Ambiance bb  ꕥ Deux heures à tuer avant de devoir être sur le lieu du défilé.
C’était de ce constat là qu’était parti le drame.
Le voyage tant attendu à Paris, Mi Ran n’avait pas vraiment hésité à proposer à la jolie Seohee d’être son assistante pour l’occasion. Compagnie sûre, peut-être un peu espionne par moment - mais n’exagérons rien -, et vie qu’il lui arrivait d’envier, la Choi avait de loin préféré proposer à celle qu’elle envisageait comme une amie de l’accompagner plutôt que d’accepter le choix de l’agence.
Parfois, il lui arrivait encore de n’en faire qu’à sa tête. La docilité n’était pas entièrement adoptée et si elle jouait les mannequins parfaites, les poupées écoeurantes et trop lisses, elle s’était engagée sur le chemin de l’égarement en partant à la conquête de Paris seulement deux heures avant la prise de service.

Quelques photos à la Tour Eiffel. Concept de touristes. Rien de très dangereux. Aucun alcool là-dedans, une simple visite de la ville qu’elles avaient la chance de pouvoir explorer un peu. ça aurait été dommage de se contenter uniquement du boulot. C’est ce qu’elle pourrait dire du moins à sa conscience plus tard, et tant pis si on lui soulignait qu’un taxi aurait été moins risqué.
Parce qu’évidemment, comme de vraies parisiennes, elle avait opté pour le métro et sa ligne 6 fabuleuse.
Quelques protestations en entrant dans les tunnels du métro, rien d’alarmant, l’esprit français selon elle. Elle les avait en tout cas admiré ces gens qui criaient plus fort que d’autres avant de descendre les marches et de prendre le chemin de leur station.
« Tu sais pourquoi ils manifestent ? » curiosité manifestée une fois dans un wagon. Avouons-le, elle se serait bien vue un panneau à la main, gueuler aussi ces mots en français. Un “Macron démission” qu’elle n’avait pas tout à fait compris, la curiosité avait poussé la jeune femme faussement bien élevée à se documenter sur internet. Réflexe de journaliste, un ancien rêve.

Au début, elle n’y avait pas prêté vraiment attention. Une station de passée, et des premiers accords animés de guitare que sa voix avait tenté de couvrir en posant le point actualités « A priori, leur gouvernement a reculé l’âge de la retraite.  Ils ont fait un… 49:3 ?» une genre de bataille navale ? Touché, coulé ?
Non… mais elle avait cherché la définition sur google alors que le guitariste élevait enfin la voix, attirant ainsi son attention.
Hum….
En réalité, ce n’était pas si mal….

Ambiance bb  ꕥ Paris, capitale de la mode et le rêve d’une vie. Jamais, elle n’aurait pensé pouvoir y mettre les pieds alors elle n’a pas pu s’empêcher d’avoir les larmes aux yeux à la proposition de Miran. Cette fille était comme un ange descendu du ciel, et pour rien au monde, Seohee voudrait la partager avec un autre congénère. Parce qu’aujourd’hui, elle a l’impression d’être devenue Anne Hathaway dans le film Le Diable s’habille en Prada. Si le contenu du film a été quelque peu modifié, la demoiselle a prévu plusieurs tenues pour faire comme tous les influenceurs à Paris. Les photos seront splendides et elle n’ose pas imaginer celles de Miran, l’experte. Elle pourra même en envoyer une à Leo, histoire de renouer leur lien quelque peu préjudiciable. Enfin, l’excitation de la demoiselle est à son maximum qu’elle en oublie les petites contraintes de transport pour quitter l’aéroport Charles de Gaulle. Et apparemment, elles ne sont pas au bout de leur peine quand elles veulent s’engouffrer dans une bouche de métro. Un peu maniérée, Seohee tente d’éviter tout passant doté de la rapidité d’un guépard. Son sac bien collé contre elle, la pauvre touriste ne veut pas qu’on lui dérobe son précieux bien. Pour tout dire, elle se sent un peu stressée que ça devient presque risible. Les charmes d’Anne s’évaporent au fil de l’eau mais la présence de Miran la rassure. D’ailleurs, elle est impatiente de la voir à l'œuvre dans deux petites heures. Elles ont largement le temps de jouer aux touristes. “ Qu’est-ce que c’est ? Une nouvelle résolution d’écran ? “ plaisante-t-elle avant d’ajouter. “ Ils devraient surtout manifester contre les fashion faux-pas. Je pensais qu’ils s’habillaient bien dans cette ville. “ Et que le métro serait un peu plus propre ? Qu’importe, ça fait partie intégrante de la réputation de la capitale. Tout le monde sera jaloux de leur photo sur la ligne 6 ! Elle se rapproche de la vitre, impatiente avant que son attention soit captée par la présence d’un musicien. Latino ? Elle se dandine et invite Miran à faire de même, sous les regards dépités des parisiens et d’un musicien, prêt à empocher l’oseille. Il s’approche des deux demoiselles et offre son plus sourire - aux dents noires -, et partage, en plus de son art, une odeur nauséabonde.

