Comme dirait Britney Spears, You better work, b*tch.

Le seul bémol de cette référence ? C’est que son travail ne nécessite pas de se déhancher au bord d’une piscine avec une tenue incroyable –ment courte. Il existe bel et bien un choix varié de tenues pour souligner la silhouette de Yun Seo Hee mais la pauvre demoiselle a du mal à remplir son décolleté. Comment pourrait-elle porter une tenue à la Britney ? Avec tout ça, quand elle se trouve derrière le bureau d’accueil, il est délicat de remplir les critères d’un fantasme bien ancré dans l’histoire des fantasmes : celle de la secrétaire. Aucun bouton de son chemisier ne menace de céder et compte tenu d’une opération au laser, la vue de la demoiselle est bien au point. Contrairement à son efficacité. Elle a beau se concentrer du mieux qu’elle le peut, l’étudiante a pris du retard sur le traitement de ses dossiers. La pile ne cesse de s’agrandir car il est difficile de suivre les cours et de faire ce stage en même temps. C’est en tout cas son excuse officielle car la vérité est ailleurs. Sur l’écran de son téléphone, par exemple. C’est que la juriste a tendance à le regarder de plus en plus souvent, surtout quand il s’agit des messages d’un certain Leo. Elle pourrait se contenter de répondre en quelques secondes si elle n’était pas préoccupée à jouer à la femme élastique. Quand on est une femme, il est important de se faire désirer. Il faut compter les minutes pour estimer son délai de réponse... Ne pas répondre trop vite, ni trop tard. Toute cette stratégie lui demande beaucoup de concentration, et forcément, le travail passe un peu après... Juste un peu. Alors, quand elle voit l’heure tardive sur l’écran, un monde semble s’écrouler. Yun Seo Hee était peut-être une catin, mais elle n’avait pas réussi à respecter les consignes de Mme Spears.

Les regrets arrivent et ne s’estompent pas quand elle s’évertue à frotter son front, à défaut d’avoir le courage de se frapper. Pire encore, lorsque la demoiselle songe à se reprendre, la porte du cabinet s’ouvre. Un jeune homme s’avance tandis qu’elle prend la parole machinalement : “ Bonsoir. Que puis-je faire pour vous ? “ Puis, Seohee relève la tête et découvre l’identité du retardataire. Quelle idée de débarquer seulement maintenant... Elle n’a pas l’intention de quitter son poste de travail tard, aujourd’hui. “ Hm, toi ? “ Elle a déjà croisé sa route dans des circonstances bien différentes.

La reprise des cours depuis quelques semaines, l’abandon d’un début de vie de geek contre les bancs de sa faculté et le petit côté “bon élève” caché derrière une attitude de démon.
Voilà ce qui l’avait poussé aujourd’hui à bosser sur un devoir à rendre dans quelques semaines. Pas vraiment en difficulté, et pourtant, quand il en était arrivé à la partie droit, il n’avait pu se retenir de jouer les petits frères en difficulté. Avec le besoin d’attention dans le coeur, c’est avec son sac de cours et un air pas si angélique que ça qu’il avait pris la direction du cabinet de son aîné.
Oui, il plaidait coupable, il aurait tout à fait pu achever ce devoir tout seul. Comme il aurait pu pour d’autres. D’autres où il avait fait semblant d’avoir besoin des lumières de son avocat de grand frère simplement pour passer du temps avec lui.
Terrible. Il aurait pu demander clairement. Mais la fierté du démon faisait qu’aujourd’hui, et les fois d’avant, il avait préféré jouer de subterfuge en lançant un faux appel à l’aide.

