(( ootd )) Le trajet semblait t’avoir mis sens dessus-dessous. Tu n’avais qu’une seule envie : arriver chez toi. Ta valise traine ses roulettes sur l’asphalte, dans un brouhaha assourdissant, qui ne cessait point depuis que tu avais quitté le métro. Ecouteurs vissés dans les oreilles, tu faisais pourtant mine de royalement ignorer ce vacarme, te contentant de hâter le pas jusqu’à chez toi.
Ça n’avait pas été un long voyage, en soi. Juste quelques jours, à traîner sur les petites îles au sud de ta contrée. Tu avais pris des clichés, pour cette agence de voyage qui espérait attirer quelques touristes supplémentaires pour l’été. Tu n’étais supposé rentrer que le lendemain, mais tu avais fini par avancer ton vol, après avoir capturé les images que tu voulais. (Ce qu’ils attendaient.)

Avec prudence, tu tapotes le code de l’appartement, pour ensuite pousser la porte. Avec ton sac photo sur le dos, la valise que tu traînes, et le reste du voyage, tu te retrouves quelque peu en sueur. Sensation de crasse pseudo-factice, que tu espères effacer d’une douche, avant de, peut-être, t’effondrer dans le canapé.
L’odeur agréable de ton chez-toi t’accueille. Mélange réconfortant des êtres qui t’avaient manqué ces derniers jours, quand bien même tu avais appris à apprécier ton aventure en pseudo-solitaire (si on oubliait le guide peu bavard qui t’avait accompagné lors de quelques randonnées). Il ne semblait y avoir un seul son, pourtant. Tu imaginais Tae Jin quelque part, à l’école, probablement. Autrement, nul doute qu’il aurait déjà débarqué en hurlant.
Tu retires tes chaussures, enfiles tes chaussons, avant de débarquer dans le salon, soulevant ta valise pour éviter d’en marquer le sol.
Hye Ja était là.
Allongée sur le canapé, visiblement quelque peu réveillée par le bruit que tu avais fait en arrivant. Mince. « Hello, Miss Belle au bois dormant~ » souffles-tu, un sourire accroché aux lèvres. Tu taquines un peu, sans arrière-pensée aucune. « Désolé de t’avoir réveillée … Comme il n’y avait pas un bruit … Je croyais que vous n’étiez pas là. » avances-tu, embêté. « Tu vas bien ? » demandes-tu tout de même, avant de jeter un œil que la valise que tu portais toujours. « Attends, je pose mes affaires dans ma chambre, j’arrive. » proposes-tu, avant de filer en vitesse dans la pièce que tu occupais. Tu déposes tes sacs, les observes un instant, avant que tu réalises qu’il y avait quelque chose qui te titillait.
Mince.
Était-ce quelque chose qui manquait ? Est-ce que tu avais oublié quelque chose quelque part ? Tu tâtes tes poches, y retrouves sans souci ton portable et ton portefeuille. L’essentiel. Tu hausses les épaules, sans parvenir à mettre le doigt sur ce qui te dérangeait, avant de quitter la pièce.

Tu te déplaces, viens de laver longuement les mains. La douche pouvait bien attendre quelques minutes supplémentaires. (Sauf si Hye Ja t’y chassait, mais tu restais à peu près certain que la sensation de crasse était majoritairement dans ta tête.)
« Tu veux boire un truc ? » demandes-tu encore, alors que tu virevoltes dans la cuisine pour te servir un grand verre d’eau que tu descends rapidement. Tu lances ensuite la bouilloire pour te servir un thé léger, restes attentif à sa réponse, avant de revenir vers la jeune maman.

Tu la détailles, un instant. Tu penches la tête sur le côté, réalisant enfin ce qui te tracassait. « C’est mon pull ? » demandes-tu, perdu. Maintenant que tu l’observais, tu en étais quasiment certain. Il te semblait un peu large pour la demoiselle, et clairement plus adapté à ta carrure. Pourquoi est-ce qu’elle portait tes affaires ? « Il y a eu un souci avec la machine à laver ?! » t’exclames-tu soudain. Pour qu’elle se retrouve contrainte de porter tes fringues, c’était la seule raison probable, non ? « Mais tu pouvais m’appeler, tu sais ? Fallait pas hésiter. » Tu avais eu internet pratiquement quatre-vingt-dix pourcents du temps. (Au pire, tu l’aurais rappelée.) « Il n’y a pas eu trop de dégâts ? » souffles-tu, l’imaginant sans peine en train d’éponger la possible catastrophe à une heure improbable. (Au milieu de la nuit, sans doute. Après tous, les galères du genre arrivaient toujours au pire moment.)

