il n'a rien vu, rien senti. malheureusement, il se retrouve quand même là, dans le bureau du directeur de l'établissement à devoir se justifier d'un acte qu'il n'a pas commis. samuel regarde ses poches, incrédules, sans savoir de quelle manière agir. il essaie de se repasser en boucle la scène, lui en train de faire ses courses, rien ne lui vient à l'esprit pour l'instant. une brève seconde, il en vient toutefois même à douter de lui-même ; mais qu'aurait-il fait de cet objet ? c'est ridicule et n'a pas de sens.
à côté de lui, manifestement, il semble que l'autre homme qui a été interpellé soit dans la même situation que lui. il ose un coup d'oeil dans sa direction, espérant peut-être pouvoir lui adresser la parole pour tâcher de comprendre... mais comprendre quoi ?
assis sur cette chaise, il a l'impression de revenir des années en arrière sur les bancs de l'école. ce ne sont pas que de bons souvenirs qui se jouent dans sa mémoire. il se rehausse un peu, mal à l'aise. il ne peut qu'acquiescer aux paroles du directeur dans l'immédiat. lui qui avait juste besoin de quelques courses se retrouvent embarqué dans une aventure qui le met dans une position très inconfortable. il espère que l'histoire ne va pas s'ébruiter, restera aussi simple que ça, ayant cette image d'idole à conserver pour le public. il se mordille la lèvre inférieure, triture ses doigts.
— excusez-moi, mais je n'ai rien volé. qu'est-ce que j'aurais fait de ça ? il y a forcément une erreur...
qu'est-ce que va dire noeh ?
à nouveau, il jete un regard à l'autre "voleur", dans l'espoir peut-être qu'il puisse appuyer ses paroles, ou témoigner dans son sens.
— est-ce que vous avez regardé les caméras de sécurité ?
c'est une idée comme ça, on ne sait jamais.

à l’évidence, ni cet homme, ni Sam, ne sont les voleurs qu’ils incriminent. en effet, ça paraît un peu suspect qu’ils aient tous les deux été pris avec des objets de valeur dans les poches, mais la question serait plutôt de savoir qui a voulu leur faire porter le chapeau ? et dans quel but ? Sam frotte ses cheveux d’un air perdu, écoutant les paroles de son interlocuteur… qu’il a désormais peur qu’ils prennent pour un complice. est-ce qu’il a regardé trop de films policiers pour songer de la sorte ? lui et Sam complices qui se montent l’un contre l’autre… c’est pas bon, pas bon du tout.
— quitte à voler quelque chose, on aurait mieux fait de voler des objets de grandes valeurs.
c’est un soupir qu’il abandonne, soucieux aussi, bien sûr, des éventuels médias qui pourraient, avides, s’emparer de cette situation. Sam n’a ni envie ni besoin que sa carrière remonte dans les téléviseurs de cette manière. d’autant plus qu’il dépend d’une agence à laquelle il devra rendre des comptes.
ses épaules s’affaissent et la situation lui semble bien compliquée à gérer. l’un et l’autre ont beau se défendre, les personnes en face d’eux ne paraissent pas bien saisir leurs propos.
— écoutez, je… je ne connais pas cet homme, mais s’il vous dit qu’il n’a rien fait, c’est sûrement le cas, non ? on vous dit la vérité, ce n’est qu’un malentendu. il y a sûrement d’autres personnes qui vont se faire avoir…
Sam tente d’échanger un regard vers l’autre personne inculpée. il a bien compris que le garçon va devoir partir travailler et s’il est en plus en retard à son emploi, ça ne risque pas d’être une bonne chose pour lui. le compositeur se redresse légèrement sur sa chaise avant de reprendre la parole.
— est-ce qu’on peut appeler quelqu’un pour prévenir ? je venais seulement faire quelques courses, je ne m’attendais pas à finir dans le bureau du directeur.
il essaie un brin d’humour, on ne sait jamais que ça puisse détendre la situation. ou l’envenimer. Sam n’est pas à l’aise et il se demande de quelle manière est en train de gérer son partenaire dans ce crime. c’est très désagréable de ne pas être cru quand la sincérité est pourtant la seule chose qu’ils prônent depuis plusieurs minutes. et ces caméras de sécurité alors ? même si le magasin est bondé… peut-être qu’ils peuvent en tirer quelque chose ?