Une heure après avoir entamé son devoir, il se retrouvait à pousser les portes du cabinet de son grand frère et son regard se posait sur le visage de sa secrétaire.
« Bonjour. » la salutation aussi machinale que la sienne, il comprend trois secondes après elle que son visage ne lui est pas entièrement étranger.
Un miracle quand il se souvient de son état à leur première rencontre.
Défoncé. Voilà comme il était ce soir-là.
Pour sa défense de jeune esprit torturé en rédemption, l’introduction datait des fêtes de fin d’année. Pas vraiment de bonne humeur, comme souvent quand il était contraint de passer du temps en famille, le benjamin des Wu avait ressenti le besoin de se mettre une mine.
L’alcool n’avait pas suffit. Il s’était égaré à abuser d’un autre “aliment” dont il avait pourtant essayé de se sevrer un temps.

C’était donc particulièrement déconnecté de la réalité qu’il avait rencontré Yun Seo Hee « Hm moi. » et sous son air décontracté maintenant, la question qui était naturellement venue travailler son esprit, parmi d’autres du même genre, était de savoir ce qu’il lui avait montré ce soir là.
Il n’était pas tout à fait sûr… il se souvenait de lui avoir parlé, ça oui… mais le reste « Tu bosses ici ? » évidence. Question conne oui. Question à laquelle le merdeux aurait dû ajouter qu’elle n’avait pas l’air de tant bosser que ça avant qu’il arrive « Dan est mon grand frère. » ajout qui avait le mérite d’être plus utile que sa question « Le monde est petit. » trop petit malheureusement… depuis quand son frère embauchait des femmes aussi jolies comme secrétaire ?

L’apprentie n’est pas très efficace aujourd’hui. Son patron n’est pas là pour constater les dégâts. Dans ce cas, Maître Wu aurait certainement trouvé les bons mots afin de l’encourager sans lui mettre énormément de pression. Seohee a néanmoins la présence d’esprit de saluer le client. Il manque un sourire pour exceller dans cet accueil d’une personne qui vient peut-être trop tardivement à son goût. De toute façon, en étant seule, elle ne sera pas en mesure de lui expliquer en détail l’avancée de son dossier. Elle travaille ici depuis peu mais elle n’est pas à son premier stage. Elle connaît les techniques pour faire fuir les clients y compris les plus mécontents. C’est un atout majeur bien que son métier principal n’est pas la relation client. Pour autant, elle aspire à devenir avocate pour aider les autres, même si le salaire à la fin du mois est un sacré avantage. Dommage que son contrat de travail n’est pas encore resplendissant. La belle va devoir encore s’armer de patience. Relevant finalement la tête, elle observe le nouvel arrivé et s’apprête à lui demander le motif de sa visite. Elle réalise aussitôt que ce visage ne lui est pas inconnu. Pour autant, ça n’explique pas pourquoi il se trouve ici. Que cherche-t-il à obtenir ? Vient-il pour réclamer un héritage ? Vu ses excès de la dernière fois, le décès de ce proche ne doit pas l’atteindre énormément. Mais qui est-elle pour juger ? Personne. Elle a déjà conscience que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, et qu’on ne choisit pas non plus sa famille. Oui, elle imagine bien sa sœur employer de telles expressions à son égard. Encore une longue histoire…

“ Oui dans le cadre de mes études. “ Elle sera présente jusqu’à la fin de l’année universitaire mais elle lui évite les détails. Il n’est pas venu pour lui faire la discussion bien qu’elle ait un bon souvenir de leurs échanges passés. Un air étonné prend possession de son visage. “ C’est donc toi le fameux Jin. “ Sa façon de tourner la phrase donne un aspect péjoratif alors que ce n’est pas le cas. Les éléments s’alignent simplement pour la brune. Elle reste quand même étonnée par cette révélation. Le jour et la nuit…  Elle acquiesce ses paroles. “ C’est vrai. Je n’aurais jamais pensé te revoir ici. “ Ou tout court. “ Mais je vais devoir te décevoir… Yu Dan n’est pas présent. Tu veux laisser un message ? “ Comme si son frère n’avait pas son numéro de téléphone. “ Ou je peux t’aider autrement ? “

« Aïe. » quoi aïe ? « Des études et bosser pour mon frère ? C’est comme avoir pris double peine ! »
Pauvre Dan, lui qui était pourtant un grand frère si gentil.
Est-ce qu’il l’aimerait avoir comme patron pour autant ?
…
Évidemment que oui ! Son frère avait beau avoir une tendance à la “soporification” par moment, il était aussi très malléable… - pour ne pas dire facilement manipulable - et pas si rancunier que ça. Franchement, fallait être bien difficile pour se plaindre de lui !
…
Mignon… en quelque sorte, ça ressemblait presque à un compliment. L’amour fraternel, son aura envahissait presque le bureau.

