Elle attendait clairement plus de cette soirée entre filles.
Boire comme des trous était un minimum tout comme danser jusqu’à ce que la piste de danse prenne feu, rouler des pelles à des inconnus et rire au point de pouvoir skipper trois ans d’abdos. Le clip de Habit de Tove Lo mais en vrai.
C’est pour ça qu’elle avait accepté de sortir, à la base. Cela lui avait semblé être un programme de qualité bien loin des pantoufles de sexagénaire qu’elle n’est pas pressée d’enfiler.
Mais non.
Une heure qu’elles étaient là et elles n’avaient toujours pas bougées. Elles n’étaient toujours pas ivres et les conversations ne tournaient même pas autour d’une échelle de notation pour ces petits culs qui les entouraient.
…
Ouais, elle se faisait chier Saph’. Les ragots de bureau de sa copine, elle s’en fout complètement. C’est tout aussi ennuyant que l’histoire de son mec niais qui avait utilisé leur chiot pour sa demande en mariage. Sur le coup, elle s’était même demandé pourquoi elle était pote avec elles, à la base. Entre les délurées qui s’étaient rangées et les prudes, elle n’avait même pas une seule âme impure à laquelle se raccrocher. Pourtant, elle avait bien essayé de réanimer les vieux démons en abordant l’EVJF mais cela n’avait pas pris. … Elle était très clairement frustrée. Minuit venait à peine d’être passé, elle n’allait pas rentrer tout de suite ? Elle n’avait pas envie de renoncer à ses grands projets mais c’est visiblement ce que l’alignement des planètes voulait.
« Je vais me chercher un verre, vous voulez quelque chose ? »
La négation ne l’avait pas surprise, elle avait même déjà commencé à soupirer en se levant lorsque les réponses avaient été prononcées.  Telle une pauvre âme errante, elle s’était alors dirigée vers le bar, laissant glisser son regard ici et là à la recherche d’une plaisante distraction. 4/10. 2/10. 7/10 … Un jeu qu’elle avait poursuivi en attendant son verre. De toute façon, elle n’a pas besoin de ces rabats-joies pour s’amuser.

Pas besoin d’avoir des gens pour sortir ou pour jouer les Sam, ce n’est pas si rare, mais ce soir Jin a décidé de sortir seul. S’ennuyer et traîner à la maison, ou bouger son cul et aller boire un verre ou deux. Un choix rapide qui le fait sortir de la maison qu’il occupe avec son frère et Maeum aux alentours de 23h30. Un simple « Je sors » à qui veut bien l’entendre et qui n’est pas couché, et il prend sa voiture pour se diriger vers Buk-gu. Garé quelques minutes plus tard, il lui en faut trois pour se retrouver dans un établissement et prendre la direction du bar.
La suite de la soirée, il n’en sait pas grand chose. Mais faire des plans, ce n’est définitivement pas son truc. Au mieux, il fera une rencontre sympa, au pire il se fera chier. Mais tandis qu’il se commande une bière pour entamer sa soirée, son attention se porte sur sa voisine et les mots sortent de sa bouche sans qu’il ne s’offre un temps de réflexion « Je vous l’offre. » grand seigneur qui dégaine sa carte au barman pour payer sa consommation et celle de la demoiselle.

Le culot ?
Si elle n’en veut pas, elle aura bien su lui dire.
Plus offensif que son aîné, qui en douterait ? La vie est remplie de chances qu’il faut parfois savoir saisir.
Et celle-ci vaut le coup ?
Jolie. Même très jolie chance.
Assez pour être sa rencontre du soir ?
Pourquoi pas ?
Il voit planer sur ses traits une vague d’un profond ennui qu’il est volontaire à chasser si elle lui fait confiance sur le sujet. Alors il entame la conversation sans l’ombre d’une timidité  « Désolé, mais j’ai senti l’urgence sur votre visage. » quel bon samaritain. Des héros comme lui, on n’en faisait pas tant « Étant moi-même en situation d’urgence, je me suis dit que je me devais d’épauler mes semblables.. » s’ennuyait-il tant que ça lui ?
Pour l’instant, pas vraiment.
Pour la suite, ça dépendait.

