Il est temps ; c'est le grand jour. Aka la mise en place du plan d'actions. Une multitude d'idées qui gravitent dans son esprit depuis trop longtemps, uniquement animée par une chose : l'amour pour sa grand-mère (et peut-être une curiosité intarissable et souvent mal placée). Il n'a besoin que d'une chose: Lee Suhwan. Alors si le jeune homme a des goûts particuliers en terme de choix de lieux pour un rendez-vous p r o f e s s i o n n e l… Yeona veut bien s'en accomoder. Mais vraiment ? Une bibliothèque ? Yeona n'a pas mis les pieds ici depuis qu'elle a été diplômée il y a un an et même avant cela, elle m'y a jamais été de bon coeur. Bien sûr, il en faut plus pour ébranler sa bonne humeur. Alors dans une joie inmesurable, elle s'installe au côté de Suhwan avant d'ouvrir son ordinateur d'un geste élégant. (qu'elle travaille depuis son embauche à la banque, elle trouve que cela apporte un plus à son charme de banquière numéro un dans le coeur des clients). « BON ! Lee Suhwan, on commence par quoi ? » ; elle est très impatience de voir ce qu'ils vont bidouiller tous les deux. Il y a plus de possibilités que Yeona ne peut en compter, et cela nourrit plus que nécessaire l'existation en elle. Plus fun, plus risqué, cela change de sa vie monotone de banquière. De façon générale, la vie de mamie semble milles fois plus intéressante que la sienne (même si c'est un peu triste à avouer…). « Ah! Déjà, Lee Suhwan n'existe plus, je te rappelle que tu es à pré–  » ; la jeune Choi se fait interrompre par un violent chut qui lui fait faire un bond sur sa chaise inconfortable. Le coeur au bord de la poitrine, elle jette un coup d'oeil vers le grand bureau où un homme au teint pâle (pourtant c'est un bibliothèque, pas une cave ici) et à l'air sévère. Yeona s'écrase dans sa chaise en couinant, faisant en sorte de tourner le dos à ce personnage effroyable. Cela le l'empêche pas de sentir le lourd regard sur elle. Pourquoi tous les bibliothécaires sont aigries comme ça ? C'est une bibliothèque, pas une prison (même si Yeona a souvent eu du mal à faire les différences durant ses trois ans d'université). Il ne faut pas s'étonner que les étudiants révisent pas ou fassent des dépressions quand ils passent une majeur partie de leur temps libre en compagnie de gens aussi désagréables. « Pourquoi on fait ça à la bibliothèque ? …Et pas dans un café ? » demande-t-elle à Suhwan avec des yeux de chiens battus alors que la bibliothécaire la fusille encore du regard. Même les banquiers qu'elle côtoie tous les jours semblent plus sympathiques (non)...

Le culot du jedi.
On pourrait presque appeler ça comme ça.
A bien y réfléchir, ça collerait pas mal à la situation.
Car, que penser du type qui se plaint qu’une damoiselle vient mettre le chaos dans sa précieuse bibliothèque, pour y emmener ensuite une autre damoiselle. Non pas pour réviser, mais pour s’incruster dans la vie d’une pauvre mamie. Pour élaborer un plan d’action. Planning qui implique de parler dans l’endroit sacré. Planning qui implique de déranger les nobles esprits qui viennent s’y muscler.
On sait : honteux. Foutage de gueule évident. Il mériterait qu’on lui colle un procès celui qui jette pourtant un regard à la bibliothécaire quand la banquière qui l’accompagne laisse trop d’excitation percer dans sa voix.
La remontrance ne tarde pas, et le faux-cul premier de la classe adresse un sourire de repenti à la femme avant de reporter son attention sur la jeune Choi « Parce qu’ici ce sera plus simple pour les recherches. » tu sais, à l’ère d’internet… « Et que l’endroit est plus propice à la concentration. » si jeune et pourtant déjà si chiant. Et mamie Choi était amoureuse ? Elle avait plus de chances de rendre ses vieux jours trépidants ailleurs.
« C’est dans ce genre d’endroits qu’on a des idées brillantes. » pour lui, sans doute, là ou à la salle de sport. Chacun son délire « Enfin… pour moi. T’arrives mieux à te concentrer dans un café toi ? » il y avait des gens comme ça… qui préféraient une ambiance animée pour poser leurs neurones. La question chuchotée n’avait donc aucun but moqueur…

… mais elle n’avançait en rien leur enquête.
Aussi, le cahier tiré, le stylo décapuchonné et la mine posée sur le papier, il avait poursuivi « Faudrait qu’on liste ce qu’on sait pour voir si ça nous mène quelque part niveau plan de recherches. ça mettrait aussi en lumière ce qu’on ne sait pas et doit savoir. » c’était mal. Fouiller dans la vie d’une personne comme ça. Et pourtant, le lisse jedi ne pouvait s’empêcher d’être curieux. Si sa conscience pourrait blâmer Yeona de l’entraîner là-dedans, il serait bien obligé de reconnaître qu’elle n’avait pas eu besoin de beaucoup d’efforts pour ça.
Les coups de fils récurrents de mamie Choi à son travail l’avaient rendu curieux. Trop curieux. Au point qu’il éprouvait ce besoin de connaître le fin mot de l’histoire.
La belle âme qu’il était et qui répondait au téléphone pour égayer un peu le quotidien d’une vieille dame… était également animée par le besoin de savoir ce qui s’écrivait après l’introduction.

« T’as pu te renseigner un peu sur le passé de ta grand-mère ? Sur comment elle aurait pu connaître ce Yeongsu ? » à entendre parler sa mamie au téléphone, il était clair que ce n’était pas le gendre idéal… alors, dans les suppositions évidentes, il y avait le passé trouble, le tombeur ou l’homme sombre aux sombres secrets. Mais dans la bouche d’une femme amoureuse, l’homme semblait aussi parfait pour avoir le premier rôle cool dans un drama. Peu recommandable, mais le genre qu’on admirait… et moins dur qu’il n’y paraissait.