« Le seul, l’unique. » … pas de quoi se vanter non ? « Le mot poli pour emmerdeur, comment il m’appelle Dan en privé ? » Jin ou son petit frère. Oui, il serait surpris le cadet des Wu de voir l’acharnement avec lequel son aîné persistait à parler de lui en bien.
Quand il n’avait aucun mérite.
…
C’est vrai qu’aujourd’hui… la personne en face de lui aurait pu faire un témoignage bien pathétique du petit frère en question…
… mais elle ne semble pas en avoir conscience. C’est du moins ce qu’il suspecte ou espère sur les traits de son visage tandis qu’il laisse tomber au sol le sac contenant ses affaires « Toujours pris. C’est pas une vie. » et pourtant, aujourd’hui, il avait bien moins de raisons de faire des caprices. Dan lui accordait plus de temps, dès qu’il en avait, ils vivaient même ensemble. Alors… il est prêt à accepter le fait qu’il ne le laissera pas jouer au grand-frère cool pour cette fois

« J’avais un souci sur un devoir. Mais au pire je l’attendrais. » ouais… hein au pire…
Ou on pouvait rester traîner un peu dans le coin « J’étudie la psycho. » et raconter sa vie « Mais pour me “demi” spécialiser dans le droit ensuite. Vu le programme actuel, Dan est un peu ma carte joker. Mon professeur bis. » oui… bien sûr. Comme quoi, lui aussi il est capable de parler de son frère en bien, avec cette pointe de fierté dans le regard et moins d’ondes d’emmerdeur dans le coeur.

Seohee n’est pas à plaindre. Son maître de stage est un excellent formateur et elle aurait pu tomber sur bien pire. Il suffit de voir les collaborateurs présents au cabinet. En 2023, il existe encore un grand nombre de goujats alors la jeune femme est tout de même satisfaite. Elle se contente de hausser les épaules. Elle n’a ni envie de jouer les lèches-culs, ni de critiquer derrière son dos pour des raisons évidentes. Si elle a pu profiter de sa compagnie, les deux ne se connaissent pas assez pour évaluer leur niveau de confiance. Il n’est pas question que ses propos soient rapportés, ni détournés. Elle se met néanmoins à rire quand Seohee manque de subtilité lors de la découverte de leur lien. Un sourire moqueur se dessine sur ses lèvres. “ Jinounet, mon petit frère adorééé ? “ Elle exagère en plus d’offrir son plus mauvais mensonge. “ Rassure-toi, tu as la côte. Sinon, j’aurais déjà appelé la sécurité. “ De quoi faire un joli fait divers ? Il vire son petit frère du cabinet, à gros coups de pied au derrière ! Bon sang, elle n’imagine pas une seule seconde Yudan faire preuve de violence. Quant à elle, Seohee serait capable de mordre - mais toujours dans les bonnes circonstances -. “ J’imagine que c’est l’inconvénient des responsabilités. “ L’étudiante n’en sait trop rien et elle ne peut pas non plus lui promettre le retour de Dan dans les minutes qui suivent. Non, la journée est terminée sur le papier, moins sur l’avancée des dossiers. “ Tu dois le rendre pour quand ton devoir ? “ Car comme le petit frère le sous-entend, Dan est assez prisé. Il ne pourra pas forcément attendre éternellement. Elle est un peu étonnée par son parcours universitaire. “ Tu fais de la psycho pour faire du droit ? C’est pour mieux comprendre et défendre les criminels ? “ Un sourire amusé s’empare de ses lèvres. “ Tu as l’air de t’y connaître pas mal en consommation, ne t’inquiète pas. “ Comme elle n’a pas envie de travailler les dossiers qui restent, autant rendre service au petit frère du maître de stage. “ Je veux bien t’aider mais… Je n’ai jamais suivi de cours de psycho. Alors, c’est à tes risques et périls. Par contre, mon estomac crie famine … “ Une aide médiocre contre un repas gratos ? Il peut lui faire cette fleur, quand même.