Peut être que finalement, c’est elle qui était dans le faux. Peut être qu’il faut parfois se ranger, quitter ces démons pour mener une vie tranquille et paisible. Acheter un chiot pour que son mec futurement mari et dans quelque année ex divorcé vous demande de l’épouser. Arrêter de noter des culs afin de prouver qu’on est pas problématique, que tout comme le temps, nous aussi on a changé.
…
Mais Saphyr n’était pas le genre de personne à se remettre en question. Heureusement ? L’idée de se caser, de se marier et d’engendrer la vie à son âge lui donnait des sueurs froides. Parler boulot lui donnait la nausée. Autant couper les ailes à un oiseau ?

La colombe bien impure avait fini par se retrouver toute seule au bar. Le projet de cette soirée était loin d’être avorté. Elle n’avait besoin de personne pour s’amuser. Enfin plutôt si mais elle devait encore le trouver ? Peut être que le 6 et le 7 sur 10 pourraient faire l’affaire mais cela lui donnait l’impression de baisser ses standards, de s’asseoir sur ses principes … Était-elle aussi désespérée ?
A voir en fin de soirée.
Parce que du mieux, il y en a sûrement quelque part ici. Un peu comme le type qui dégainait subitement sa CB pour payer sa consommation.
Un peu ?
Un beau 8 sur 10.
Et pendant qu’il payait, peut être qu’elle s’était un peu reculée pour mieux voir la marchandise et lui offrir un point supplémentaire. Ok, c’est donc un 9. Qu’est ce que ca dirait une fois le pantalon baissé ?
Vague réflexion pendant qu’elle s’était installée sur un tabouret. Et parce qu’elle n’a jamais cherché à dissimuler la lassitude que lui provoquait la situation, c’est la première chose qu’il lui avait fait remarqué. Un move plutôt dangeureux lorsqu’on y pense, imaginait si elle venait à lui dire : Non je suis toujours comme ça ?
Mais elle avait fini par sourire, réajustant un peu ses cheveux et croisant les jambes pour désigner son intention de rester. « Merci. » Et parce qu’elle est une chaudasse assumée, elle lui avait même accordé un clin aux intentions non dissimulées. Comme dirait une fameuse vidéo internet, pas le temps de niaiser ?
Une légère gorgée avalée et la voilà qui s’approchait de lui pour être entendue malgré le brouhaha. « Vous êtes animé par quel genre d'urgence vous ? »
Juste question.
Un monde où il pouvait s’agir d’une urgence d’alcoolique que d’ennui …

L’impro.
C’est toujours le mieux.
Planifier une soirée de A à Z, sans oublier aucune lettre… ça conduit souvent à l’ennui.
On l’apprend vite quand on sort.
Lui n’a même pas eu besoin de l’apprendre dans le fond.
Vivre le moment présent. C’est un bon concept. Le genre de concept qu’on balance et qu’on accompagne d’un “Tu sais pas s’il y aura un lendemain”.
Dans la majeure partie des cas, il y en a.
Lui est à peu près certain de devoir se lever demain à un moment de la journée. Pas d’heure fixe sans école, mais il le fera sans doute pour promener sa chienne.
Le pourcentage qu’il vive sa dernière soirée est faible. Pas absolument nul, mais faible. Et ce, malgré sa santé de Rhino comme dirait le coiffeur.
Parti de là, se faire chier à planifier, c’était perdre du temps.
Selon lui, c’était surtout perdre en opportunités.

S’il avait pris la peine de faire un plan de soirée ce soir, il n’était pas certain qu’il se soit retrouvé ici, maintenant, à offrir sa conso à une charmante demoiselle dans la détresse.
Il aurait pu se retrouver devant un film passable, dans un restaurant pas si bon, ou à crever d’ennui avec des camarades de fac qui n’auraient parlé que des derniers cours.
Mais il est là. Héroïque. A s’installer sur un tabouret près d’elle et à s’inventer des urgences par pur élan de solidarité.
Les gens dans la détresse, ils aiment bien l’être à plusieurs.
« L’ennui. » et pourtant, il vient d’arriver. L’ennui en question n’a même pas eu le temps de le piquer comme c’est peut-être son cas à elle « Du genre costaud. Celui qui rend fou. » t’es déjà un peu barré Wu.