Incompréhension totale. Yeona regarde son camarade, curieusement. Un spécimen bien étrange à ses yeux. Sous ses grands yeux bien ouverts, elle observe la bête lui expliquer les bonnes raisons à son choix de rendez-vous. Ce n'était pas clair pour elle, cela n'est toujours pas clair pour elle. « Mais on a internet n'importe où, non ?... » ; peut-être que le débit de connexion est meilleur ici ? La banquière a quand même un doute, vu l'épaisseur des murs – et les mauvaises ondes qui règnent dans ce lieu. Mais elle devrait faire confiance à Suhwan, qui semble être un habitué des lieux. Le doute est bien présent pourtant, car elle se voit obligée de chuchoter ses mots ou de les miner avec ses mains en sentant le regard agressif du bibliothécaire sur eux. « Euh non, je suppose que non. Mais au moins dans un café je peux communiquer… tu sais autrement qu'avec mes mains ou des gestes sans manquer de me faire insulter ?  » râle-t-elle dans une petite voix alors qu'elle vérifie du coin de l'œil que l'homme au comptoir ne s'est pas levé pour la traîner hors de là par les oreilles. « Il va pas me crier dessus si je fais des gestes… si ? » – elle n'est pas sereine, il lui fait peur ce monsieur et il manque cruellement de vitamine d si vous voulez son avis. Un manque de soleil évidemment, qui doit peser sur son moral et donc sur sa sympathie. Et donc– bref. Elle décide de lâcher du regard le grand homme pâle pour se concentrer sur son partenaire de crime. Pour maintenant, ils sont ici et Suhwan ne semble pas vouloir changer de lieu pour si tôt – pas le choix. Suhwan n'a même pas un ordinateur ; un cahier. Décidément, le jeune homme est s u r p r e n a n t (bizarre), mais pas méchant alors elle fera avec. « Ce qu'on sait… ce qu'on sait. Pas grand chose. » et oui, parce que mamie lâche les infos au compte-goutte, ce qui n'arrange pas leurs affaires. Mais il en faut plus pour arrêter l'inspecteur Choi dans ses enquêtes ! Alors un petit sourire satisfait sur les lèvres, elle ouvre rapidement le document word qu'elle a commencé à compléter en questionnant – discrètement – les membres de sa famille sur la vie de mamie. « Alors ! D'après mes recherches, c'était forcément avant qu'elle reprenne la tête de la ferme. Après, si j'ai bien compris, il a toujours été question que mamie se marie avec papi… genre c'était un accord entre les deux familles. » ; un bon mariage arrangé comme on en faisait il y a longtemps. Cela la désolait un peu de savoir que mamie avait vécu cela, mais à l'époque c'était la norme. Et aux dernières nouvelles, mamie Choi n'avait jamais regretté sa vie avec son papi, ni la façon dont elle avait vécu de façon générale. Enfin… peut-être qu'elle regrettait ce Yeongsu beaucoup plus qu'elle ne l'avait jamais laissé paraître. « Donc elle l'a fréquenté dans le dos de la famille ! » crie-t-elle (en chuchotant) avec un grand geste signifiant qu'elle présente ici un bon de sa conclusion ou du moins le virage de sa réflexion. Yeona lâche son document word pour regarder Suhwan avec des étoiles dans les yeux. Ah, mamie et sa vie palpitante. « C'est excitant non ?? » ; parce que oui, elle a besoin que le jeune homme partage son enthousiasme sur le sujet. C'est lui après tout qui est au centre de tout, leur tout nouveau Yeongsu – plus jeune, plus frais, plus beau certainement (ou peut-être plus vivant qui sait ?). Même si, dieu merci, elle espère sincèrement que le vrai Yeongsu est encore en vie, pour le bonheur de mamie. « Bref, elle a réellement repris la ferme avec mon grand-père et s'est mariée à papi autour de ses vingt-cinq ans, donc en 1963. Faut chercher entre 1956 et 1963 à mon avis. » conclut-elle après une petite série de calculs mentaux qu'elle fait par automatisme. Un don avec les chiffres ; qui lui sert à la banque mais dont elle ne se vante pas. « … il n'y avait pas internet à cette époque. » ; une belle observation. Mais peut-être que du coup, tout l'intérêt d'être dans une bibliothèque prend son sens ici ? La bibliothèque de la ville dispose sûrement d'une section sur la région ou mieux encore – des archives ou des registres des habitants. Ou même des archives des journaux locaux sur des décennies. Yeona se sent fatiguée rien qu'à l'idée de mettre le nez dans toute cette paperasse, elle espère que Suhwan aime lire. Franchement, entre nous, il a l'air de ce genre de gens chiants qui lisent beaucoup, sans méchanceté et jugement (si, un peu), donc cela la rassure un peu.

Grand-Père Lee, à deux doigts de se plaindre qu’aujourd’hui, les jeunes, sans internet, ils n’étaient plus rien. Ils ne savaient même pas faire trois pas sans leur téléphone, alors leur demander de raccrocher leurs antennes ?!
Ouais. Quelque chose comme ça.
L’étudiant aurait davantage été partisan d’une ambiance, de ce fond de concentration, de la fabuleuse odeur des pages qui occupait le coin… ce genre d’arguments à déclarer du ton de l’amoureux.
Quand ici et maintenant, il se contente de répondre… « Il n’y a pas qu’internet dans une bibliothèque. » mais ça manque de café et de choses à grignoter ?
ça manque aussi de bruit, et ça c’est un vrai plus !
Ceci dit, dans le cas présent, le bruit, c’est bien eux qui l’apportent. C’est bien eux qu’on condamnera pour tapage littéraire s’ils ont l’audace de poursuivre cette réunion sans pratiquer davantage de télépathie.
« Personne ne va t’insulter. » t’es si sûr de toi… pourtant, il suffit de relever un regard vers le comptoir pour voir qu’une personne irait bien volontiers chercher une pelle histoire de faire un trou à l’arrière du bâtiment et d’y planquer le cadavre de l’impertinente fauteuse de troubles.