Jinounet, le petit frère adoré ?
L’air est sceptique.
Clairement, il n’y croit pas. La moue à ses lèvres parle pour lui et pourtant il ajoute « C’est pas lui. Il est pas si niais. » “prout prout” oui… mais pas si niais. A quoi bon le noter quand elle plaisante ? Pour la science de l’imitation, quelque chose comme ça.
Peu importe, la raison de sa venue n’a plus lieu d’être et pourtant il traîne dans le coin « Si tu veux partir dans le thème, il faut que tu trouves des trucs plus ressemblant. Un truc un peu huppé, mais pas trop, avec un soupçon de benêt et un zeste de grande âme. » oui. Il avait la recette de l’imitation parfaite d’un Wu Yu Dan. Question de talent, de pratique, de connaissances… plus de 20 ans à le côtoyer, c’est clair que ça aidait pas mal. D’autant plus quand le sujet était un véritable livre ouvert.

Ouvert et surtout très absent maintenant.
L’homme est né occupé.
Il en est à peu près sûr, c’est une phrase qui peut figurer dans le guide de l’avocat. Guide composé d’un seul et unique tome très lourd, très épais, partagé entre poussière et douceur… soit entre ennui profond et attention d’un mec profondément gentil.
« J’ai quelques jours. » et il pouvait parfaitement se débrouiller ?
Fait qu’il ne rajoute pas.
« Ouais, en quelque sorte. J’veux bosser dans la crimi. » police non ? Crimi, c’est le côté des siths ?
Il veut les étudier, c’est pareil. Et dire “j’veux être flic”... c’est pas trop ça, c’est loin de lui, et ça risque de nuire à sa réput’ « Devenir profiler en réalité. Etudier le cerveau des méchants, c’est mon rêve. » comme certains diraient, il est nul ton rêve.

Oublions la conso.
Éloignons la conso.
Sujet fâcheux et gênant… dont il espère l’absence de pas mal de détails dans la jolie tête qui lui fait face.
Est-ce que c’est pour ça qu’il accepte, sans négocier, lui qui pense pourtant pouvoir s’en tirer par ses propres moyens ? « Je t’invite dans le restaurant de ton choix. » pour savoir si la nouvelle employée de son frère peut le foutre dans la merde ?
Ou c’est simplement parce qu’elle est franchement très jolie ?
Jolie et dangereuse pour son “équilibre”, le combo parfait qui le fait se redresser et ouvrir une porte en parfait gentleman « Il y a un italien au coin je crois, si t’es du genre carnivore le steakhouse pas très loin sert de la viande excellente, et il y a quelques classiques. »