(( ootd ))  Le voir ainsi partir pendant un moment, ça me dérange, m’inquiète, j’ai peur pour lui, mais je ne lui dirais pas. Cet homme qui m’aidait à accoucher, il fut un temps, avant de venir habiter chez moi. Il signifie beaucoup pour moi. Même si la scène de l’accouchement était cocasse et embarrassante, il était gentil, car il aurait pu m’abandonner à mon sort et de ne plus jamais me revoir. Toutefois, on a gardé contact et petit à petit devenu des locataires. Je commence également à le voir autrement. Depuis notre vie commune, Tae Jin vit le parfait bonheur, il a moins de sauts d’humeur et demande régulièrement à ce locataire de s’occuper de lui – surtout pour le sport – ce qui me fait plaisir. Sauf qu’il n’a pas uniquement ça. Il est cet homme débrouillard que toute femme voudrait avoir, gentil, aimable, doux. Il est celui qui me met en confiance et me rassure lorsque je suis stressée. Je ne sais pas pour lui, mais il prend une place importante dans ma vie. J’ai la sensation que notre lien s’est créée naturellement sans qu’on ne puisse dire quoi que ce soit malgré les quiproquos, mais voilà. Il arrive que la vie s’en charge à notre place tout comme maintenant. Ses absences, je les trouve très longues et presque insupportables. Je pourrais l’appeler pour entendre au moins une fois sa voix ou bien lui écrire, mais je ne possède pas ce courage. J’ai ce courage pour au moins lui emprunter ce fameux pull et mettre le nez à l’intérieur. Humer son odeur, son parfum. Je suis un piètre et bizarre locataire pour lui voler des vêtements et sentir le contenu. Je l’assume totalement.

Aujourd’hui, après l’école, Tae Jin est chez son ami pour la soirée. Passer un moment avec son ami, manger leur repas et je viendrai le chercher pour la nuit, c’était ce qu’on avait convenu. Toutefois, il m’appelait pour me demander s’il pouvait dormir chez son ami et que sa mère était d’accord – d’ailleurs, j’ai parlé avec cette dernière pour en être certaine – et pourquoi pas. Je ne refuse pas cette demande. Alors, j’ai pris soin de faire son sac. Son pyjama, des vêtements pour le lendemain, sa brosse à dents et tout autre accessoire et objets dont il a besoin pour le séjour chez son copain. J’ai mis ça sur le bord de la porte, car il ferait un tour pour chercher son sac, mais quand ? Bonne question. Après cela, j’ai eu un frisson. Je pourrais monter le thermostat, mais je ne le fais pas. Je préfère largement emprunter un pull à mon locataire pour me réchauffer, mais aussi, parce qu’il me manque de plus en plus. Cette sensation de vide pèse beaucoup et cette sensation, je ne l’avais pas ressenti depuis le décès de mon défunt mari. C’est inconfortable et la solitude n’est pas agréable. Donc, c’est avec ce vêtement que je me sens accompagnée, c’est ridicule, je sais, mais mentalement, je me sens bien après ça. Par la suite, je m’installe sur le canapé afin de lire un bon livre, mais ce fut court et touchant puisque je me suis endormie.

Les tintements du code de la porte me ramènent à la réalité. J’étire tous mes membres de mon corps avant de me redresser pour vérifier la porte. Je vois une grande silhouette noire retirer ses chaussures pour enfiler ses chaussons. Oh. Il me voit porter son vêtement non ? Autant l’assumer au lieu de commencer à le cacher. Il va falloir que je lui dise tôt ou tard ou je pourrais trouver une excuse ? Quelle excuse ? « Coucou, prince Philip. » Continuais-je sur sa taquinerie avant de me lever et de ranger mon livre. « Ce n’est pas grave. Ça va et toi ? » Je profite également de ranger quelques trucs pour que ça soit en ordre – surtout ranger les jouets de mon fils – mais monsieur quitte la pièce pour aller dans sa chambre. Il est autant chez lui.

Cela dit, lorsqu’il arriva dans la cuisine, je m’approche de cette dernière en lui souriant. « Si tu te fais un thé, j’en prendrai aussi s’il te plaît. » Ça n’a pas pris grand temps avant de sortir une bouilloire après son verre d’eau. Je profite de sortir les tasses ainsi que le thé en question. Sauf que sa question qui me surprend de plus belle. Eun sik n’avait pas remarqué que je portais son pull ? Je rougis légèrement en me retournant vers lui : « Est-ce que.. ? » Je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il saute rapidement à la conclusion. La machine à laver est brisée ? Non, mais ça serait une bonne excuse. Ce n’est pas bien de mentir. Je soupire intérieurement et lui retirer doucement son chapeau pour le déposer sur le comptoir. « Ça serait bizarre que la machine se brise à chaque fois que tu t’en vas, non ? Comme la dernière fois… » Une question par une autre, c’est plus fort que moi. « Je ne veux pas te déranger pendant que tu es à l’extérieur… Eunnie, calme toi. La machine n’est pas brisée. » Étrangement, je le voudrais… Est-ce que je lui dis ou pas ? « Je te l’ai emprunté parce que j’ai froid. Est-ce que ça te dérange ? Si oui, je peux l’enlever et je ne recommencerai plus. » C’est une semi-vérité, mais c’est quand même un bon début, non ? « Comment ça, c’est passé ton shooting ? Ton séjour ? Raconte-moi tout ! » Lui demandais-je pour savoir comment ça, c’est passé, mais aussi parce que j’aimerais voyager également. Tout ça, je m’installe confortablement sur le comptoir de la cuisine, je suis prête à entendre ses aventures.