Ambiance bb  ꕥ Elle comprend. Seo Hee a tous les droits de se montrer “difficile”. Il faut dire qu’elles ne voient pas les meilleurs exemples du style à la française.
Et si Mi Ran a l’habitude a force de voyage, sa tête ne peut contenir un hochement pour approuver les dires de la demoiselle « Paris c’est… un peu différent du rêve qu’on nous vend. » et elle est devenue une experte en France ?
Pas vraiment. Elle le sait. Elle n’a pas assez exploré. N’empêche qu’elle vote quand même pour New-York si on lui donne un bulletin à déposer dans une urne.
C’est ce que les français semblent désirer aujourd’hui. Mais le sujet est trop vaste, les informations éparpillées, la coréenne finit par abandonner ses recherches pour relever les yeux vers celui qui entame sa chanson aux paroles indéchiffrables pour ses oreilles.
C’est sympa. Pas si mal. Assez pour répondre à l’invitation de son assistante et se dandiner avec elle. Mais voilà, quelques secondes plus tard, vu de près, le rêve s’efface un peu…
…
L’effet positif du dépaysement n’aura duré qu’un temps… la Choi cesse de dandiner dans la seconde mais n’en tend pas moins quelques euros au musicien. Quand on a de la chance d’être née avec une carte gold… bien normal. Un geste pas si louable que ça à son avis… mais tandis qu’encouragé le Kendji du métro chante plus fort… sa main essaie de lui faire comprendre qu’il peut partager son art plus loin avec politesse.

Kendji ne comprend pas et lui prend alors la main pour y déposer un doux baiser.
…
« Je suis fiancée.» un anglais impeccable mais qu’il ne comprend pas, lui rendant son plus beau sourire avant de tendre la main vers Seo Hee, clairement décidé à lui apposer la même marque de noblesse. Peut-être qu’il a compris tout compte fait.
Dis voir Mi Ran… tu la sors pas si facilement ta carte “engaged” en théorie non ?
Avec Wu Yu Dan, vous n’étiez pas en totale union libre ?
Qu’importe, l’homme a l’air de vouloir embarquer sa protégée en se vendant d’un “dancing, dancing” auquel il ajoute ensuite “pretty girls. Dancing, dancing”... alors Mi Ran prend la main de Seo Hee et la retient. Se sentant responsable de la demoiselle, elle propose un plan qui ne fera pas d’incident diplomatique à la belle « On descend à la prochaine.» sage décision sur le papier… mais qui leur vaudra en réalité une folle aventure parisienne… une mémorable aventure parisienne… de quoi épicer un peu sa vie, faut reconnaître le mérite !