En aidant le petit-frère de son patron, elle optimise ses chances d’éviter les tâches ingrates. Elle peut sûrement compter sur le garçon pour lui en toucher deux mots ou bien elle s’efforcera d’introduire le message de la façon la plus courtoise. En tout cas, il a encore quelques jours pour finaliser son devoir. Il en a de la chance. Elle se souvient d’en avoir préparé quelques-uns la veille de la deadline. Ce n’est pas une question de flemmardise. Seohee a toujours conscience qu’elle était meilleure sous pression, ce qui est un avantage considérable de nos jours. Alors, personne ne peut remettre en question ses compétences, même si elle ne pourra pas improviser sur la psychologie. Elle connaît uniquement celle des comptoirs et ce n’est pas forcément la meilleure position pour gagner des points avec son chargé de travaux dirigés. Essayant ensuite de comprendre son choix de parcours, Seohee accueille ses ambitions avec un sourire. Apparemment, il est déjà assez familier avec le milieu pour donner des petits surnoms attendrissants à la criminelle. Elle garde cette pensée pour elle avant de l’interroger. Jinounet le frère adoré a de la chance d’être tombé sur un si bon professeur. “ Ah ouais ? Et quelle est ta théorie ? Les gens ont trop regardé le film Le Joker ? Ou tu es plus partisan de la théorie du criminel-né de Lombroso ? “ Une vraie conversation d’intellos… C’est sûrement pour cette raison que Maître Yu Dan l’a acceptée en tant que stagiaire. Bref, malgré cette diversion, la demoiselle ne perd pas son objectif des yeux, même s’il semble différent de celui de l’étudiant.

Un simple restaurant et pourtant, les enjeux ne suivent pas la même lignée. Elle cherche à profiter de la situation pour avoir le droit à un restaurant. Lui ? En apparence, il accepte simplement l’aide d’une demoiselle qui n’est peut-être pas la mieux placée. Etrange, non ? Qu’importe, Seohee ne va pas réfléchir pendant dix ans. “ Je pensais que tu me laisses le choix ? “ Elle lui offre un sourire. et plie bagages quand Jin lui tient la porte. “ Mais je ne vais pas faire la difficile alors que tu m’invites. “ Elle remonte son sac à main sur l’épaule et profite enfin de l’air extérieur. C’est tellement plus respirable qu’à Séoul. Il faut bien que cette foutue ville ait un avantage, en dehors de la distance qu’elle s’est imposée avec sa sœur. “ Enfin la liberté ! “ Elle s’étire, faisant preuve d’une telle impolitesse. Qu’on lui jette la pierre ! “ Tu n’as pas besoin de le répéter, hein. J’adore mon travail. “ Oh, il n’oserait pas faire du chantage avec tout ce qu’il s’imagine à propos de sa … consommation. Arrivant sur les lieux, la décoration est plutôt bien travaillée. “ On commande une bouteille ou ce n’est pas très sérieux ? “

« Ma théorie ? Je crois en la possession, les esprits démoniaques, les portes de l’enfer, Satan nous gouvernera tous et etcetera. » drôle de façon de plaisanter.
Tu sais Jin, des fois pour draguer, c’est mieux de faire preuve d’un peu de sérieux.
Il sait. Il est expert en la matière. Un profiler de la séduction si on veut.
Sauf que l’assistante de son frère, et même s’il l’ignore à l’heure actuelle, il n’a aucune chance de se la faire.
Tragédie, pas d’hot vibes bébé pour l’avenir, de la brozone uniquement… et toujours cette angoisse qu’elle en sache trop.
ça vaut bien le restaurant. Au moins le restaurant.
Sous le prétexte d’un devoir à faire qu’il aurait pu faire seul dans tous les cas.
Pauvre Dan, une occasion manquée de briller en aîné.

« C’est vrai, mea culpa » pour se repentir doublement, ses mains se rencontrent un instant et il incline la tête avant d’ajouter « C’est un truc de gosse de riche ça, je tiens ça de mon père en tout cas. On a tous ce côté de mec problématique qui force toujours la décision de la femme. Attends de mieux connaître mon frère, il est pire que moi. » le problème de Dan, c’est qu’il n’est pire que personne. Trop parfait ce Wu là.
Enfin bref, après avoir listé des propositions, il s’accorde au moins à la laisser voter avant d’emmener l’impolie qui s’étire dans un restaurant dont il lui ouvre la porte, avant de lui tirer la chaise pour qu’elle s’asseoit.

