait vite plus d’importance aujourd’hui tant qu’on lui donnait l’opportunité de se perdre dans l’immensité des yeux de Sam dont l’océan s’y reflétait avec toute la magnificence de leur univers.

« And you became my music. »

Ses doigts se faufilèrent dans ses cheveux et il lui demanda de le poser. Perché sur son unique jambe, il s’accrochait à lui avec un équilibre précaire et ça allait. Il tourna le regard vers l’océan et laissa le vent le décoiffer. Cela faisait du bien. Puis, il se retourna vers son petit-ami et chercha à se mettre face à lui. Si seulement… de fil en aiguille, ils se retrouvèrent tous les deux plongés dans le sable. Il en rit car c’était préférable de réagir de cette manière qu’autrement. Il se redressa à l’aide de ses mains et tendit la main vers l’étendue d’eau qu’il y avait devant eux.

« Vas-tu écrire une nouvelle mélodie, Sam ?, lui demanda-t-il, Sur un amour indescriptible mais qui durera autant que l’on en a le pouvoir, sourit-il, Écris une chanson sur nous, Sam, et racontes à quel point le monde peut bien s’effondrer, il n’y a que nous pour savoir ce que nous désirons. »

Il posa sa tête sur son épaule et laissa sa main se faufiler jusqu’à la sienne quand tout doucement le soleil déclina au loin. Tiens, un coucher de soleil. Son coeur cogna fort contre sa poitrine et il en fut subjugué. Il ne saurait le définir, il aimerait se lever pour s’approcher mais c’était impossible. Vite, il attrapa son appareil photographique qu’il avait autour du cou et il activa le zoom. Ajusta l’objectif et prit des clichés de cette beauté.

@yang samuel