(( ootd )) Prince Philip. La réplique te fait doucement sourire. Tu t’amuses un peu de vos bêtises, de ces quelques paroles innocentes. « Ça va ! » t’exclames-tu tout de même. « Je crois que j’avais hâte de rentrer, tout de même. » Tu n’irais pas jusqu’à te plaindre en disant que tu étais fatigué – tu l’étais un peu, certes, mais pas suffisamment pour refuser de partager quelques moments avec ta colocataire. Tu t’éclipses pourtant rapidement, au moins pour aller déposer tes affaires.

Lorsque tu reviens, c’est pour filer dans la cuisine, et proposer un thé à la jeune femme. Tu prépares la bouilloire avec suffisamment d’eau pour vous deux. La brunette sort le thé ainsi que les tasses, mais voilà que tu finis par boguer, en observant la tenue qu’elle portait. C’était surtout le pull qui te perturbait. Est-ce qu’il s’agissait du tien ? Est-ce qu’il y avait une raison particulière ? Est-ce que la machine à laver avait décidé de rendre l’âme ? Tu ne voyais guère d’autres solutions, et voilà que tu t’emportes sans doute un peu trop. Tu paniques en imaginant la catastrophe dans laquelle elle avait dû se retrouver.

Hye Ja vient retirer le chapeau qui était resté vissé sur ton crâne, avant de te mettre devant une étrange réalité. Ce serait étrange que la machine à laver tombe en panne à chaque fois que tu t’en allais. Tu t’arrêtes un instant, perplexe. Comme la dernière fois. C’est vrai que c’était déjà le cas. Une voix dans le fond de ta caboche te souffle de dire que le matériel moderne n’était plus aussi fiable qu’à la vieille époque, mais tu parviens à te retenir de justesse, avant de donner quarante ans de plus à ton image.
Elle n’avait pas vraiment tort, au fond. La machine n’était pas non plus de la camelote. La brunette te confirme qu’elle n’était pas brisée, te souffle de te calmer. Elle avait juste froid. Ton cerveau songe deux secondes à une défaillance du thermostat, avant que que tu ne te reprennes. Hye Ja ne voulait pas t’embêter. Juste se réchauffer. Ton haut était à priori du meilleur effet. Est-ce que cela te dérangeait ? « Non, tu peux le garder. Si tu es bien dedans .. » Tu n’allais pas non plus le lui retirer. L’idée qu’elle porte tes vêtements te faisait un petit quelque chose étrange dans l’estomac. Ce n’était pas désagréable, quelque part. « Il te va bien. Même avec quelques tailles de trop. » confesses-tu. Tu pouvais le lui donner si elle le souhaitait. (Mais est-ce que ça ne gâcherait pas un peu de la magie qui s’était jusque-là installée ?)

Comment s’était passé ton séjour ? Tu souris doucement, commences à ouvrir la bouche, avant d’être interrompu par le sifflement de la bouilloire. Tes mains viennent l’attraper, et tu verses l’eau chaude dans vos tasses, y laissant le thé infuser. « C’était plutôt sympa. » commences-tu. « J’ai pu aller dans des coins loin des touristes, et franchement … ça valait largement le détour. Le guide n’était pas très bavard cela dit mais … Je crois qu’il avait plutôt bien cerné ce que je cherchais, et il m’a emmené dans des endroits vraiment cools. Loin de tout, au calme, dans la verdure … Les réserves naturelles sont magnifiques puis … J’ai pu prendre quelques photos au drone … Je devrais pouvoir t’en montrer quelques-unes, je pense. » expliques-tu, avec un léger sourire. « Mais sinon … L’avion s’est posé à Jeju, on a visité un peu – c’est très joli aussi, d’ailleurs. Mais il faut connaître les coins pour éviter les touristes et … Après on a fait tout le reste en bateau. » A voguer d’une île à l’autre, crapahuter, prendre des clichés … Tu n’avais clairement pas eu le temps de t’ennuyer. « Bon, j’ai pas pu résister à l’envie de me baigner un soir mais … L’eau n’était clairement pas chaude donc … J’ai juste mis les pieds. » Un rire décore tes lèvres. L’été n’était pas encore là, il vous faudrait patienter. « Puis … comme j’avais les photos que je voulais, lorsqu’on est revenu sur Jeju … J’ai avancé mon avion et .. tada. » Parce que même s’il en avait quelques airs, ton voyage ne correspondait clairement pas à des vacances. Peut-être aurais-tu pu rester un peu pour en profiter, mais tu avais encore de nombreuses photos à traiter, pour pouvoir ensuite les envoyer à l’agence qui t’avait quémandé. (Puis tu pouvais peut-être l’avouer : quelques personnes te manquaient.)

« Et vous ? Ça s’est passé comment ? » demandes-tu, malgré tout curieux. Curieux de savoir ce qu’elle avait à raconter. (A tes yeux, son récit n’avait aucunement une valeur moindre par rapport au tien.) « Tae Jin est toujours à l’école, d’ailleurs ? » demandes-tu, un peu intrigué. Au fond, l’adorable petit monstre ne t’avait pas encore sauté dessus. Soit il était intensément occupé ailleurs, soit il s’était volatilisé. Tu ne voyais guère d’autres solutions, tout bien considéré.