Incroyable. Bien mieux présentable qu’en soirée. Allez passons
« On commande une bouteille parce que ce n’est pas très sérieux. » ah oui, il va beau être ton devoir.
Elle va être belle l’après-midi de Seohee.
Il va être content ton grand-frère que tu fasses boire son assistante sur sa pause.
Il pourra toujours s’en défendre en précisant que la bouteille choisie est un excellent cru « T’inquiètes si t’en abuses, mon frère ne captera pas. » là-dessus, c’était probablement vrai.
Pas une question de manque d’observation. Mais une certaine naïveté dans cette âme trop parfaite qui ne connaît pas le péché « Alors vas-y, dis moi tout, il est comment mon frère au travail ? » son regard parcourt la carte à la recherche de son choix, n’abandonnant les lignes que parfois pour jeter un coup d’oeil à la demoiselle qui l’accompagnait.
Une fausse inquiétude sans doute. Il peut souffler. Et du coup, lui tirer les vers du nez en toute détente.

Une conversation d’intellos qui coupe court dès que Jin décide de répondre à côté. Elle imagine qu’elle doit rire de sa théorie satanique mais la jeune femme était vraiment intéressée de connaître son point de vue. Elle trouve ce domaine fascinant bien qu’elle espère toujours que les faits divers de ce type ne la concernent jamais directement. Elle espère qu’il saura prendre son devoir avec un peu plus de sérieux. Au fond, Seohee se moque pas mal de l’aider tant qu’elle peut manger à l'œil. C’est donc pertinent de commencer par le restaurant au cas où la présence du garçon devient lassante. Oh bien sûr, la juriste n’est pas aussi négative à son égard. Les deux se sont bien amusés la dernière fois qu’ils se sont croisés mais les circonstances du jour sont bien différentes. Seohee sort tout juste du travail et elle va devoir se mettre dans le bain rapidement, pour profiter. “ Ah oui, c’est vrai. J’en ai déjà subi les conséquences avec ton frère. “ C’était surtout un malentendu pour sa défense mais la jeune femme ne l’avait pas considéré de cette manière, au début. Traîner avec ses collègues de travail dotés d’une capacité de perversité exceptionnelle, ce n’est jamais les meilleurs plans. Pourtant, Maître Wu avait répondu positive, pensant que la belle tenait à fréquenter ses pairs. Elle montre moins de résistance à passer la soirée avec son frère cadet. Elle remercie celui-ci quand il tire sa chaise, tel un gentleman. Ils se mettent rapidement d’accord pour demander une bouteille. “ Je vois que tu sais prendre les choses en mains. “ Il porte son choix sur une bouteille en tant que connaisseur et la demoiselle ne se fait pas prier. Son petit doigt l’invite à faire confiance au gosse de riche. Elle sourit. “ Tu parles en connaissance de cause ? Il ne capte jamais quand tu es ivre ? “ S’il ne se trouve pas dans un autre état. “ Hm, comment il est ? Je dirais sérieux ? Et très gêné quand une de nos clientes Mme Kwon vient pour son rendez-vous. “ Le jeune homme veut du scoop, pas une liste de traits de caractère. “ Il ne t’a jamais parlé d’elle ? Je vois que tu as beaucoup de choses à apprendre. “ Un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres. “ J’ai fait mon choix. Pour le repas. “ Elle continue de le fixer. “ Vraiment, je n’en reviens pas que vous soyez frères tous les deux. “ Ils ne ressemblent pas vraiment.  " Tu me racontes pas des cracks ? T'es pas directeur d'un cabinet rival ? "

On se laisserait presque divertir.
Sortir avec l’assistante de Dan, c’est aussi apprendre quelques trucs pour le faire chier. S’il reste concentré à ses débuts, la curiosité et le reste lui permettent de se détendre légèrement.
ça le fera. Il n’a pas déconné.
Alors autant voir comment son frère aîné est perçu au boulot… histoire de modeler un peu la réalité plus tard, l’exagérer pour l’emmerder ?
C’est sans doute l’idée de base. Mais qu’on lui pardonne, la jolie Seohee n’arrange en rien ses gênes démoniaques ce soir « Ah ouais ? J’ai envie de connaître cette histoire maintenant. » correction, il a envie de connaître toutes celles qui pourraient compromettre un peu l’image si lisse de Maître Wu Yu Dan. Alors maintenant qu’ils sont installés à cette table et qu’il a montré un bout de bonne éducation des Wu, il peut bien se laisser aller à la curiosité
« Disons que Dan a une vision angélique sur le Monde. Son regard aime bien occulter tout ce qui est triple 6 » pourquoi l’excuserait-il autant autrement ?