L’étudiant se penche, contrôle le bibliothécaire… puis secoue la tête.
Pourtant, sur son visage, il y a le vague passage d’un doute.
Lee Su Hwan, viens-tu de mentir à ta partenaire ?
…
« Ok peut-être… si ça perturbe les autres, mais il n’y a pas de raisons tant que tu ne te transformes pas en agent de trafic. » le ton apaisé, pas de gestes brusques, survivre dans une bibliothèque, ce n’était pas si dur.
L’élève appliqué, prêt à prendre des notes, l’aiderait bien sur le chemin à éviter les embuches.
Quoiqu’il en soit, le Granger écrit, sage, sans interrompre la “dicteuse”. La mine rapide, il garde d’abord ses éventuelles questions pour ses pensées, hochant parfois la tête. Yeona aurait pu le tuer d’une crise cardiaque si elle avait réellement crié. Mais la jeune femme tient à la vie, et quand il relève les yeux vers elle, son coeur bat à un rythme régulier.

Excitant ? Que sa grand-mère ait probablement trompé son grand-père avec un mystérieux inconnu dont le profil semble plutôt cool… mais néanmoins potentiellement dangereux, ou peu recommandable ?
« En fait… oui… assez… » oh allez Su Hwan, sois pas si timide quand tu valides une liaison extra-conjugale.
Mets-y du coeur ! Assume ! Ton esprit est corrompu par les effluves de l’amour interdit !
Un amour qui voit sa naissance dater et dont il entoure les nombres correspondant sur son cahier.
Stylo relevé du papier qui vient tapoter un instant le bas de son visage, il réfléchit. D’accord, il avoue, il a peut-être souri quand Yeona a évoqué le manque d’internet… mais le pénible premier de la classe a le mérite de ne pas vanter la voie des parchemins plutôt que celle de la modernité du ton agaçant du sage qui sait mieux.

« Elementaire. » calme-toi Sherlock « Mais sache que dans cette bibliothèque, il existe un appareil incroyable, une machine à voyager dans le temps. » ok t’es très chiant là « Des archives informatisées des journaux de la région. » tous ? Ok, il ne peut peut-être pas briller à ce point « Et pour les manquantes, ton ami a des registres à l’accueil. Je suis sûr qu’il sera ravi de te venir en aide.» c’est qu’il sait être “marrant” parfois. En attendant, il quitte son fauteuil, cahier en main et invite Yeona d’un signe de tête.
Autant commencer par la bête nommé ordinateur derrière laquelle ils s’installent quelques secondes plus tard « Tu veux taper ? Je sens que le monde moderne ça te manque. » peut-être commencer par le nom, la région de cette ferme, ce genre de choses. Avec un peu de chance, ils tomberaient sur le bon article sans avoir à se saigner des registres d’état civil.

Ok… Il n’y a pas qu’internet dans une bibliothèque, mais au fond est-ce que ce n’est pas la seule chose dont ils ont besoin pour avancer ? Yeona ne comprend pas réellement l’argument… Par contre elle se demande si, à l’inverse, Suhwan ne manque pas d’argument quand il décide de ne pas développer plus sa pensée. Ou alors lui aussi, il est mal à l’aise – faut dire que le grand monsieur qui fait peur mettrait mal à l’aise n’importe qui, si vous voulez l’avis de la blonde. Et malgré les mots rassurants du brun, elle n’est vraiment pas convaincue… « Mouais, si tu le dis… » marmone-t-elle en surveillant l’homme du coin de l’œil. Il la déconcentre. C’est que ce regard pesant lui couperait même son envie de café et de salade de fruits allégée en sucre… Peut-être que Suhwan aussi ça lui coupe son envie de salade de fruits healthy, alors malgré tout (et surtout son envie de fuir), elle adresse tout de même un regard compatissant au jeune homme. Puis elle se dit que plus vite ils avanceront sur leur affaire, plus vite ils sortiront de cette pri– bibliothèque. Vraiment, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour mamie Choi d’amour hein ? Yeona prend le temps de récapituler les informations et ses trouvailles concernant l’affaire familiale qui les réunit aujourd’hui. Et franchement, la banquière ne pensait pas que son histoire de famille pouvait être aussi intéressante. Ce sont les yeux pétillants qu’elle narre tout à Suhwan, qui ne semble qu’à moitié partager son excitation. Une moue s’installe sur son visage alors qu’elle jette à nouveau les bras en l’air. « Je pensais que t’allais être plus enthousiasme que ça ! ». Beh ouais, parce que c’est quand même le truc le plus p h é n o m é n a l que Yeona a appris et vécu depuis….. bien vingt-quatre ans. Et elle refuse de croire que cela ne soit pas aussi le cas pour bookworm Suhwan. Ce serait le pompon. « C’est un scénario incroyable où tu vas jouer le personnage principal quand même ! ». Et dieu sait que Yeona va rendre cet acteur de fortune absolument incroyable dans ce rôle – il lui suffit juste de trouver les bonnes infos aux bons endroits. Qui n’est pas Google vraisemblablement vu la période ; triste à en crever. La blonde a un peu l’impression que Suhwan la prend pour une idiote quand il lui parle d’archives – elle laisse couler uniquement parce qu’il est beau-gosse. Et qu’elle a besoin de lui accessoirement. « Oooooook, merci pour ce suspens monsieur le détective. » ah, et elle aimerait lui dire qu’il fait ça bien mais ce serait mentir et le mensonge, c’est mal. Ou alors c’est parce que chercher dans les archives sur un vieux ordi miteux ne l’enchante pas des masses… Peut-être. Mais c’est toujours mieux que de se retrouver seule en tête à tête avec l’homme pâle. « Ahahah, non. J’irai pas lui parler. Hors de question. » et sur ces mots, elle se dépêche de suivre Suhwan en jetant des regards inquiets derrière elle. « Dieu sait ce qu’il pourrait m’arriver. ». C’est que la blonde n’a pas envie de mourir vider de son sang – regardez donc son teint, cet homme est forcément un vampire. Yeona est trop jolie pour mourir ainsi, elle mérite une mort grandiose. Et puis si Suhwan y tient tant, la banquière se fait un plaisir de lui laisser la place. Et oui, elle est comme ça – le cœur sur la main. C’est également pour cette raison qu’elle ne s’attarde pas sur la remarque désobligeante de monsieur – se contentant de pouffer en roulant des yeux. Elle espère pour mamie que Yeongsu avait meilleur humour… « Attends. Je tape quoi au juste ? Une date ? Un nom ? Et puis je cherche un dossier ? Ou une photo ? ». Ohhhhhh, une photo. Combien elle rêverait de trouver une photo de l’amour interdit de mamie ! Ses yeux s’illuminent alors que ses doigts effleurent les grosses touches du clavier pour y taper le nom Yeongsu. « Tu crois qu’il y a des archives scandales ?? Genre dans un journal scandale de la ville ou un truc dans le genre ? » mais oui, et pourquoi pas un listing exposant toutes les infidélités faites par les habitants du quartier. Et dieu sait que ce serait utile pour se tenir au courant des ragots de gwangju, même siiiiii certes Yeona n’est pas à plaindre avec sa position à la banque. La blonde n’aurait jamais cru apprendre autant de choses sur autant de mondes en étant banquière. Peut-être le seul point positif de ce job de merde.