Il aurait été lourd. Il lui aurait sorti la fameuse ligne du héros. Mais il se dit meilleur dragueur qu’un beauf.
Il la trouve visuellement intéressante pourtant, on pourrait presque employer la lettre “B” pour la qualifier. ça ne va pas au teint des Wu. Lui est un “S” version séducteur, son aîné est un “P”... et aucunement besoin de dire à quelle lettre on rattache ce mot « Jin. » conversation basique, commencer par les présentations « J’ai des principes. Je ne bois jamais avec une parfaite inconnue. » vraiment ?
Non.
En réalité, il s’en foutait. Il lui était déjà arrivé de boire avec des personnes qui redevenaient des étrangers par la suite parce qu’il ne faisait pas vraiment d’efforts à mémoriser leurs prénoms. Ce sera peut-être différent pour elle. Elle est assez belle pour qu’il n’oublie pas le visage de celle avec laquelle il trinque avant de vider quelques gorgées de son verre.

L’hypothèse d’un alcoolique la refroidissait un peu. Non pas qu’elle ait des projets indéterminés mais plutôt parce que le charme serait brisée. Et même si cela n’étonnerai un peu, ce n’était pas écrit sur la tête des gens. Elle ne cherchait pas un prince charmant pour autant, elle voulait seulement éviter le genre de type a s’endormir tout seul dans un coin ou qui oserait lui demander d’aller lui chercher une bière en lui claquant les fesses quelque part dans la soirée.
Et pourtant, Dieu sait qu’elle est classée S.
Classée S mais avec un minimum d’exigence quand même.

Quand il a mentionné l’ennui, elle ne pouvait que acquiescer. Un soupir avait même passé ses lèvres pendant que ses traits endossaient ceux de la compassion. « Un lourd fardeau pour un seul homme. Ou pour une seule femme. » Les Hommes avec un grand H aurait pu faire l’affaire tu sais ? « Merci de venir en aide aux oubliés de la population. » Elle en fait trop là non ?
Un peu.
Mais elle appréciait son sacrifice. Il faut afficher une mine désespérée pour qu’une distraction digne de ce nom ne vienne pimenter cette soirée ? Si tel est le cas, cette moue n’était pas prête de la quitter.
Elle lui avait souri lorsqu’il s’était présenté. Avant de lever son verre pour trinquer, elle avait ajouté: « Saphyr. » Par contre, elle n’était pas tout à fait sûre d’être une femme de principe.  Particulièrement ce soir ? L’ennui avait gommé toutes ces fameuses règles de bonne conduite. De toute façon, elle ira en enfer Saph’, juste pour le pourcentage du péché de la luxure qu’il peut y avoir en elle. Quand on y pense, c’est même plutôt dégueulasse de l’avoir créé comme ça pour la punir le jour du jugement dernier.
En attendant, trinquons pour les flammes des bas fonds.
« Et vous avez encore beaucoup de principes dans ce genre ? » Elle craignait qu’ils ne soient pas sur la même longueur d’onde en parlant de principes tout court. A tout moment, il pourrait tourner son nez et dévoiler le visage d’un type d’église. Même si, détourner un saint pourrait être un défi …
Cette problématique pensée aurait certainement outré ses copines qui ont bien changées. Elle leur avait d’ailleurs jeté un très bref regard, les voyant discuter calmement avec leurs verres de soft à peine entamé. Hm, ce qui se trouvait en face d’elle était bien plus intéressant. Alors elle avait reposé les yeux sur lui pour lui demander. « Vous êtes venus accompagner ? »

L’ennui. Il y en a qui savent très bien le gérer. Il en connaît un ou deux dans ce cas-là, surtout un, qui vibre face à une vie composée principalement d’ennui.
Dans son cas, et la demoiselle a de la chance, il est plutôt du côté de la balance à l’avoir en allergie. Genre un truc qu’il faut fuir à tout prix.
Un truc pour lequel il est urgent d’aider son prochain, ou sa prochaine. Comme cette jeune femme qui se présentera comme Saphyr d’ici quelques secondes.
Un joli prénom qu’un beauf aurait rapproché d’une pierre précieuse.
Trop classique pour lui. Elle a dû l’entendre cent fois.
« C’est rien. Rendre service c’est toute ma vie. » ça dépend pour quoi. Faire chier, c’est toute sa vie. Ce serait plus honnête. Lui, il provoque un autre genre d’ennui chez les autres.