(( ootd ))  Quelle drôle de situation quand cet homme – qui est mon colocataire maintenant - était celui qui m’a permis d’accoucher en toute sécurité. Étrange, en effet, mais je ne m’en plains pas. Puisque ma vie serait autrement aujourd’hui. Je ne serai pas là à porter ce pull qui ne m’appartient pas, ça ne serait pas lui que je surnommerai Prince Philip. La vie aurait été autrement et je préfère vivre celle-ci. Pour la simple et bonne raison que c’est apaisant d’être auprès de lui. L’aura qu’il dégage, me permet de me détendre et tous mes soucis semble disparaître à un instant. C’est agréable tout comme nos petites paroles innocentes, tout comme cette ambiance, tout comme ce courant entre nous. Je n’ai pas d’autres mots pour rajouter hormis que je sois bien auprès de lui. Lorsqu’il est loin, c’est froid et beaucoup moins chaleureux que j’aurais pu croire. En premier lieu, je pensais que ce sentiment n’était que passager, mais plus que je le côtoie et plus que j’ai la certitude qu’autour de lui, je me sens calme et c’est ce que j’apprécie. Cette tranquillité d’esprit où chaque problème possède leur solution. Aucune inquiétude à se faire et surtout, je me sens épaulée dans chaque situation. Qui l’eût cru que le destin pourrait me jouer des tours de la sorte. À peine que mon défunt mari est décédé que je puisse rencontrer une telle personne. Malheureusement, on s’était un peu perdu de vue avant de se retrouver à nouveau. Le hic, des sentiments se sont développés envers Eun Sik, mais lui ? Toujours cette question qui vaudrait des millions.

« Tout à fait normal. On a toujours hâte à être chez soi. » Pour ma part, c’est toujours le cas. Après un long shooting ou une journée bien chargée, j’ai toujours hâte de retrouver le confort de chez soi. Revoir mon fils, lui concocter des bons repas, parler de tout et de rien avec mamie choi – qui cette dernière est toujours à l’hôpital pour des soins particuliers – mais aussi retrouver l’homme de la maison. Lui, homme à tout faire, mais vraiment à tout faire. Allant à la petite bricole, mais aussi combler Tae jin en allant faire du sport. M’aider avec ses petits devoirs ou bien préparer le repas pour tout le monde. Une véritable vie de famille dont je ne pourrais rêver mieux. D’ailleurs, sur cette pensée, il va falloir que je délaisse Woo d’une manière bénéfice, puisque je ne me sens plus du tout à l’aise de poursuivre sur cette voie-là. Je me sens bien actuellement et je voudrais déterminer si mon colocataire ressent la même chose. Je suis lasse de rester là à mijoter, tourner autour du pot. Malheureusement, je ne possède pas ce courage pour lui demander et d’aller de l’avant avec lui. D’une certaine façon, j’ai peur que cela créé une cassure dans notre relation et je ne veux pas ça. Je ne veux pas que ça change. Alors, je suis celle qui attend une petite opportunité et désespère que monsieur comprenne mes intentions. Par exemple, ce pull dont je porte, je le porte parce que je m’ennuie de lui. Sauf qu’en le portant pendant qu’il est là, ça pourrait lui donner un petit message. Comme il peut largement ne pas le comprendre. Je souris d’amusement face à son commentaire : « N’empêche qu’il est très confortable et il sent très bon. Je crains de devoir l’emprunter plus souvent. » Je porte le collet vers mon nez pour humer l’odeur. Ce parfum qui fait battre, étrangement vite, mon cœur et dont seul Eunnie possède ce secret.

Puis une simple question concernant son voyage. Ses aventures me font rêver et je rêve d’un jour pouvoir en vivre une auprès de mon fils et qui sait, auprès d’Eun Sik également. Regarder des paysages à couper le souffle, vivre des expériences. De Mokpo à Séoul, de Mokpo à Gwangju, voilà le paysage que j’ai connu. Et inconsciemment, je voudrais que son prochain voyage, il me demande si je pouvais venir avec lui. Tae jin serait si content. Des vraies vacances au lieu d’aller régulièrement à la plage du coin. D’ailleurs, j’attends sa réponse, accrochée à ses lèvres. Son chapeau entre ses mains, mes yeux ancrés dans les siens. Ces derniers glissent sur ce sourire, sur ces lippes dont je m’approche inconsciemment. Je souhaite de les goûter et de les embrasser, mais la scène digne d’un drama est interrompu par le sifflement de la bouilloire. Je me gratte un peu la gorge et détourne mon regard en me rendant compte de ce que j’allais faire. Bon sang, j’allais l’embrasser. Si nous sommes colocataires depuis si longtemps, c’est parce qu’il aime sans doute notre vie telle qu’elle est. Puis, il raconte son voyage. Je l’écoute attentivement pendant que je m’occupe de mon sachet de thé. C’est si agréable, ça me rend rêveuse. J’ai quasiment les étoiles aux yeux lorsqu’il me raconte tout ça. Il a de la chance de faire ce genre de métier - enfin à mon avis – pour ma part, je dois absolument me mettre quasiment nu devant des tas de personnes pour me faire prendre en photo. D’ailleurs, Eun sik est bien le seul qui me rend à l’aise et où mes clichés sont bien meilleurs contrairement aux autres. J’ai hâte de retravailler avec lui, si jamais nous avons l’opportunité. « Je suis contente que ton voyage se soit bien passé et la prochaine fois, attend qu’il fasse un peu plus chaud pour te baigner pour ne pas attraper froid. » Fis-je en mettant ma main sur son front pour vérifier s’il ne fait pas de fièvre, évidemment, c’est une taquinerie.