Yeona a raison.
Même pas de petit youpi pour franchir les lèvres de l’emmerdant étudiant en architecture.
Même pas de discret couinement chez le soporifique stagiaire.
Même pas un petit geste de mains qui se secouent pour marquer toute la passion que devrait vous faire ressentir ce genre d’enquêtes.
« …. » il le fait pour rendre service à Yeona, c’est tout. Elle veut apprendre à connaître davantage sa mamie, rendre un peu de joie à son visage, tout ça… la cause est noble.
Il n’y aucune excitation de fouiller dans le passé des autres pour découvrir une histoire d’adultère qui déborde de romantisme, de sensualité et de tout ce qu’on voudra bien « …. » parce que ce genre d’excitation, chez un jedi, ce serait malvenu. Il aime à rester sur la voie des gens calmes, posés, raisonnables, tous les adjectifs qui riment avec chiants en règle générale.
Alors franchement, que Yeona l’excuse pour son manque de passion, mais il faut bien que quelqu’un garde la tête sur les épaules…
Même si c’est toujours beaucoup trop cool… et qu’il espère un peu trop que les recherches du jour leur en disent plus. Un truc cool, digne des films les plus niaisement émouvants du cinéma…
« Je suis enthousiaste. » honnête… mais niveau effusion de joie, on a connu mieux. « J’intériorise juste mes émotions » en plus, il n’est pas vraiment le héros de l’affaire. Plus le figurant qui se fait passer pour quelqu’un d’autre et quand on y pense, c’est assez malhonnête « Je me contiens. » elle a compris le concept, pas besoin de traduire…

« Hum. » mais la météo du jour n’est plus au maintien de la niaise excitation. C’est désormais ambiance film d’horreur qui règne, et en chemin, Su Hwan lance un dernier regard au vieux derrière son comptoir.
« Tu trouves qu’il fait psychopathe ? » sérieusement. Il est sceptique, mais allez savoir si Yeona n’a pas un radar pour ce genre de trucs.
En attendant de savoir si le bibliothécaire garde des bouts de corps humains derrière ses étagères, il tire une chaise pour s’asseoir près de sa partenaire en lui laissant le clavier « J’crois que ça va pas au-delà des mariages ou quand il y a du macabre avec. Pour que la curiosité aille jusque là, faut toujours du glauque ou du sordide. » le regard rivé sur l’écran, il tire la chaise davantage vers l’espace tout en réfléchissant « Et si on tentait juste avec son nom d’abord ou celui de ta grand-mère ? S’il n’y a rien, on peut élargir vers son année supposé de naissance… ça nous donnera pas grand chose en plus mais s’il est toujours vivant et dans la région, ce n’est pas négligeable comme info. » oui, ou Yeona taperait le nom de son double et il découvrirait que le type a traîné dans des affaires louches et a même fait de la prison. Si ça se trouve, mamie elle aime les bad boys.