Ambiance bb  ꕥ Elle ne veut pas paraître impolie dans un pays qu’elle ne connaît guère, si ce n’est en dehors des films romantiques dont elle a été spectatrice. Mais, Seohee reste une femme apprêtée dans une capitale de la monde à bord de l’implosion. C’est délicat de ne pas critiquer son prochain et ses yeux dérapent dans un jugement de valeur quand on la bouscule, quand on vient salir ses beaux vêtements. Finalement, elle ressemble presque à une vraie parisienne s’il n’avait pas encore cette lueur d’espoir dans son regard. Les demoiselles ont embarqué dans cette rame de métro, une étape obligatoire pour tout influenceur qui se respecte. Pourtant, les clichés se ressemblent mais Yun Seohee se moque d’être une originale. Non, elle veut juste se montrer à condition qu’on lui laisse l’occasion de respirer. Une musique se fait entendre, un chant plus ou moins bien exécuté suit à son tour. Elle pourrait oublier les cris de mécontentement à l’extérieur. Dans sa phase d’excitation, elle n’aperçoit pas les parisiens se moquer d’elle au loin. Se dandiner avec le musicien du métro n’est pas un must et pourrait même inciter les pickpocket à venir vers elles. Heureusement, elle serre bien son sac contre elle tandis que le gentleman dépose un baiser sur la main de sa cheffe. Un ange passe quand c’est à son tour de subir cette malédiction. Naïve ou encore trop polie, Seohee décide de faire comme Miran et se prête au jeu malgré son sourire fort crispé avant d’être avertie de la prochaine sensation. Seohee ne demande pas son reste. “ C’est toujours comme ça ? “ Elle marque un temps d’arrêt. “ J’ai du gel. Attends, je le cherche dans mon sac. “ Elle en met une sacrée couche pour tuer toutes les bactéries. Mais évidemment, cette idiote se met en plein milieu du passage et agace les autres. Elle entend quelques mots prononcés en français sans pour autant les comprendre. “ Qu’est ce qu’ils font chier ces putains de touriste. “ Elle, qui tenait le même discours quand elle vivait encore à Séoul. “ Bon, y a trop de monde ici. Sortons de là, par pitié, Miran. “ Elle prend son bras et se met à sourire quand elle voit la sortie. “ Enfin, la lumière ! “ Elle accélère le rythme, ne regardant pas une seule seconde le nom de la station puisque maman Miran se charge de tout… “ Tu sais où on se trouve ? C’est par là l’avenue Montaigne ? “ Il va falloir revoir la géographie ainsi que les projets, là…

Ambiance bb  ꕥ ça ne sent pas très bon.
Et ici, on ne parle pas seulement de la rame d’un métro parisien ou d’un baise main dont elle se serait bien passée, l’une comme l’autre.
C’est plutôt leur avenir qui semble en péril.
Parce que la première mauvaise décision peut entraîner à une répétition de celles-ci. Des embûches, le drame peut-être au bout du sentier… et le souvenir impérissable d’un voyage catastrophique ?
Marrant à raconter dans le cadre d’un j’ai survécu mais pas certain que la jolie Seohee veuille à nouveau être sa dame de compagnie de voyage si elle la ramenait traumatisée à la maison.
Avait-elle de la famille ? Un copain ? Quelqu’un qui viendrait la menacer de lui casser la gueule ?

Drôle de pensée à avoir dans la capitale de l’amour.
La guerre semblait encore loin malgré les signes annonciateurs.
« C’est pour ça que t’es the chosen one. » … du séjour, de l’emploi quoi, pas de Poudlard bien sûr. Même si elle ne doute pas que Seohee soit très mignonne avec un éclair sur le front.
Bref, sa main se tend pour recevoir le précieux liquide, et elle astique les deux avec dignité sans se soucier des autochtones ronchons. De toute façon, les français râlent souvent non ?
Gardons le cap, ne le perdons pas avant l’heure, elles sont ici pour un séjour de rêve.