Ensuite, je me tourne vers mon thé en déposant le chapeau sur le comptoir. Je souffle un peu en goûtant ma boisson, si elle est à mon goût. C’est parfait, je retire donc le sachet avant de me tourner vers lui : « Non non, il est chez son ami. Il ne devrait pas tarder pour aller chercher ses affaires pour la nuit. » Et oui, je dois me faire à l’idée que mon petit garçon possède son cercle d’amis et vouloir coucher chez ses potes de temps en temps. Il grandit, c'est la vie. « Tae jin n’a pas cessé de me demander de t’appeler pour avoir de tes nouvelles, mais aussi pour savoir quand tu revenais pour passer du temps avec toi. Toutefois, ça c’est bien passé avec lui, il a été très gentil. J’ai eu des nouvelles de mamie Choi, ses soins vont bon train, donc c’est une question de semaines avant qu’elle revienne ici. Tandis que pour moi... » Je soupire avant de prendre ma tasse de thé ; « Mon manager exige des chirurgies sur mon corps pour le rendre davantage parfait. Donc retirer mes vergetures dues à ma grossesse et avoir des implants dans ma poitrine pour l’avoir moins “pendante”. Et les shootings sont moins agréables quand tu n’es pas là. Sinon, c'est comme d'habitude. » Je jette un coup d’œil auprès d’Eunnie avant d’embrasser sa joue : « Ne t’inquiète pas, rien ne s’est brisé. Bon retour à la maison... » Sur ces mots, la porte d’entrée s’ouvrit pour entrevoir Tae jin et son ami – ainsi que la mère de ce dernier. « APPAAAAAA ! » Lança-il en courant vers Eunnie pendant laquelle je m’éloigne un peu en buvant mon thé en rougissant.

(( ootd )) On a toujours hâte à être chez soi. Un léger sourire s’accroche à tes lèvres, alors que tu tentes de considerer ses paroles. « Je l’avais jamais … vraiment ressenti ? Enfin, comme ça. » La confession t’échappe. Le truc, c’est qu’avant, tu ne te sentais chez toi nulle part. Tu n’avais jamais eu l’impression d’être à l’aise quelque part, d’appartenir à un quelconque endroit. (Peut-être que c’était pour ça que tu n’avais, jusque-là, eu aucun mal à vagabonder pour des durées indéterminées.)
Ce n’était pas que tu étais égoïste. Ce n’était pas que tu détestais ta famille laissée au Japon – bien au contraire. Tu ne savais pas vraiment comment l’expliquer. Était-ce la vision de la jeune femme dans ton pull ? Son nez qui se glissait sur le tissu alors qu’elle t’expliquait qu’il était confortable et sentait bon ? (Tu as envie de dire que c’est sa lessive, que vous partagiez la même. Pourtant, tu comprends que ce n’est pas exactement ça.)
Au fond, tu étais peut-être simplement heureux d’être à ses côtés.
Heureux d’avoir son être si proche du tien.

Corps qui s’écarte, alors que la bouilloire commence à s’agiter. Tu restes un instant là, le souffle court, avant de te réveiller et de vous servir le thé. Tu commences à raconter ton voyage, te laisses absorber par les souvenirs, soucieux de lui offrir ce qui se rapprochait, au maximum, de la réalité. Tu lui proposes de lui montrer quelques photos – plus tard. Est-ce que tu ne devrais pas lui proposer, un jour, de venir avec toi ? Lui montrer, à elle et Tae Jin, quelques petits coins de paradis. (Qu’est-ce qui t’en empêche ?)
Ses doigts glissent sur ton front, lorsque tu mentionnes ta téméraire baignade. Attends un peu, la prochaine fois. « Je testais un peu ma résistance, c’est important. » ris-tu doucement.