Aux yeux de Dan, et malgré tout le fil à retordre qu’il a pu lui refiler au cours de leur vie, il reste le petit frère parfait… ou au moins adoré.
L’adoré qui se sent piqué par les derniers mots de sa camarade de table. Ok, il doit savoir qui est cette Madame Kwon. Il abandonne le menu sur la table et appelle le serveur pour qu’ils puissent donner leurs choix.
Rapidement, à la suite de Seohee, il commande de quoi manger et du vin pour accompagner le tout.
Le serveur parti, il reprend la conversation comme s’ils n’avaient pas subi de pause « Ok, je veux tout savoir sur Madame Kwon et sur cette histoire de mauvais Wu. Je suis prêt à payer d’autres restaus pour ça. » c’est moche, très moche ce que tu fais Jin.
Avec ça, bien normal qu’elle te suspecte d’être un espion pour la concurrence …
« Ok, vu sous ce jour-là, je comprends tes suspicions. Mais si tu veux, j’ai une pièce d’identité pour prouver que j’tembrouille pas. » oui, malheureusement pour “sa mère”, il est bien un Wu « Alors donne moi ton prix pour être mon agent double. » … depuis quand cette virée au restaurant s’est-elle transformée en corruption d’agent ?
…
Tout est allé trop vite. Inutile de préparer une défense, il n’y aura pas de procès.

C’est vrai qu’ils sont à l’étape de la restauration. Mais avec les questions posées par le garçon, elle a du mal à croire qu’il a besoin d’aide pour ses exercices. On dirait qu’il est assez rusé pour se débrouiller tout seul sauf si son frère est finalement le sujet de son mémoire. Elle se demande alors si elle sera créditée. Cette petite anecdote est anodine et ne devrait pas ruiner la réputation de son responsable. Pour autant, elle n’a pas intérêt à dépasser les bornes si elle ne veut pas perdre son stage. Dans cette ville, les bons dossiers sont une denrée rare et ça serait dommage de finir dans un autre cabinet qui traite uniquement les conflits de voisinage. Peu intéressant pour une femme aussi intéressante que Seohee. Elle pose sa main, le long de sa mâchoire, en fixant le jeune Wu. “ Je ne sais pas pourquoi. Ça me semblait évident. Mais ôte-moi d’un doute. “ Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres.  “ Tu promets l’anonymat pour toutes tes sources ? “ Est-ce qu’un restaurant est l’endroit propice pour de telles divulgations ? Il ne faut pas exagérer. Cela ne relève clairement pas du secret défense et si on osait contester ce fait, il faudrait que Dan se débrouille mieux pour supprimer les preuves. Toutefois, son devoir de loyauté l’incite à interroger son interlocuteur. Seohee ne doit pas commettre d’impair. “ Hmmm, un prix ? “ Combien ça coûte un espion ? Elle n’en sait strictement rien. “ Tu n’auras qu’à m’offrir la meilleure bouteille de ta cave ? Enfin si tu en as une. “ Puis, la demoiselle tend sa main vers lui. “ J’attends cette fameuse carte d’identité. “ Oh, elle ne veut pas remettre leur lien de sang en question… Disons qu’elle a bien envie de découvrir sa photo plus jeune… Ou plus administrative. “ Mme Kwon a une certaine réputation, celle d’aimer les petits jeunes, tu vois… Et un soir, une des femmes de ménage a retrouvé une lettre enflammée dans la corbeille de ton frère… Et depuis, elle envoie des colis bizarres au nom du cabinet. On a tous supposé que c’était pour lui, depuis…  “ Et personne n’ose lui demander vu la rougeur sur ses oreilles. “ Parfois j’en viens à douter. Les autres n’arrêtent pas de dire qu’il est rouge comme tomate quand il la voit… Et ce n’est pas faux… Mais sans vouloir te vexer, je ne sais pas si c’est une question de gêne mais je crois que ton frère est capable de rougir même quand le serveur prend sa commande. “ Elle sourit et sirote son vin. “ Toi c’est plutôt l’alcool qui a l’air de te faire devenir rouge. Ça te rend mignon. “  Qu’elle est moqueuse. “ Tu es sûr de tenir l’alcool ? Je commence à m’inquiéter pour la réalisation de ton devoir… Même si je ne suis pas là pour te materner. “ Un compliment pour ensuite le babyzoner. La finesse d’une Yun Seo Hee.