Je suis enthousiaste. Mouais… autant que Yeona quand elle doit aller en conseil d’administration dans la banque pour justifier pourquoi elle n’a pas refilé les dix offres (inutiles pour la plupart des gens) du mois à des gens qui ont déjà à peine les moyens de finir le mois sans être à découvert. Clairement, Suhwan est aussi enthousiasme… enthousiaste - Yeona ne connait pas vraiment la différence, elle ira chercher sur google à l’occasion – qu’elle en pleine dépression. Alors oui, monsieur intériorise juste ses émotions, il a le droit. MAIS BON DIEU, Yeona a besoin de vibrer, de voir ses yeux s’illuminer briller – c’est que la réaction de Suhwan serait presque chiante et le chiant, cela lui donne envie de rien faire. D’ailleurs, la banquière est obligée de se mordre la langue pour se retenir de souligner que le jeune homme est ennuyeux – parce que politesse, madame la banquière, on ne dit pas cela à des gens qu’on ne connaît que peu. Alors, elle se contente de pouffer et… « Intériorise moins, extériorise plus, contiens-toi moins, s’il te plait. » - pitié. Sinon, tout cela va être très long –s’ils contiennent leur excitation, c’est la déprime assurée aux yeux de Nana. Et vraiment, elle n’a pas besoin de cela… déjà qu’ils sont dans une bibliothèque où la communication est réduite, où les bonnes vibes manquent cruellement (l’épaisseur des murs, sûrement. c’est comme avec la 5g elle suppose) et qu’en plus, il y a un monsieur effrayant qui la fixe. Et encore ‘monsieur’ ; tsk, la banquière n’est pas convaincue que le mot convienne. « C’est forcément un psychopathe, regarde-le. ». De toute façon, il n'y a pas d’autres bonnes raisons à son teint pâle – il reste caché dans cette bibliothèque caché des services secrets certainement, ou bien il cherche sa prochaine victime. Une victime qui mourra dans d’atroces souffrances, forcée d’avaler une à une les pages d’un roman à l’eau rose après avoir rejeté un rendez-vous avec cet homme. Yeona en frissonne rien que d’y penser – elle n’aimerait pas être sa prochaine victime, alors peut-être qu’il est plus sage de se faire toute petite. Dans la limite du possible, en tout cas. Mais vu l’âge du clavier et le bruit des touches sous ses doigts, personne sur cette sainte terre ne tient à sa pauvre vie – à chaque clic bruyant sur une touche, elle jette un coup d’œil non rassuré au bibliothécaire. « Ce serait cooool s’il y avait du glauque dans l’histoire mais bon, j’espère pas pour mamie… ». Sur ces mots, elle décide de commencer leurs recherches. « Alors C H O I  S O O K J A, voilà. » - oui, parce que Yeona ne peut s’empêcher de commencer tout ce qu’elle fait à voix haute, alors peut-être que se faire toute petite c’est hors de porté pour elle. Ses pupilles scannent rapidement les résultats de recherche. Rien de particulier n’attire son œil. « Acte de mariage, papiers d'entreprise… Je vois rien d’intéressant, il y a un truc qui t’interpelle Suhwan ? » demande-t-elle tout de même. Côté mamie, Nana a bien peur qu’ils ne trouvent que peu d'informations. Tout de même, elle garde cet onglet ouvert pour lancer la seconde recherche. Bien sûr, sans étonnement, les résultats autour du nom ‘Yeongsu’ sont nombreux, et même si la période peut les aider à mieux cibler… Gwangju est une grande ville, sa banlieue encore plus. « T’as un nom de famille ? » ; histoire que Yeona ne se coltine pas l’épluchage de plusieurs milliers d’actes de naissance. La jeune femme défile très vite les liens, avant d’arriver sur une partie plus croustillante. « Woh, regarde. Kim Yeongsu, prison pour vol entre 1962 et 1964. Tu crois que ça peut être lui ? ». Elle ne pensait même pas qu’on avait accès à ce genre d’informations depuis les archives – elle a un peu l’impression d’épiler la vie des gens illégalement. ELLE ADORE. Mais tout de même, si la période correspond, elle n’est pas sûre que cela correspondent à mamie. « Non, ça peut pas être lui, Mamie serait jamais tombée amoureuse d’un voleur… » - mais encore une fois, elle n’aurait jamais pensé que sa mamie d’amour puisse avoir une amourette avec quelqu’un d’autres que papi… « N’est-ce pas ? ». Alors peut-être qu’elle ne la connaît pas aussi bien qu’elle le pense.

Se contenir moins.
Ouais.
Dégager un brin de folie en plus ? D’excitation au moins à laisser exprimer leurs plus condamnables indiscrétions dans la vie d’autrui.
C’est un peu l’idée. Il comprend les mots qui sortent de la bouche de Yeona, il n’a pas vraiment d’excuses… mais lâcher un petit yaaaay maintenant, ou taper dans ses mains comme une otarie, histoire de montrer sa bonne foi… il n’ose pas. Alors il sourit et il extériorise d’un «Ok. » c’est un peu court jeune homme… alors il ajoute « Je prends note…. » …
…
finalement, ce petit projet moralement douteux avec Yeona, c’est pas si mal. Elle pourra peut-être le former à être un brin moins chiant le jedi. A son stade, elle pourrait même l’inscrire dans les bonnes actions qu’elle a réalisées cette année.
Pouvait-on même aller plus loin et parler de sauvetage pour son entourage ?
Pas loin.
D’un autre côté, il n’en n’est pas au niveau du bibliothécaire. Consolation comme une autre, Yeona préfère sans doute prendre un café avec lui le soporifique, plutôt qu’avec Monsieur Poussière de livres qu’il analyse quelques secondes de plus du regard « J’savais pas que bibliothécaire c’était dans la liste des professions flippantes. C’est pas un déguisement du top 30 à Halloween en théorie. »
A chacun ses traumatismes. N’avait-il pas lui aussi quelques frayeurs qui ne feraient pas de sens aux yeux des autres ?
…
Sans doute une ou deux.

En attendant, vaut mieux se  concentrer sur la vie de la grand-mère de Yeona. Sa dulcinée d’une autre existence.
… et puis, l’idée qu’il émet tout haut traverse ses pensées pour franchir ses lèvres « Et tu penses que c’est le biblio le psychopathe ? » oh allez Su Hwan, tout le monde aime les infos glauques. On se calme Monsieur Parfait et on se concentre sur les recherches.
Ses yeux parcourent rapidement l’écran, et il secoue la tête pour répondre à sa camarade. Vie classique, rien de très intéressant sur l’enquête en cours. Et pourtant, le scribe prend feuille et stylo pour prendre des notes éventuelles.
Il prend les choses trop au sérieux. Ou il contient son extériorisation… même si elle lit, en partie, pour la curiosité qui vient à nouveau animer ses pupilles.
Jusqu’au “glauque” ?