Tu t’inquiètes alors de l’adorable petit garnement qui, habituellement, s’agitait à travers tout l’appartement. Il était chez un ami. Hye Ja ajoute qu’il ne devrait cependant plus tarder pour venir chercher ses affaires pour la nuit. « Oh ? Il fait une pyjama party ? » demandes-tu.
Est-ce que cela signifiait que vous n’étiez que tous les deux pour la soirée ? Est-ce que tu devais en profiter pour organiser quelque chose, ou bien devais-tu la laisser se reposer ? (Peut-être que vous pouviez tout simplement passer une soirée tranquille. Vous faire livrer et juste profiter.)
Néanmoins, tu chasses pour l’instant tes idées, te concentrant sur les paroles de la jeune femme. Tae Jin n’avait cessé de demander de t’appeler. Un sourire touché s’accroche à tes lèvres. Est-ce que tu devais essayer de les appeler lorsque tu partais ? Est-ce que tu avais tant manqué au petit garçon ? Toutefois, il avait été très gentil. Tu hoches la tête, malgré tout soulagé que Tae Jin ne se soit pas comporté en monstre avec sa mère.
Les soins de Mamie Choi allaient bon train. Un léger sentiment de honte agite ton estomac, lorsque tu réalises que tu n’avais pas demandé de ses nouvelles. Egoïste. Toutefois, tu portes une écoute considérable aux paroles de Hye Ja, ne serait-ce que pour te rattraper un peu. Tu étais soulagé de savoir que la vieille femme se portait mieux.
Quant à Hye Ja … Ses paroles te font froncer les sourcils. Un soupçon de colère envahirait presque ton corps, lorsque tu entends que son manager exigeait des chirurgies pour rendre son corps davantage parfait. Comme s’il ne l’était pas déjà. « Hye Ja … » commences-tu. Ne t’inquiète pas. Rien ne s’était brisé disait-elle. (Au fond, tu espérais surtout que sa confiance en elle ne s’était pas étiolée.)
Tu esquisses un geste vers son épaule. Tes doigts trouvent le contact de son – ton – pull alors que tu commences à ouvrir la bouche. « Qu’est-ce … » Tu débutes à peine ta phrase que la porte d’entrée s’ouvre sur un bambin qui t’est familier. Tu as tout juste le temps de t’écarter de ta colocataire que le garçonnet se précipite en hurlant. « Mais je suis pas … » Ton père. Tu n’étais pas son père, mais tu n’avais pas le cœur à insister sur les faits. Tu n’allais pas le faire passer pour un menteur devant ses copains, non ? (Était-ce ça, ou simplement que, dans le fond, l’appellation te plaisait bien ?)

« Waaaaaw ! » Tu préfères t’écrier, toi aussi. Tes mains attrapent le bolide qui fonçait dans ta direction pour le soulever quelques secondes en l’air. « Tae Jin ! » Tu ris un peu, avant de le ramener contre ton torse. « T’as grandi encore, toi, non ? » demandes-tu, curieux d’avoir l’avis du garçon. « Tu vas bientôt me rattraper, faut que je me méfie. » Heureusement pour toi, tu avais tout de même encore un peu de marge face au garçon de cinq ans. Ce n’était pas comme si tu étais bien grand, malgré tout. (D’ici une dizaine d’années, tu ne serais pas surpris de voir le gamin te dépasser.)
« J’ai entendu dire que tu avais été super sage ? » demandes-tu encore, avant de le redéposer doucement sur le sol. Tu restes accroupi, observant le monde à la hauteur du garçon. « Et que tu allais à une pyjama party .. chez ce petit bonhomme ? » énonces-tu avec un sourire, tout en observant un instant le deuxième enfant qui s’approchait. « Hello~ » Tu te relèves doucement, en profiter également pour saluer la mère de l’autre garçon. « Vous vouliez un thé ? Un café ? On vient juste de faire chauffer de l’eau, il doit y en avoir assez pour une troisième tasse. » proposes-tu, par politesse envers la mère de l’enfant.

(( ootd )) « Je suis ravie que ça soit le cas, maintenant. » Je suis contente qu’il puisse ressentir ce sentiment auprès de Tae jin et de moi. Dans cet appartement peuplé, il se sent bien. Aucune prise de tête, de l’animation à ne plus quoi en faire, mais aussi une chambre magnifique où il pourra se réfugier si le besoin d’être seul en est. C’est comme ça depuis quelque temps déjà et j’apprécie beaucoup. Non, pas parce que monsieur m’avait soutenu lors de mon accouchement, mais bien, c’est une belle personne et que je m’entendais bien avec lui dès les premiers instants à ses côtés. Sa générosité m’a touché et pour lui rendre la pareille, je lui ai suggéré un endroit où vivre. Je ne pensais pas qu’il allait accepter, mais ce fut le cas. Est-ce que je le regrette ? Pas du tout. En fait, je regrette uniquement de ne pas l’avoir fait dès le début. Mes sentiments pour lui ont évolué depuis que je l’ai revu à mainte reprise, mais c’est pire lorsque nous vivons ensemble. Je me sens bien auprès de lui et la chimie entre nous est extraordinaire. Avec mon défunt mari, je vivais dans la peur continuellement et j’avais peur de ses sauts d’humeur. Sa violence et vivre dans l’insécurité. Les craintes et les réflexes pour éviter les coups. Ce n’est pas ça. Ce n’est pas ce que je ressens avec Eun Sik ! C’est la tranquillité d’esprit, la douceur, cette bienséance, le calme. Il me fait tourner le regard et son parfum fait battre un cœur éteint depuis bien longtemps. Il me fait rêver, il me fait envier et surtout me donne des envies bien particulières. Hélas, ça fait un moment où mes pensées sont tournées vers lui et je n’ai qu’une envie : aller dans ses bras. Malheureusement, ce n’est pas gagné d’avance puisqu’à chaque opportunité, on se fait déranger à chaque fois.