Alors ça commence par prendre la fuite, sans se soucier de la station, et pas plus du numéro de sortie. De toute façon, de nos jours, avec les téléphones, c’est impossible de se perdre véritablement.
Un peu dommage si vous voulez son avis de personne étrange qui manque de prudence, parce que c’est parfois dans la perdition que la véritable aventure se cache.
Tu parles d’une aventure ! Des pigeons dans une station éloignée de leur destination de base de plusieurs.
« Glacière.» pas si terrible l’accent. Qu’on lui pardonne, elle se débrouille mieux dans la langue de Shakespeare option accent A-mé-ri-cain.
Station étrange, annonce du froid de décembre, mauvais présage dont elle ne connait pas le sens, ses yeux cherchent le nom d’une rue, téléphone en main
« Ceci dit, on a du temps, si tu veux faire un tour pour visiter le quartier.» à Glacière ? Si loin de la Tour Eiffel ?
…
Pourquoi ?
Une inspiration soudaine ? Un goût du danger ?
« C’est un apothicaire ? Viens on va y faire un tour.» calme toi Dora l’exploratrice, t’es supposée l’emmener chez Cartier, Dior & Compagnie.
Trop tard, la voilà qui entraîne Seohee à l’intérieur de la boutique tenue par une femme étrange qui ressemble un peu à celle des pigeons dans maman j’ai encore raté l’avion.
D’un sourire édenté, elle les accueille avant de reprendre ses gouzi,gouzi à Robert, son pigeon qui fiente partout sur son comptoir.
Charmant.

Ambiance bb  ꕥ Fuyant leurs assaillants, elles pensent trouver refuge à la sortie d’une station de métro. Seohee s’empresse de descendre les escaliers dans l’espoir d’oublier cette première expérience de la capitale française. Elle imagine que les beaux immeubles vont les accueillir comme il se doit et c’est avec cette pensée, qu’elle finit par ralentir le rythme. Elle ajuste ses accessoires pour se donner un genre mais elle constate à quel point tout est sale dans cette ville. Elle risque de mettre du désinfectant sur les semelles de ses chaussures. Celles-ci lui ont coûté trop cher pour qu’elles finissent par pourrir au bout de 24 heures. Non, il en est hors de question mais malheureusement, le sort ne leur est pas favorable. Son arrivée sur le trottoir n’a rien de gracieux et de loin, on peut voir ses épaules s’abaisser. Fini la grâce, il ne reste plus qu’une écriture illisible aux yeux de la jeune femme. Ce panneau indique le nom de la station. Celui-ci est prononcé à haute voix par sa camarade experte. “ C’est connu ? “ Seohee ne connaît pas tout le plan de la ratp mais il y a forcément des noms de quartier plus parlant que d’autres. Elle regarde en hauteur. “ On ne peut pas la voir d’ici, vu la hauteur des immeubles. “ La perspective et tout le reste. Enfin, la Yun ravale sa tristesse. Ce n’est pas elle la star, ni la cheffe alors elle se contente de suivre sa patronne. Elle s’était imaginée autre chose comme les marques de luxe, par exemple.  “ Si on a le temps alors.. On va bien voir. “ Elle lui offre un simple sourire avant de s’arrêter devant la boutique. Mais elle n’a pas le temps de donner son avis que Miran rentre la tête la première… Vers un contenu inédit. “ Miran… Je suis peut-être vieux jeu mais… J’ai bien envie de garder mes organes… Non parce que ton truc, ça sent le trafic à outrance. “ Et avec de telles poupées, ils seraient capables de vouloir tout prendre ! “ Fiou pardon. J’ai du mal à me détendre. “ Seohee n’est pas de nature stressée. “ Enfin… J’imagine qu’ici, tu pourras trouver un cadeau pour Maître Wu. Elle n’a pas l’air de passer la poussière sur ses articles… Comme elle ne passe pas de lingettes sur son comptoir. Gosh, je vais vomir rien que d’y penser. “

Ambiance bb  ꕥ « Pas vraiment. Mais raison de plus. » pour ? Mourir ?
Non. Pour explorer.
Le touriste reste sur le sentier battu.
L’aventurier va plus loin.
Et évidemment, c’est ce plus loin qui doit l'intéresser elle dans la vitrine de cette apothicaire.
Mi Ran veut prendre l’embranchement, aller vers la route sombre. Suivre le guide Michelin, c’est d’un ennui profond
Malheureusement, elle entraine une victime avec elle. Mais elle pourrait le jurer si on lui demande, elle sera un bon chaperon.
Si jamais on veut leur voler un rein, elle offre son second pour que Seohee puisse garder la paire. La moindre des choses nous direz-vous puisque ce sera sûrement de sa faute si leurs photos apparaissent dans le journal à la rubrique des faits divers.