et alors que la situation semblait ne pas pouvoir être pire que cela, voilà que tout à coup la lumière s'éteint. ils se retrouvent tous plongés dans l'obscurité du bureau du directeur, faiblement éclairé par la lumière verte de la sortie de secours. sam ne sait pas quoi dire de plus, hormis qu'il n'est pas coupable, qu'il n'a rien fait et que, manifestement, ses courses vont décongeler avant qu'il ne soit rentré chez lui.
à ses côtés, l'autre homme se défend de son mieux, jouant un brin de sarcasme pour voir si les agents de sécurité vont enfin les écouter... ou non.
- il manquait plus que ça...
un soupir s'échappe de la bouche de sam tandis qu'il s'avachit légèrement sur sa chaise. sont-ils vraiment bloqués ici ? et en même temps, s'ils tentent quoi que ce soit pour s'en aller, ils ne vont faire qu'accroître les accusations à leur encontre. cette situation est terrible, d'autant plus qu'ils ignorent ce qui se passe dans le magasin. toutefois, sam songe qu'il doit y avoir bien de l'agitation pour que les agents de sécurités aient à les laisser seuls ici.
docile et sociable, il se dit qu'il peut peut-être faire un peu connaissance avec son camarade d'infortune.
- vous êtes un ancien policier à ce que j'ai cru comprendre ? vous pensez que ça peut plaider en notre faveur quand la police arrivera ?
il tente un sourire, mais il n'est pas certain qu'il soit visible dans la pénombre.
- en tout cas, je crois qu'on doit avoir la tête à l'emploi pour que les véritables voleurs nous aient choisi nous plutôt que d'autres clients du magasin. j'espère que cette affaire va vite se résoudre...
une réflexion qu'il se fait davantage à lui-même, encore soucieux.
- au fait, je m'appelle samuel.

quand son interlocuteur lui avoue qu'il était policier à séoul et non à gwangju, sam abandonne un "ah". en effet. c'est embêtant. ils trouveront bien une autre solution... il espère. il passe une main sur son visage, tempère les choses en se disant qu'hormis les courses, il n'a pas d'impératifs qui l'attendent à l'extérieur.
- je travaille dans la musique. je suis producteur, essentiellement, pour une agence. et vous ?
à son tour, il finit par se lever de la chaise pour faire un tour du petit espace dans lequel ils se trouvent. sam tâtonne un peu à l'aveugle, seulement éclairé par la sortie de sécurité qui illumine légèrement. bon, au moins, il y a un moyen de s'échapper... peuvent-ils le faire ? ou est-ce plus prudent d'attendre ici comme l'a sagement suggéré les agents de sécurité ?
sam rit légèrement aux paroles de sehyeon.
- vous aviez pris du surgelé ? heureusement, je crois ma salade devrait survivre à toute cette histoire.
il tente une nouvelle fois de s'amuser de la situation, tâchant de faire de son mieux pour ne pas se faire trop remarquer non plus. toutefois, il est le premier à lever une main vers cette fameuse lueur verte au-dessus de leur tête. il échange un regard avec sehyeon.
- ... vous croyez que ça serait une bonne idée ?
après tout, si le sigle de la sortie de secours est montré, c'est que les portes se poussent forcément dans le bon sens ; contrairement à ce qu'ont voulu leur dire les agents de la sécurité. sam n'a pas envie de s'attirer davantage d'ennui, mais en même temps, rester là les bras ballants, ils ne sont pas beaucoup plus efficaces. il se dit que les véritables voleurs ont déjà dû s'enfuir depuis longtemps. contrairement à eux qui sont bloqués depuis de trop longues minutes.
mais bon, sam n'a jamais non plus été trop du genre à enfreindre les règles ou s'opposer à des ordres qu'on lui a donné... peut-être qu'en sortant du bureau ils pourraient aider le personnel du magasin ? montrer patte blanche d'une certaine manière ?