Tout comme cette bouilloire où j’allais m’approcher pour goûter à ses vilaines lèvres tentatrices. Je me maudis de plus belle avant de le voir s’occuper de nos thés. Je souhaite avoir assez de courage pour lui voler un baiser à son insu. Peut-être qu’il repousserait ou pas, mais je ne possède pas ce courage. Je n’ai jamais réellement dragué. Mon défunt mari, il était mon tuteur et mes tentatives pour lui faire des avances n’étaient pas très fructueux jusqu’à temps que je tombe majeur. Puis avec Hyun woo, on s’est parlé, se lier d’amitié et les bénéfices en ont suivi. Je n’ai jamais fait de beaux yeux à qui que ce soit ni même battre des paupières. Tout s’est fait seul comme un ruisseau coulant vers une rivière. Alors, je ne fais rien en espérant que quelque chose se produise, car je ne suis pas courageuse et puis, il se passe toujours quelque chose qui fait en sorte que le moment est gâché. Est-ce le destin qui me dicte que c’est la mauvaise personne ? Non, je ne crois pas en ça. Ceci dit, je rêve à ses voyages. Ça doit être merveilleux. Je n’ai jamais eu la chance de quitter le pays ou bien dans des endroits particuliers à l’intérieur du pays. Je suis restée dans deux villes (Mokpo et Gwangju) et j’ai visité le temple à Séoul. Voilà, l’étendue de mes aventures. Peut-être que j’aurais une invitation, qui sait ? Pour le moment, je voyagerai à travers de ses magnifiques photos et ses histoires. « Tu projettes de te baigner dans l’eau froide ? » Demandais-je d’un air amusé. En même temps, je suis surprise. Pourquoi tester sa résistance ? Je me le demande.

Je hoche la tête en affirmant de son pyjama party. C’est si rare quand j’y pense, mais je lui laisse l’occasion de se faire des amis et de créer des liens forts. En même temps, ça pourrait durer longtemps et il pourra s’appuyer sur cette personne si jamais je suis trop autoritaire. Ça ne me surprendrait pas qu’il puisse faire des crises d’adolescences et parler contre moi. Je le faisais lorsque j’étais jeune et téméraire. Tandis que mon histoire, il n’a rien d’extraordinaire. Tout le monde se porte bien ou bien mieux en ce qu’il concerne Mamie Choi. Quant à moi, je suis embêtée par mon manager, mais je ne fais pas tout un plat. Certes, ma confiance est légèrement ébranlée, mais je ne peux pas faire de miracle. Hyun woo refuse de m’opérer et m’a donné son avis par rapport à mon corps et le commentaire de mon manager. Il est catégorique là-dessus. Tant mieux, pour le moment, on me laisse tranquille. En même temps, je ne veux pas être synthétique. Par contre, je regarde tendrement Eunnie lorsqu’il me touche mon épaule. Ouvrant la bouche pour me dire quelques mots, mais finalement mon fils arrive et nous interrompt de plus belle. Il fallait s’y attendre et en appelant mon colocataire “ Appa ”, je suis impuissante. Ou je n’ai tout simplement pas la force de le corriger parce que ça me plaît bien ? Bonne question. Je profite de mon thé tout en regardant la scène adorable. « Oui, j’ai grandi ! Eomma m’a acheté d’autres vêtements ! Tu veux les voir ? » Je roule des yeux en secouant légèrement la tête. Il en est tout fier. « Oui, oui ! Car je me disais que tu allais rentrer plus tôt si jamais j’étais sage ! » Une flèche de tendresse me transperce le cœur. Il avait si hâte de le revoir au point d’être gentil. Il y a aussi sa demande incessante de vouloir l’appeler, mais c’est normal, il l’a manqué. Bon, je vais m’occuper de la mère en lui expliquant ce qui a dans le sac de mon garçon et sa routine pour dormir. Je suis une mère poule. « Oui, mais j’hésite. Je veux rester avec toi, Appa ! » Je vois Tae jin faire un autre câlin à Eun sik avant que je le rectifie : « Mais mon chéri, ton ami veut être avec toi, tu ne veux pas lui fausser compagnie, non ? Eunnie va être là quand tu reviendras... N’est-ce pas ? » En même temps, je me pose la question s’il ne fait pas une pause avant de repartir aussi rapidement. Ça me surprendrait. Pour la mère de son ami, elle refuse poliment avant de demander aux garçons de se préparer, elle va devoir préparer le dîner. Mon garçon va me manquer, il grandit si vite !

(( ootd )) Est-ce que tu projettais de te baigner dans l’eau froide ? « Ça vivifie ! » t’exclames-tu en souriant. « Puis c’est bon pour la circulation sanguine. » ajoutes-tu. « Tu n’es pas tentée ? » Tu ne plaisantais qu’à moitié. En réalité, tu ne trouvais pas la sensation si désagréable. Parfois, tu t’y plongeais en entier, ne serait-ce que pour cette impression d’être coupé de ton propre corps. (Ton cerveau ne parvenait plus à aligner deux pensées empoisonnées, se concentrant tout entier pour maintenir ton calme sous l’eau glacée.)
Il y avait quelque chose là-dedans que tu appréciais. (Peut-être que tu étais un peu cinglé, quelque part.)