Mais elle n’est pas la cible de ce talent particulier que beaucoup maudissent.
Pour l’instant en tout cas. Il préfère trinquer avec elle, boire quelques gorgées de son verre et… « Oulah… » faire semblant de réfléchir à la liste de ses principes.
Il en a pourtant quelques-uns. On l’a éduqué. On a fait semblant du moins pour qu’il soit présentable à la société. Pas tous les soirs, faut pas déconner, y’a Dan pour ça
« J’espère que vous avez du temps. » parce que Monsieur joue le prince charmant, l’homme parfait, le gendre idéal devant la demoiselle qu’il projette sans doute de “charmer” ? « Parce que la liste va être courte. » ou pas.

C’est qu’elle n’en n’a pas trop l’air… de chercher un gendre pour maman chérie.
C’est sans doute la juger un peu vite. Il fera son mea culpa, peut-être, si jamais il vient à apprendre qu’il n’est clairement pas si observateur que ça.
Pas terrible, penser qu’elle fait dans la “simplicité” comme ça. Mais puisqu’il n’aura pas à raconter à leurs enfants qu’à leur première rencontre, il l’a plus vu du côté S que du côté chaste « Non, j’aime bien sortir boire tout seul. ça fait mec mystérieux et perturbé. » c’est qu’il de l’humour le Wu…
Evidemment, il ne lui retourne pas la question. La solitude se lit sur son front, à moins qu’elle n’ait abandonné une vie sociale plus mouvementée pour venir se morfondre toute seule au bar « Je veux bien abandonner ce statut pour une heure ou deux. Histoire de vous aider dans la lutte contre l’ennui. » un grand prince de l’héroïsme en somme.

Quel honnête citoyen.
Certainement le genre à faire des tacles aux voleurs de sacs à mains, à descendre de sa voiture pour faire traverser une grand-mère, à distribuer de la soupe aux plus démunis ou encore à entrer dans un bâtiment en flamme pour sauver un chat …
Le portrait était bien plus agréable que celui de l’alcoolique mais elle n’était pas tout à fait sûre non plus de la véracité de ses propos …
Était-ce important ?
Non.
Au moins, il faisait une parfaite distraction.
Peut-être même qu’elle aurait pu le qualifier de miracle dans cette soirée qu’elle qualifiait de merdique, ignorante qu’elle avait davantage à faire à un démon plutôt qu’un ange. Finalement, c’était même mieux ?
Regard interrogateur quand il lui avait parlé de temps quand elle avait mentionné les principes. Légère déception qui pointe son nez, crainte d’être tombée sur un relou bien trop sérieux. Peut-être que la moue allait pointer le bout de son nez jusqu’à ce qu’il continue. On pouvait nettement déceler qu’elle préférait ce genre de réponse au vu du sourire amusé qu’elle lui avait accordé.
Sourire rapidement suivi d’un ricanement en l’écoutant dévoiler ce charme qu’il voulait se prêter. « C’est vraiment la première chose que je me suis dit en vous voyant. » Quel homme perturbé ? … Non. Des mauvaises langues diraient qu’elle ne connait pas assez le rhino pour pouvoir le déceler mais elles ne sont pas là pour qu’elle puisse les entendre.
« Abandonner votre statut de version hot de Edward Cullen pour moi. » Un sourire se dessinait sur les lèvres pendant qu’elle s’amusait à faire bouger sa paille dans son verre. « C’est vraiment trop d’honneur que vous me faites. » Elle a toujours préféré les loups aux vampires, rapport à la chaleur, mais si Robert Pattinson avait cette gueule là, elle aurait probablement pu songer à remettre en question son allégeance.
Le pied qui se balançait doucement, cette position fictive de demoiselle en détresse ne la dérangeait pas. De toute façon, elle n’a jamais rien eu contre les jeux de rôles ?  « Et vous proposer quoi du coup ? » Elle avait pris une gorgée de sa boisson avant de fournir plus de précision. « Pour lutter contre l’ennui ? »
Mirage d’une prétendue innocence sur le visage qui ne leurre certainement personne, patientant en sirotant son cocktail. Elle était toute ouïe.

De ? Qu’il a l’air perturbé ?
Le petit sourire fier, celui du petit malin, il est sans doute de trop sur ses lèvres. Pourtant il l'arbore encore lorsqu’il répond « C’est important de faire bonne impression. » hum. Pas certain que beaucoup soit d’accord avec lui sur le choix d’image.
En attendant, la jolie demoiselle du bar partage un verre de l’ennui avec lui et pas avec Monsieur Parfait et coincé du cul trois tables plus loin.
Celui qui fixe le fond de son coca zero et regarde l’heure sur son téléphone à de trop nombreuses reprises. Une gueule d’architecte peut-être ? Il a l’avantage d’avoir des fossettes au coin de ses lèvres. Mais ça, le chinois ne le remarque pas. Il est un homme occupé, et surtout un sith de repos qui ne se préoccupe pas franchement des jedis de leur galaxie pas si lointaine.