« Alors là-dessus tu peux me faire confiance, je suis une tombe ! » excepté un ou deux cas particuliers. Peut-être une bonne douzaine en réalité. Mais pour ce qui est de la jolie Seo Hee elle peut être rassurée, il n’a rien à gagner à se cramer auprès d’elle. Surtout pas si elle lui promet des histoires croustillantes sur son grand frère.
… qu’il ne pourra pas utiliser contre lui parce qu’il doit se taire ?
Dans la vie, tout se trouve, tout s’arrange. Avec un cerveau en état de marche, c’est fou ce qu’on arrive à faire de nos jours.
Il achète sa confiance en lui tendant son permis de conduire. Les doigts tendus, il attend de récupérer son bien « J’ai pas de cave mais je sais où me fournir t’inquiètes. Vendu. » il range ensuite le précieux et attend avec patience qu’elle donne à ce début de repas une saveur bien particulière.

Le con a les oreilles grandes ouvertes.
Peut-être même qu’il n’a jamais été aussi attentif que maintenant.
Pour entendre l’histoire de Madame Kwon. C’est qui ça ? Une nouvelle belle soeur ? Dan attire donc le regard d’une génération plus âgée ? Pas étonnant, avec sa gueule d’innocent ça marche à tous les coups. Il connaît le public. Et la cible ?
Ah ça, la mention des joues rouges de son aîné le fait marrer. C’est tentant de se moquer, mais il a le mérite de retenir sa pire remarque face à la demoiselle. Ce serait con de faire perdre toute crédibilité à Dan à son boulot. Pas si méchant le petit frère « Et elle est sympa ? Non parce que ça m’intéresse de savoir comment je vais m’entendre avec ma nouvelle belle soeur vois-tu. » quel bourreau des coeurs ce Dan « Mon frère est réservé mais ça fait son charme… du moins ça a son effet sur les anciens modèles. » et ça l’éclate à priori à voir ce léger sourire sur les lèvres qui trempent un instant dans son vin.

Avant le compliment, et la chute « T’en fais pas pour ça noona, je tiens très bien l’alcool. » bien mieux que son frère. Il a de l’entraînement pour ça, et peut-être même un diplôme « Ce n’est pas un verre ou deux qui risquent de cramer mes neurones. » d’autant que l’entrée finit bien par arriver à table et qu’ils ont de quoi éponger
« J’aimerais bien la rencontrer, cette Madame Kwon. » … ou écrire une lettre à Dan sous ce pseudonyme peut-être… voilà une jolie façon d’embêter son aîné sans pour autant mettre son infiltrée dans la merde. Quelque chose d’un peu endiablé, relevé… suffisamment épicé pour faire rougir son frère encore plus à chaque fois qu’on prononçait ce nom. Puis là, d’un coup, du jour au lendemain, il ramène quelqu’un qui porte le même nom dans les conversations, une femme dont il parle bien sûr tout le temps, ou au moment les plus efficients.
…
Oui, des fois il se fait chier dans sa vie, y’a pas à dire.