« Mais non… c’est juste un peu… atypique.» atypique c’est le nouveau mot pour dire “carrément flippant” ? Non parce que Seohee n’a pas tort, la boutique ne donne franchement pas envie et… ok, les poupées, elle ne les avait pas remarquées avant. Peut-être bien que si ça avait été le cas, elle aurait passé son chemin.
Parce que la voilà maintenant qui se fige devant la petite Emily et ses tresses défaites.
Elle déteste les poupées… ces choses prétendument mignonnes venues en réalité des enfers.
« Hum.» quoi hum ? C’est bien elle qui a eu l’idée de rentrer non ? Alors on se secoue et on assume…
« Oui c’est vrai… peut-être qu’il aimerait… ça.» quoi ça ?
Bah ce truc là ?
Qu’est-ce qu’elle tient au juste ?
Une vieille boîte à cigarettes.
Miran… Dan ne fume pas. Repose ça, Seohee a raison, c’est pas très hygiénique.
« Oh regarde une montre à gousset. J’suis sûre qu’il l’adorerait ! » Mi Ran… tu serais pas en train de chercher le premier cadeau pas trop mal pour l’acheter, sortir d’ici le plus vite possible, et ne pas admettre que t’as la trouille ?
…
Peut-être bien.
« Y’aura qu’à bien l’astiquer et… AH ! » et AH ?

La mère de Robert. Tel un ninja. Qui se retrouve derrière elle avec son pigeon dans les mains pour leur demander d’un français incompréhensible si elle peut les renseigner.
Le problème le plus insignifiant à côté du fait qu’elle se prend de passion pour une mèche de Seohee qu’elle entreprend de tournicoter avec son doigt.
« C’est combien ? » son français n’est pas si fou non plus. Mais elle a le mérite de tirer Seohee par le bras dans un geste protecteur malgré… malgré… ok, cette poupée derrière est encore pire que la petite Emily… on dirait qu’elle est sur le point d’assassiner quelqu’un en poussant un rire… bah un rire de poupée, c’est les pires les rires de poupée… même Satan ne fait pas mieux !

Ambiance bb  ꕥ Seohee a un blog centré sur la mode. Que va-t-elle pouvoir écrire comme article en revenant chez elle ? Un commentaire sur Paris ? Sur le style des parisiennes ? Eh bien, apparemment, certaines personnes préfèrent porter des sacs poubelle que des pantalons chics. Honnêtement, son article sera à peine lu et elle sera discréditée à tout jamais, même si elle poste une photo d’elle en compagnie de Miran. Le désespoir ne la quitte pas et les minutes qui passent ne la rassurent en aucun point. “ Tu ferais une bonne actrice mais pour le coup, tu devrais mieux travailler ton rôle. “ Elle soupire, stressée. Elle colle son sac contre sa poitrine, ne voulant pas effleurer le moindre article dans cette boutique. Elle ne veut choper aucune bactérie ou développer un virus à l’origine d’une pandémie. Non. Seohee est trop belle pour mourir. Miran aussi. Malheureusement, l’étudiante ne parvient pas à la convaincre de sortir. Pour autant, la mannequin est plus réceptive quand il est question de Maître Dan. Eh bien, elle doit vraiment aimer cette boutique ou détester réellement son patron pour envisager d’acheter un cadeau ici. Réticente sur presque tout, Seohee affiche une grimace et se retrouve quelque peu étonnée par l’idée de sa camarade. “ Pourquoi ? Il crée des escape game ? “ Une montre à gousset, c’était ringard, non ? Ça se trouve uniquement pour ce type d’activités. On ne peut pas acheter ça délibérément. Arf, la mauvaise humeur de Seohee commence à la rendre désagréable. En attendant, elle ne serait pas contre l’aide de Dan pour s’échapper de cet endroit, surtout quand le game master se pointe pour les piéger. Le cri de Miran la fait paniquer mais pas autant que cette proximité soudaine avec la sorcière. Un mouvement de recul, elle se cache derrière Miran tout en lui tenant le bras. A deux, elles vont réussir à se défendre à condition qu’il n’y ait pas de poupée maléfique en coéquipière. Cette fois-ci, c’est Seohee qui se met à crier : “ Ahhh ! Non c’est trop on se tire. “ Et pour une raison qui l’échappe complètement, Seohee met la main sur la montre à gousset avant d’embarquer Miran vers la sortie. Un vol à l’étalage ? Elle dont le père est un ancien militaire haut gradé ? Quelle honte ? Elles vont finir en prison ? Seohee ne s’en rend pas compte et se met à courir tandis que la vieille folle crie un truc en français. Ça ressemble à quelque chose du genre “ Oh vol heure ! “