Si l’architecte ne chassera jamais l’ennui, il est plutôt bien engagé de son côté pour lui porter un coup presque fatal pour la soirée.
La compagnie semble en tout cas divertissante, en plus d’être charmante, et la conversation semble assez bien engagée pour ne pas laisser le silence de la gêne s’installer entre eux  « On est bien d’accord qu’Edward, il n’est pas si fou hein ? » elle a dit version hot et c’est tant mieux. C’est du moins engageant pour celui qui boit quelques gorgées de son verre avant de lui faire retrouver le comptoir.

« J’ai bien quelques idées. » échanger sur l’actualité, parler météo, se renseigner sur les hobbies de chacun et l’occupation de vie principale ? Ce genre de trucs qui était de faire la conversation entre deux inconnus pour avoir un peu moins ce statut ?
…
Pas vraiment.
Il aurait pu, en partie. Mais son regard étudie sa voisine à nouveau et l’impression qu’elle ne cherche pas exactement à connaître sa couleur favorite l’engage vers un autre chemin.
Petit con, ou simple étudiant en psychologie qui se vante d’être un grand observateur, on lui reprocherait sans doute de vouloir la classer s aussi rapidement.
Raison pour laquelle le sous-entendu plane dans l’air sans retirer le sous qui le commence.
Raison pour laquelle le sourire traîne quelques instants sur ses lèvres avant de nouvelles gorgées et quelques mots de plus qui laisseraient le doute à la catégorie dont Dan est le président « Mais ça implique d’être majeure et audacieuse. » Dan, par exemple, aurait demandé, s’il fallait réellement être majeur pour une petite partie de laser game.
En réalité, son cerveau aurait tourné en boucle comme un bug windows.

Se revendiquer perturber et ne pas voir sa compagnie s’envoler, c’est clairement un des privilèges de ceux qu’on appelle : les hotties. Sûrement un truc avec la chaleur qui fait bouillir les pensées. La vue est plus intéressante que la probabilité qu’il dise vrai. Bien plus intéressante que la probabilité pour que sa gueule soit affichée sur un avis de disparition demain. De toute façon, elle n’a jamais été très douée en math et puis à choisir, elle avait décidé de ne pas mourir d’ennuie.

« Hm, un peu froid je dirai ? Et puis, il donne l’impression de souffrir ou de jouir précocement rien qu’en sentant du parfum. »
…
Pardon ?
« Un peu trop obsess aussi. Mais bon, la ressemblance s’arrêtait seulement à l’air perturbé, pas vrai ? »
Conversation clairement un peu spéciale … S pour la catégorie dont elle fait parti, à peine dissimulée, P pour problématique.
Qu’est-ce que t’en sait dans tout ça Saphyr ? À tout moment, il pourrait se vexer ou se mettre à chialer sur ton épaule. As-tu vraiment envie de l’entendre renifler en disant : je ne sais pas ce qu’il m’arrive en ce moment ? Non. Mais dans le fond, elle préférait limite ça que la surprise …

Pour l’instant en tout cas, ils avaient l’air sur la même longueur d’onde. Quelques idées pour lesquelles il fallait être majeure et audacieuse et elle l’était. Elle avait laissé glisser sur ses lèvres un sourire satisfait avant de fouiller quelques instants dans son sac à main. « Pour ma part … » Après ce court instant, elle avait fini par poser sa pièce d’identité face à lui sur le comptoir. Pièce sur lequel prônait un beau 1999 pour justifier sa majorité. Elle s’était ensuite approchée pour avouer : « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. » Ou plutôt impures ? Quelque part, elle ne lui voulait que du bien ?
Elle était ensuite retournée à son verre pour lui demander. « Et vous ? Majeur et audacieux ? » Il en avait l’air en tout cas.

Difficile de comprendre, pour lui, la génération qui a bavé sur un Edward Cullen au teint blafard.
Compréhensible de ne pas tant vouloir lui ressembler.
Mais néanmoins amusé par la description de sa voisine. Un sourire passe sur ses lèvres, et il la valide de quelques mots « Pas mal. » il peut se le permettre, soulagement de ne pas ressembler au moche torturé de la franchise « Ouais renifler du parfum, je le gère plutôt bien. » de puceau, il n’a plus grand chose depuis trop longtemps.
Il lui en faut plus. Il peut en infliger plus. Mais méfiance, de chastes ou trop jeunes oreilles sont peut-être encore présentes.