« Hum… Kim. Elle l’a dit, une fois… deux peut-être… ouais, j’crois que c’est Kim.» mais Kim, c’est assez courant chez eux.
Alors la suite, elle ne veut pas forcément dire quelque chose.
Et puis, c’était peut-être Lim… on ne sait pas.
…
Ou alors mamie, elle a vraiment craqué pour un bad boy.
…
Possible aussi.
Lui, il n’en sait rien, ce n’est pas sa mamie.
Pourtant, le doute, le “bah on ne sait jamais” habite néanmoins son regard quand Yeona lui pose la question.
Regard qui parcourt rapidement les infos… avant qu’il ne se décide à les écrire… parce que c’est vrai… on ne sait jamais... peut être que mamie elle a vécu une histoire tumultueuse avec un homme pas si fréquentable que ça « Si tu veux, je le raye… mais on ne sait jamais non ? Des Kim Yongsu, y’en a pas qu’un de toute façon… » mais là c’en est… « Après ce serait un peu gros de tomber directement dessus… » pourtant, il essaie de la rassurer… si elle a envie de l’être… et pointe son écran de son crayon pour ajouter « Tiens lui… » il pique un instant la souris pour cliquer sur un autre résultat et lire à haute voix dans les grandes lignes « Mort dans un accident de la route, il fait don de son coeur à son frère avec lequel il n’avait pas parlé depuis 15 ans suite à une dispute de famille… » … le résultat est triste… mais peut-être moins choquant pour Yeona  « Et là, tu as un médecin engagé dans la recherche… » … eux aussi, il les écrit sur la liste avec les données disponibles sur l’écran.

Prendre notes ? Prendre notes… Mais dieu, pitié – on n’est pas à la fac. Quelques instants près, Yeona s’interroge sur la possibilité que le jeune homme sorte réellement de quoi noter. Heureusement, non. Alors la banquière se contentera de ce sourire – le premier ? – et de cette courte interaction pour réaliser que Suhwan n’extériorisera pas plus que cela à l’avenir. Tant pis – faudra pas lui en vouloir de le faire pour deux. ENFIN, si on veut bien la laisser respirer – la laisser exister, la laisser vivre – dans cette bibliothèque. Le battle mental avec le bibliothécaire continue et si Yeona cherche un peu de soutien auprès de son inspecteur d’un jour, c’est raté. Décidément, ils ne communiquent pas sur les mêmes fréquences radio – affolant. « Non, mais Suwhan. Fais un effort. » soupire-t-elle discrètement afin de ne pas finir attacher au fond d’une cave. « Pas toutes les bibliothécaires, mais regarde bien celui-ci. » - un grand geste avec des sourcils froncés suffiront à illustrer ses propos alors qu’elle n’a plus le droit de couiner de pleine voix pour s’exprimer. « Il est pas seulement bibliothécaires, il est au moins aussi vampire à sa tête. ». Et ça c’est définitivement sur la liste des déguisements d’halloween depuis la nuit des temps. Nana plisse un peu plus les yeux avant de retrousser le nez. « Ou zombie d’ailleurs, parce qu’il est pas du tout beau gosse. » - oui, tous les livres disent que les vampires sont beaux, parait que c’est même comme ça qu’on les reconnait. Mais Yeona trouve que cela ne veut pas dire grand-chose : regardez-la, sculptée par les dieux et pourtant, bel et bien humaine. Bref, c’est une discussion pour un autre jour. Ils ont des choses à faire – et vite, la blonde ne veut pas rester trop longtemps dans le même espace que monsieur psychopathe. Alors qu’elle passe d’onglet en onglet, de liens en liens avant réellement que quoi que ce soit ne leur saute aux yeux. Peut-être que la vie de Mamie n’est pas si intéressante que cela… OU ALORS tout a été effacé des archives parce qu’il s’agissait d’un niveau d’informations genre dangereuses ou top secrètes ? Waaah, Mamie Choi, cette grande dame. Les recherches se dirigent vers le second protagoniste : le fameux Yeongsu. Dès les premiers clics, elle tombe sur le bon nom de famille – à priori, mais cela ne suffit pas à trouver l’élu immédiatement. La première chose qui lui tombe sous les yeux est ce délinquant – bon… vol on a connu pire mais tout de même ! Yeona n’arrive pas à s’imaginer que mamie Choi ait pu avoir une histoire d’amour avec un voleur… Mais peut-être qu’elle ne le connait pas aussi bien qu’elle le croit. La blonde se rassure dans les mots de son coéquipier – c’est vrai un médecin engagé dans la recherche, c’est bien. « Oui c’est vrai. La liste est … longue. ». Bonne nouvelle ou non ? « Comment on est censé retrouver le bon ? ». Excellente question. Elle espère que Suhwan l’expert en trucs chiants et en livres a des méthodes pour retrouver une aiguille dans une botte de foin. « Regarde celui-ci a été arrêté pour trafic de cheveux humains… Chelou comme passe-temps. Tu sais quoi je préfère le voleur… » - ça dégoûte. Qu’est-ce qu’on peut bien faire avec des cheveux humains ? Enfin, elle a déjà la réponse – elle a lu quelques bouquins d’histoire, mais à quelques dizaines d’année près l’occupation était terminée cette année-là. « Elle t’a pas laissé un autre indice dans vos discussions ? Un lieu de rencontre ? Une date d’anniversaire ? Des frères et sœurs ? » ; car pour le moment, les informations sont plutôt maigres. Il faut dire que mamie n’est pas en bonne posture pour se rappeler de tout non plus malheureusement… Ou bien, elle n’a peut-être jamais connu de détails sur le sujet de ces amourettes. Yeona soupire plus fort que nécessaire en s’enfonçant dans l’arrière de la chaise inconfortable, avant de jeter un regard désespéré au grand brun. « Genre… Quelque chose Suhwan, n’importe quoi. Cherche dans ton grand cerveau, fouille s’il te plait. Il doit bien y avoir un truc ! ». Un détail qui leur permettrait de trier parmi les … milles et des briquettes Yeongsu. Sinon, c’est plus quelques heures qu’elle va passer en compagnie de son meilleur pote le bibliothécaire, mais bel et bien plusieurs jours ; et vraiment, merci mais non merci.