Ambiance bb  ꕥ Elle aurait pu chercher à se rendre plus convaincante dans le rôle mais voilà… il y a des poupées et elle va sans doute perdre dix années de sa vie si elle les regarde de trop près.
Parce que déjà, elle sent son palpitant qui s’affole, son œil gauche qui la picote d’une larme qui menace de couler, et sa respiration qui peine à se faire.
C’est rien Mi Ran. Rien que des poupées. Des connasses de poupées flippantes mais sans vie..
ça ne bouge pas les poupées. ça ne peut pas vous faire de mal. Alors on souffle, on respire et on prend la première montre à gousset qui vient pour l’offrir à un fiancé « Hein ? Pourquoi ? » parce que ce truc fait très enigme triple abruti… et on se demande comment il peut lui venir en tête de l’offrir à Yu Dan.

Pas le temps de remettre en question ses choix toutefois, la proprio est là et elle s’apprête à acheter ce truc probablement porteur d’une malédiction.
Moins forte que celle de la petite Emily on vous l’accorde.
C’est sûr cette fois… les poupées sont vraiment des êtres des enfers envoyées par les soeurs du couvent pour l’entraîner vers le monde qui devrait être le sien.
Triste. Mais vraie. C’est à peu de chose près la dernière pensée qu’elle a avant de mourir ?
Non… avant de rentrer dans l’illégalité quand Seo Hee, cette héroïne, décide de les sauver en embarquant la vieillerie avec eux.

Seo Hee court.
Mi Ran court.
La mère de Robert aussi mais moins vite.
Pourtant, elle, elle n’a pas des talons hors de prix.
Loin de féliciter son agilité à la course dans les rues de Paris, elle suit sa complice jusqu’à laisser son souffle sans jamais se retourner.
« Merde, pourquoi elle court toujours autant ? » c’est ce qu’elle jure, huit minutes plus tard, à tenter de retrouver un semblant de souffle dans la ruelle où elles se sont arrêtées « Elle avait pas vraiment une tête à avoir de l’endu si ? » Seo Hee vient de voler une montre et c’est tout ce que ça lui fait ?
Faut bien un début pour rentrer dans le crime
« J’sais bien qu’il faut pas juger un livre à sa couverture mais j’ai bien cru qu’elle allait jamais nous lâcher. T’as vu comme elle a accéléré après le parc ? » une main sur le côté, elle soupire, et inspire à nouveau pour donner à son souffle un rythme plus mesuré « Bouge pas, j’vais regarder si on l’a semé. » depuis son coin de ruelle, elle se penche… pas de signe de la folle aux pigeons à première vue. Loin de Mi Ran l’attitude de fragile face à des poupées, elle essaie de retrouver son image cool à présent et replace même rapidement ses cheveux avant d’ajouter « J’crois que c’est bon. » Seo Hee a géré, bon réflexe de survie « Merci. » alors elle mérite au moins ce mot « La mauvaise nouvelle dans l’histoire c’est qu’on est encore plus paumées que tout à l’heure mais on peut rentrer là demand… ok, doit y’avoir un truc un peu plus loin, j’crois pas que ce bâtiment là ce soit une bonne idée. ça a l’air malfamé. Tu sais quoi, on va se débrouiller avec nos téléphones. A mon avis elles ne parlent pas un traître mot d’anglais là-dedans. Laisse tomber. J’me sens responsable de toi, j’ai pas envie de t’entraîner dans un énième lieu louche ce soir. Allez viens allons voir par là. »
…
…
La croix, sur la façade. D’extérieur, en tout cas à première vue, le lieu ne criait pas vraiment couvent. Mais elle a l’oeil. Elle ne connaît que trop bien ce genre d’institution, elle sait reconnaitre le démon quand elle en voit un. Et cet endroit là, plutôt crever que d’y trouver refuge. Non, non, non.
Pourtant, quand alors qu’elle cherche à les en éloigner elle voit la folle aux pigeons en face, à leur recherche… il semble compliqué de ne plus demander le droit d’asile à moins que la vision de mamie soit basée sur le mouvement.
…
Elle préfère la folle aux pigeons et la prison. A deux pourcent. Le choix est fait. Sauf si Seohee se montre plus raisonnable pour elles.