Ce n’est pas le cas. 99 est une année qui exclue la prison. Par chance, il n’aura pas à appeler son avocat ce soir.
L’amusement passe à nouveau sur ses lèvres, puis il fouille dans son propre portefeuille puisqu’ils n’en sont pas à l’anonymat.
D’accord, il est plus jeune, mais légal.
Et il peut bien lui jurer, si elle compte chasser l’ennui avec lui, que son expérience rattrape les deux années en moins qu’elle déduira de ce 2001

« Mais j’admets avoir commencé l’audace avant la légalité. » moyen comme un autre de renier le manque d’expérience dont elle pourrait l’accuser.
Il joue avec son verre, l'étudie du regard, la malice persiste sur ses lèvres et la politesse sonne presque scandaleuse « Enchanté Saphyr. » joli prénom. Un beauf dirait à sa place que celles qui portent des prénoms de pierres précieuses sont généralement des stripteaseuse professionnellement ou dans la vie intime, lui se contente de la dévisager un peu plus et puisqu’ils sont deux adultes consentants il se permet de lui demander dans un sous-entendu clairement non masqué « Un lieu de crime favori au Cluedo ? il a une voiture qui peut se garer facilement dans un endroit plus discret. Un motel pas trop loin. Ou même des toilettes. Le Colonel Moutarde n’est personnellement pas difficile en terme de confort.

De ce hottie Cullen, elle préférait ne garder que les trois premières lettres. Mais avant de ne se lancer dans quoique ce soit, il fallait s’assurer que tout était en règle. Si elle s’était inquiétée pour sa capacité à se contenir en sentant du parfum comme le blafard du film, il était plus sage en la questionnant sur son âge. Majeure, elle l’était. Surprise de voir qu’il était plus jeune, aussi. Elle ne l’aurait pas parié et finalement, elle s’en moquait pas mal. Sûrement qu’elle ne l’aurait même pas relevé si elle ne s’était pas immédiatement défendu.

« Vraiment ? » Les sourcils qui se levaient et le sourire qui glissait sur le coin des lèvres. « C’est quand même ironique de l’exiger quand on ne suit pas ses propres règles non ? » Ironique de ne pas vouloir passer le reste de sa vie derrière des barreaux ? Elle pensait seulement que quelque part, il avait probablement manqué d’en menotter certaines sans être le détenteur de la clé.

Mais peu importe, finalement, ils discutaient entre adultes. A moins que cette pièce d’identité qu’elle avait fini par lui rendre ne soit trafiquée, aucun d’entre eux n’aurait à porter du orange très prochainement. « Mais j’attends de voir. » Elle lui avait accordé un clin d’œil avant d’ajouter avec un rictus taquin dessiné sur les lèvres. « L’audace est un art, l’expérience devrait se ressentir de toute façon. » Souffler dans un violon ne fait pas de vous un violoniste, taper dans un sac ne fait pas de vous un boxer et se positionner derrière une meuf à quatre pattes dans un legging moulant ne fait pas de vous un professeur de yoga.
…
A quoi vous pensiez ?
À des choses bien impures pendant qu’elle réfléchissait au lieu du crime parfait. « Hm. » Mine pensive, lèvre doucement mordillée pendant qu’elle s’enfonçait quelques courts instants dans une réflexion intense. Qu’on se le dise, si elle était une voiture, elle serait probablement catégorisée dans le tout terrain. Option climatisation parce qu’elle n’a pas froid aux yeux et sièges chauffants parce qu’elle a chaud au cul. « Ça dépend combien de temps vous voulez consacrer au meurtre. » S’amusant avec la paille dans son verre pour rapidement ajouter d’un regard intéressé. « Une cage d’escalier si vous êtes plutôt à aller dans le vif du sujet ou le motel si vous avez envie de me montrer l’étendu de vos connaissances. Et comme visiblement, vous êtes expérimenté … » Elle avait fini par prendre son verre. « Je suis prête à vous consacrer ma nuit entière pour assouvir ma curiosité mais c’est vous qui choisissez. » Elle avait fini par attraper la paille avec ses lèvres, sirotant son cocktail en attendant son verdict.