Faire un effort.
Il le fait, quand il dévisage à nouveau le probable Nemesis de sa comparse.
Attentivement même. Il en oublie sans doute un peu la discrétion et si “Satan” avait porté le regard sur lui à ce moment-là, il aurait été capable de deviner sans mal qu’ils étaient en train de médire de lui.
Il prend le temps néanmoins. L’homme en est un modèle comme un autre. Même de façon très commune. Deux jambes, deux bras, des cheveux sur la tête pas si soyeux que ça mais présents… rien de particulier à signaler selon lui. Pas de quoi vous refiler des cauchemars si vous vouliez son avis.
Dans une série policière, il aurait même été qualifié de Monsieur-tout-le-monde
«Je le regarde. » et donc ? Ses conclusions sur le Conte Dracula « Et j’suis à peu près sûr qu’il a un reflet et que l’ail ne le dérange pas tant que ça. » et pour ce qui était de la théorie zombie ?
…
Ok, là, il veut bien admettre qu’il serait un excellent choix pour un casting de ce genre d’oeuvre
« Hum…» sa tête se penche sur le côté, il analyse le visage, il manque de conviction mais ne peut s’empêcher de lui donner un point ou deux « Ok, va pour the walking dead. » même s’il pouvait blablater aussi sur la vie que pouvait insuffler un tel endroit.

Fort heureusement pour tous, le futur architecte ferme sa gueule et se concentre sur la présente recherche.
A savoir l’intrusion sans le passé d’une grand-mère qui n’est même pas la sienne.
Il s’agit à présent de trouver le bon Yongsu, voir le bon Kim.
Il réfléchit à la méthode, ça sonne d’abord très chiant dans sa tête. Enfin, ça le sera sur le visage de Yeona quand il le dira à haute voix. Yeona qui souligne la présence d’un gagnant pour le rôle du pire sur la liste. ça le fait grimacer, il oublie un temps la stratégie « J’comprends. Disons que c’est pas lui. Il y a bien 99.9 % de chances que ce ne soit pas lui. Ne le notons pas. » et imaginons que le futur vous le ramène sur la liste quand vous aurez terminé de l’analyser sous toutes les coutures ?
Alors ce 0.01 % de malchance serait le symbole d’un karma hautement négatif
« J’adore le chocolat. Enfin j’adorais, et pas moi, lui. ça n’aide pas vraiment non si je rajoute que j’étais plus noir corsé et qu’elle faisait semblant de n’aimer que le lait quand elle en partageait avec Yongsu ? » des informations, il n’y en a d’autres alors il réfléchit « Il rêvait de partir vivre aux Etats-Unis et d’emmener ta grand-mère avec lui. C’était un grand fan d’Elvis. Il n’était pas très famille non plus. Je peux faire une liste et on classe les profils ? » parce que sa grand-mère… elle en disait toujours pas mal au téléphone « On recoupe le tout, on visite notre top 5 ? On peut aussi établir un classement plus large, et la prochaine fois que je parle à ta grand-mère, j’essaie d’orienter la conversation pour qu’on en élimine certains… c’est un peu manipulateur mais bon… » c’est qu’il n’avait jamais eu le profil d’un slytherin « En tout cas, si ça peut te rassurer, elle ne m’a jamais parlé de fanatisme de cheveux. » en voilà une bonne nouvelle, n’allons pas déclencher la phobie des moumoutes à Yeona après celle des bibliothécaires.