Ambiance bb  ꕥ Maître Wu sera heureux à la réception de son cadeau. Il va pouvoir faire son premier escape game. Seohee a du mal à l’imaginer en tant que maître du jeu mais apparemment, aujourd’hui est la journée de l’apprentissage. Néanmoins, si le jeune homme change effectivement de voie, elle se demande qui se chargera de l’accompagner pendant son stage. Finalement, son sacrifice va ternir sa réputation et ruiner ses chances d’obtenir son diplôme. Bien sûr, il faut être optimiste : Seohee pourrait avoir un meilleur maître de stage. Pour autant, elle appréciait plutôt Maître Wu avant qu’il devienne un passionné des montres à gousset. Maintenant ? Elle s’efforce de courir dans les rues parisiennes avec ses talons hauts. Heureusement que sa paire de chaussures est commode pour se donner à ce genre d’activités. Elle n’est pas aussi experte que Miran, qui a dû faire ses premiers pas avec une telle paire de chaussures aux pieds. Ça a l’air inné pour elle. Ah décidément, cette femme est incroyable. “ J’en sais rien ! Elle est possédée ! “ Cet objet doit coûter cher pour qu’elle se tue à les poursuivre ainsi. La nervosité ne quitte pas son visage quand elle tente de reprendre son souffle en même temps. “ Elle a accéléré ou c’est peut-être nous qui avons ralenti surtout ! “ Seohee n’est pas prête à faire le marathon. Elle s’en doutait un peu mais là c’est devenu évident. Elle ne prend pas la peine de suivre Miran, qui vérifie si elles sont saines et sauves. Elle relève la tête, se demandant si la vue du ciel l’aiderait à avoir plus d’oxygène dans les poumons.

Jetant un coup d'œil sur la montre pour prendre connaissance de l’heure, celle-ci aura au moins été utile. “ On va finir par se mettre en retard… C’est la merde. Tu crois que les taxis ont peur de circuler par ici ? “ Le quartier continue de lui déplaire et demander la charité des bonnes sœurs derrière n’est pas une bonne idée, surtout après avoir commis un délit. Le mec là-haut va certainement se venger. “ On dénote vraiment ici… On va finir par se faire repérer si on traîne trop. “ Il ne manque plus que les habitants de ce coin soient solidaires entre eux… Ou ? Comment elle a pu les retrouver toutes les deux ? Son visage se décompose. “ Je n’ai plus la force de courir. Combien ça coûte cette merde ? On peut la payer non ? Tu as de la monnaie sur toi ? “ Parce que lui rendre n’est pas envisageable. Seohee respecte son choix de cadeau pour son chéri… Mais il faut faire quelque chose avant que le présent soit maudit. “ Imagine c’est un objet maléfique et qu’il est genre pucé ? Maître Wu ? Il serait peut-être en danger si tu lui offres cet objet. “ Et finalement, elle attrape la main de sa camarade et se dirige rapidement vers l’établissement religieux. Il y a peut-être un exorciste dans le coin ? En tout cas, le bruit des talons sur le carrelage va réveiller tous les résidents de l’établissement, y compris les morts.