« Ironie c’est mon deuxième prénom. » ouais, t’es quelqu’un de “marrant” toi c’est clair.
Y’a qu’à demander à sa “maman” si elle est d’accord avec ça. Sûr qu’elle dira qu’il est désopilant, qu’il la fait marrer depuis qu’il est en âge de marcher voir même bien avant. Ah ça, il a dû la faire marrer quand le ventre de la bonne s’est mis à gonfler.
Bref, le comique range sa pièce d’identité, tout le monde étant d’accord pour dire qu’ils font connaissance en toute légalité
« Je sais. C’est pas pour rien qu’on me surnommait l’artiste à mes débuts » quoi ? Combien il a de surnoms au juste ?
Juste question. La connerie, il n’en manque sans doute pas. Et ce n’est pas la honte qui lui fait prendre quelques gorgées de son verre ensuite.

L’échange est sympathique. Il ne vole sans doute pas très haut pour ceux qui se définissent sous le terme “les gens biens”, mais il est divertissant pour les gens comme eux qui ont une facilité à se faire chier.
Et faut bien l’admettre, dans son cas, il a quelques circonstances atténuantes.
ça justifie de parler de “crimes”
ça justifie de prendre le risque de finir dans une baignoire remplie de glaçons avec un rein en moins sans doute.
L’hésitation n’est même pas là quand il tend sa carte bancaire au barman pour régler les consommations.

Soyons honnêtes, parce que ça lui arrive au Wu aussi, là comme ça, un tour aux toilettes ne l’aurait sans doute pas dérangé. Et pourtant, la gourmandise est un péché, la curiosité un vilain défaut… mais il ne les condamnera à priori jamais « J’connais un endroit pas trop loin » si les flics passent demain pour enquêter sur un meutre, que le barman n’a pas tout compris, ils passent pour les suspects de la soirée non ?
Au moins il a un avocat qu’il prendra plaisir à faire rougir si jamais.
« C’est que je trouve dommage de ne pas récompenser la curiosité. C’est selon moi une qualité que l’on devrait encourager. alors le verre est vidé et la direction de la sortie est empruntée jusqu’à sa voiture dont il lui ouvre la porte. Question d’éducation. Il ne va pas jusqu’à lui mettre la ceinture, il oublie même la sienne quand il conduit vers l’hôtel le plus proche. A moins de cinq minutes en voiture, il baisse seulement la radio plutôt que de prendre la peine de choisir une ambiance.

Un sourire amusé avait grandi sur ses lèvres en l’écoutant se dévoiler. Se dévoiler ? Ironie, artiste … ne montrait-il pas ses vraies couleurs ? Il n’avait clairement pas besoin de mots pour faire comprendre qu’il débordait d’assurance. A tort ou à raison ? Elle le découvrira bien assez tôt … En attendant, elle était prête à le croire sur parole. Un artiste qu’il disait ?  « Non mais vous tu sais, je m’en doutais. T’as une sensibilité dans le regard, t’es tourmenté.  » Tourmenté alors il tourmente les autres ? Un certain coiffeur hurlerait à la connerie mais par chance, il n’était pas là pour donner son avis. « Ça ne me dérange pas si t’as envie de mettre du Vivaldi ou que tu la joues en quatre temps comme pour les quatre saisons … du moment que tu ne vas pas jusqu’à une Van Gogh en plein live ? »
Ca briserait le mood, c’est certain ou du moins le sien ? Le monde était peuplé de détraqués et finalement, elle ne pouvait pas être certaine qu’il n’en fasse pas partie. C’était le jeu, un risque qu’elle prenait et qui allait de pair avec l’excitation de faire ce genre de chose avec un inconnu artiste, en pleine légalité, rencontrés dans un bar.
Qu’elle prenait avec plaisir quand elle allait jusqu’à lui laisser le choix de l’endroit ?
Saphyr n’a jamais été de nature très prudente. Plus casse-cou que tranquille, plus dévergondée que prude. Une artiste aussi avant la légalité ?  
Elle lui avait alors laissé le choix, notamment en terme de durée bien que quand bien même, elle ne comptait pas le retenir de partir juste après ou au petit matin. Elle était à peu près sûre qu’ils s’entendaient aussi sur ce point quand elle avait terminé son verre, alors elle n’avait pas jugé important de le mentionner. « Qui va être récompensé, toi ou moi ? » Question posée en passant la porte de sortie. « T’es pas le seul expert en audace. » Le sourire et le clin d’œil l’étaient au moins.