Suhwan regarde mal ; Yeona en ait un peu près convaincue. C’est avec déception qu’elle constate encore une fois que de toute façon, tous les hommes sont pareils – l’esprit de contradiction et aucune volonté. Suffit d’observer le frère Choi, qui est l’illustration parfaite de ses propos, pour s’en rendre compte. Si la jolie blonde s’insurge une nouvelle fois dans sa tête que son camarade ne puisse pas voir quelques points communs entre le bibliothécaire et un vampire, c’est bien vite le calme qui revient quand il lui donne enfin raison. Ah. Une référence cinématographique récente. Surprenant. « T’as vu the walking dead, toi ? ». Une autre façon de souligner qu’il n’a pas l’air de quelqu’un qui regarde des séries, ou de quelqu’un qui a la télé chez lui tout court d’ailleurs. Sauf que c’est impoli de dire un truc pareil, alors la blonde choisit au mieux sa question. Le fond est le même cela dit. Yeona passe bien vite à autre chose, le vive du sujet, le plus intéressant. Mais aussi pour que le jeune homme ne se focalise pas sur le jugement faussement dissimulé sous sa question, mais plutôt sur la liste bien trop longue des gens qu’ils ont a analysé. En commençant par éliminer l’obsédé des cheveux. Hors de question que ce type est pu faire parti de la vie de mamie Choi. « Techniquement, on a une liste de 486 de Kim Yeongsu, donc 0.2058 à l’arrondi de chance que ce soit lui. » - hey, oh, c’est Suhwan qui a commencé avec les chiffres et non, Yeona ne rigole pas avec les statistiques. Alors personne n’a le droit de lui en vouloir de rectifier la balance numérique, surtout quand le chiffre se calcule de lui-même dans sa tête. Et 0.21, pardon 0.2058, ce n’est pas 0.1% ou 0.01% ; rien à voir. Toujours est-il qu’il leur faudrait plus de détails pour réduire cette malheureuse probabilité à 0. Et oh grand dieu pardonnez-la mais le chocolat c’est pourri comme information. Dans la famille Choi, on préfère les fraises de toute façon. « À part si on tombe sur un pâtissier ou un importateur de cacao, je ne vois pas trop en quoi ça peut nous être utile… » ; et encore, rares doivent être les professionnels du chocolat qui laissent des documents indiquant leurs préférences dans les archives de la région. Sauf s’il y a un livre sur le chocolat écrit par un certain Kim Yeongsu quelque part dans cette bibliothèque. Yeona en doute beaucoup. Faire une liste semble en tout cas la seule possibilité à l’heure actuelle. « Hm, je vois pas une meilleure stratégie pour avancer… Nom, prénom et deux trois anecdotes, c’est quand même maigre comme information… ». Et il faudra compter sur l’envie de mamie Choi pour les aiguiller un peu plus. Ou bien sur la chance à ce stade… « Tu crois qu’il faut cherche un copier-coller de mon grand-père ou au contraire son opposé ? » - pourquoi elle demande ça à Suhwan ? Alors que c’est elle la petite fille, qui est censé connaitre sa grand-mère mieux que personne ? Parce qu’il est clair que le brun a plus d’information sur la vie personnelle et secrète que mamie Choi qu’elle. D’ailleurs, il y a encore des jours où Yeona s’attriste que sa grand-mère favorite ne se soit pas sentie libre de pouvoir partager ses amours de jeunesse avec elle. À croire que c’est vraiment tabou, et que seule la maladie est capable de lui faire cracher la vérité. De quoi intriguer Yeona aussi longtemps que la vérité restera un mystère. « Tu crois qu’on pourrait trouver des historiques de billets d’avion ? Ou de bateau ? Peut-être qu’il a fini par aller aux Etats-Unis ? ». Bon, cela lui semble être des informations extrêmement confidentielles à vrai dire, mais à l’époque on n’avait pas la même notion de ces choses-là ci ? Elle finira bien par trouver une photocopie de passeport avec un tampon Las Vegas non ?

« Oui, pourquoi ça t’étonne ? » parce que dans la tête de Yeona, il a l’âge d’être son arrière grand-père.
Dans sa tête, il n’a pas de téléviseur à la maison et passe ses soirées à des jeux intellectuels pour stimuler ses neurones.
Dans sa tête, ses doigts ne connaissent que le doux et chaud contact du papier et non la froide douceur d’un écran plasma.
« Tu sais, en fait, j’ai vu pas mal de séries même. » inutile de te défendre Lee Su Hwan, vieux à jamais tu resteras à ses yeux.
Autant se pencher avec plus d’attention sur leur petite enquête à laquelle Yeona ajoute une touche de précision. Une banquière avec les chiffres dans la tête, l’image le fait sourire sans véritable moquerie « Je sais qui appeler si un jour j’ai besoin de calculs précis. » il en fait aussi. Ils sont du genre “côtés” dans son cas.

« Malheureusement, on n’a pas vraiment mieux. Faut juste espérer qu’on arrive à dégager une liste avec le bon Yeongsu. » oui parce que sinon, bonjour la perte de temps. Manquerait plus que mamie les oriente vers le faux Yeongsu.
Ou qu’il soit juste une autre face de son mari ?
Non, il existait vraiment.
Il peut sans doute penser, il ne connaît pas réellement la mamie Choi. Mais ça fait partie des jolies histoires auxquelles un rêveur a envie de croire. Qu’on lui pardonne son amour de la romance, mais il se perdait parfois à imaginer une fin de comédie romantique version club du troisième âge.
Cette histoire-là, il veut la voir se terminer dans sa version “happy end”.
Alors autant chasser l’idée négative et penser à leur réussite avant un éventuel échec.
« J’irais plutôt vers l’opposé. Une impression. Et puis l’idée qu’elle a renoncé à quelque chose qui lui manque aujourd’hui, et non quelque chose qu’elle a pu retrouver avec ton grand-père. Mais je propose néanmoins qu’on ne garde pas Monsieur Trafic de cheveux humains.» sûr qu’avec lui dans la liste, ça vire plus au film d’horreur qu’à la comédie romantique.

Ou au film d’espionnage ?
« Non ça c’est le genre d’archives hors de la portée d’une banquière et d’un futur architecte. » sauf si elle lui a caché des trucs « Mais c’est possible. S’il a voulu démarrer une nouvelle vie après ta grand-mère, c’est même très probable. » bah retourne aux Etats-Unis Su Hwan et va enquêter sur les lieux « Je propose d’éliminer le médecin. S’il était engagé dans la recherche, je pense que ta mamie m’en aurait parlé. Mais on peut garder celui décédé dans un accident de la route pour le moment. Tu en vois un que tu veux garder ou éliminer ? » ses yeux parcourent la multitude d’informations à la recherche d’un nouveau candidat… il y en a qui n’ont que des informations sommaires, rien de très marquants, les éliminer pour autant semble un peu risqué, tous les garder rend le défi irréalisable… ou trop long. Pour autant, il vaut mieux se montrer optimiste et procéder étape par étape, rien ne leur empêchera de revoir leur liste en cas d’échecs « Un champion d’équitation ça t’inspire pour ta grand-mère ? il y en a un là. » sa main se saisit de la souris pour désigner une zone sur l’écran puis cliquer sur un lien qui conduit à un article sur le grand vainqueur.