Un remerciement avait passé ses lèvres pour la porte avant qu’elle ne rentre dans la voiture sans aucune crainte. Pas trop loin, c’est à dire comment ? Au moins le temps qu’il abaisse sa radio, qu’elle abaisse le pare-soleil pour mettre du baume à lèvre et … Déjà ? « C’est ici ? » L’hôtel est rejoint après être sorti du véhicule et sur le chemin, elle avait demandé. « Je n’avais jamais vu cet hôtel, tu le connais parce que tu es du genre généreux ? A donner de ta personne ? » Elle avait ri à ses propres paroles en entrant. S' il avait donné sa carte pour les consommations, elle avait tendu sa CB avant la sienne pour la chambre. Elle n’estimait pas que sous prétexte qu’un Y soit présent dans ses chromosomes, c’était à lui de tout débourser bien qu’elle était curieuse de savoir ce que ce Y lui avait attribué.
Mais tout vient à point à qui c’est attendre, alors elle lui avait demandé en ôtant sa veste: « Tu veux commander quelque chose ? » Le sac à main avait rapidement rejoint le vêtement quand elle ajoutait avec un sourire malin. « Si t’as des tendances un peu étranges, c’est le moment de me les annoncer. » Vous comptez nous annoncer que le romantisme est mort aussi ?

Le sourire est malin, à la frontière du “petit con”, il en aurait agacé certains, il a l’assurance de penser que ça n’en n’agace pas certaines. Et probablement pas elle
« Définitivement toi. Mais je suis jamais contre recevoir une compensation pour mes talents. » au pire, il n’a rien contre jouer à qui est le meilleur généreux de nous deux.
Il sait qu’on a du mal à l’égaler dans le domaine. Aussi ne fait-il pas semblant. Il laisse les doutes et la “mignonnerie” aux autres.
Lui se paie le luxe de jouer les bon sexmaritains ? Un truc du genre, il imagine. Faut le croire quand il referme la porte derrière Saphyr « C’est en effet un excellent endroit pour aider son prochain. » imbécile. Mais ils sont deux à jouer de cette plaisanterie un brin idiote. Le crime étant partagé, aucune raison de commencer un procès.

Il est un peu surpris de la voir payer. Mais il ne proteste pas. Il sent dans le geste une sorte de refus à la négociation. Il n’a rien contre laisser les femmes faire ce genre de trucs à ce siècle bien qu’il ait reçu une éducation différente.
Lui ? Eduqué ?
Il veut bien accepter son manque de crédibilité aussi dans le domaine.
En attendant qu’on lui expose ses crimes, il préfère se consacrer à celui qu’ils s’apprêtent à commettre « Après peut-être. » ils ne vont pas faire semblant d’avoir à briser la glace si ? Ou alors, il s’est clairement trompé de chemin d’études et interprete très mal l’attitude assurée de la demoiselle « Hum... » il fait pourtant semblant de réfléchir ensuite en laissant la porte se refermer avec le panonceau ne pas déranger accroché à sa poignée « J’en ai bien une ou deux, trois ou quatre, mais j’crois que t’entres pas dans la catégorie qui les trouve étranges. » genre la catégorie “pas avant le mariage” ?
Ils sont tous les deux classé S et là encore ils ne vont pas faire semblant.

Lui ne fait pas semblant quand d’une main qui se presse sur une hanche il l’attire contre lui, ou quand de l’autre il fait glisser, un peu plus, la bretelle d’une robe d'une épaule pourtant déjà dénudée « Tu veux peut-être qu’on discute couleur favorite avant ? Nos rêves dans la vie ? Ou le nom de notre premier animal de compagnie ? » on sait, ils ont un sens de l’humour absolument tordant. Une façon de faire connaissance peut-être un peu osée ceci dit quand ses lèvres s’égarent sur une épaule joliment découverte « Vert. Ou noir. » qu’elles remontent à la naissance d’un cou pour confesser « Sauver le monde. » cou qu’elles ne se gênent pas de goûter tandis que ses doigts font glisser avec une cruelle lenteur une fermeture dans le dos d’une robe « Duchesse » … t’as jamais eu d’animal de compagnie qui s’appelle Duchesse… d’ailleurs, t’en avais même pas dans l’enfance !