Hye Ja te donne quelques nouvelles concernant votre petite maisonnée. S’il y a bien un point qui te chagrine, ce sont les commentaires sur le corps de ta colocataire. Tu voudrais dire quelque chose. Lui souffler qu’elle n’avait pas besoin de tout ça pour être plus magnifique qu’elle ne l’était déjà.
Tu voudrais lui souffler quelques douces vérités, mais un appa joyeusement hurlé te coupe net sur ta lancée. Tu t’écartes de la brune, pour attraper le garçonnet qui fonçait dans ta direction. « Bien sûr que je veux les voir ! Mais plus tard peut-être ? Comme ça, tu pourras me faire un vrai défilé. » souris-tu doucement, alors qu’il te demande si tu voulais voir ses nouveaux vêtements. Tu ajoutes que tu avais entendu dire qu’il avait été sage, et sa réponse a le mérite d’agréablement te serrer le cœur. Il l’avait été pour que tu rentres plus tôt. Est-ce que tu pourrais toujours exaucer ce genre de vœux ? Tu savais qu’il s’agissait-là d’une tâche difficile, mais tu ne voulais pas blesser le garçon. Cependant, tu craignais de ne pas toujours pouvoir mettre ton travail de côté, même pour lui faire plaisir. Alors, tu préfères ne rien dire. Tu préfères le lancer sur un autre sujet : son ami chez qui il allait passer la nuit. Mais voilà que Tae Jin hésitait. Il voulait rester avec toi. Tu as un regard étonné, avant de sourire lorsqu’il t’offre un nouveau câlin. La voix de Hye Ja résonne alors, tentant de lui faire entendre raison. « Bien sûr que je serais là quand tu rentreras ! » confirmes-tu. Autant qu’il profite de son ami. Tu étais certain qu’il aurait plein de choses à te raconter après.

Tu t’inquiètes tout de même de la mère du petit, qui décline poliment l’invitation à boire du thé. Il ne faut que quelques instants supplémentaires pour que les enfants terminent de se préparer. Tu adresses un au-revoir aux garçons, avant que tout ce petit monde ne disparaisse derrière la porte.

« Appa .. ? » relèves-tu finalement, après quelques instants de silence. Un sourire amusé s’accroche à tes lèvres, tandis que tu reviens tranquillement vers ta tasse de thé. Pour autant, quelques questions te taraudaient. Est-ce qu’il fallait que tu le laisses faire ? Est-ce que ça n’allait pas rendre un peu compliqué l’arrivée d’un vrai appa ? « Ça ne me dérange pas mais … Je ne voudrais pas piquer une place ? » hésites-tu, sans vraiment savoir comment formuler les choses.
Tu te mordilles un peu la lèvre inférieure, patientes un peu. « Si on est juste tous les deux ce soir … Est-ce que tu veux qu’on s’organise quelque chose ? » proposes-tu finalement. « Ça peut être un truc tranquille à l’appart, ou on peut sortir, si tu veux ? » Avec le contrecoup du voyage, tu n’étais pas certain de tenir debout jusqu’à sept heures du matin, mais tu pouvais au moins faire un effort pour profiter d’une soirée. « Enfin, sauf si tu avais des choses de prévues ? » Après tout, tu n’étais pas supposé rentrer de sitôt, et peut-être qu’il y avait d’autres plans auxquels elle s’était destinée.

(( ootd )) Ça vivifie ? Alors clairement, je n’ai pas mon mot à dire sur ce sujet-là. Je suis tout à fait d’accord avec lui. Imaginez lors des temps des canicules, une bonne douche tiède presque froide pour te remettre de la grosse chaleur. Ça, ça fait du bien. À ce qu’il concerne l’eau glacée, c’est vrai, le cerveau ne sait plus où se donner de la tête sachant qu’il doit garder et stabilité de la température corporelle. Toutefois, je n’ai jamais voyagé, pas comme Eun sik. Je suis née et vécue à Mokpo, une ville proche de la mer. Là, je pouvais profiter de l’eau saline. Là, je pouvais ressentir cette eau glaciale. Je pouvais également ressentir le vent marin passé et entremêler mes cheveux. Porter une veste ou un pull et être assise sur la plage. Profiter de l’instant présent et du soleil qui caresse chaleureusement mon visage. J’ai toujours aimé la mer, elle est magique, intrigante, féroce, mais aussi coquine et magnifique. Les balades, sur la plage, lorsque le soleil se couche, sont les moments que je préfère le plus. Me baigner dans les temps de chaleur, prendre du soleil et plus encore. Je pourrais continuer à en parler et à rêvasser des plages que je pourrais – peut-être un jour – visiter auprès d’un homme merveilleux qui me fera sentir autant bien. Enfin, trouver un homme, il ne manque plus qu’à savoir si mes sentiments sont réciproques. Déterminer si je tourne autour de lui est en vain ou pas. Si nous sommes amis uniquement ou bien un peu plus ? Ce dernier point, mon fils serait terriblement content. « Si, mais ça fait si longtemps. Je ne me rappelle plus très bien. » Les souvenirs finissent par se fragiliser et de s’évaporer petit à petit. Je sais néanmoins que c’est une plaisanterie de sa part – ce qui m’amuse - mais je prends ça pour un petit défi. Je n’oserai jamais de m’inviter dans ses voyages d’affaires, mais ma phrase laisse place à une petite invitation si jamais l’envie lui plaît de nous inviter. Par contre, va-t-il apprécier d’avoir une femme et un gamin dans ses pattes ? Bonne question.

Et puis l’événement que je m’attendais : mon fils qui arrive s’écriant de plus belle en voyant Eunnie. Ça ne me fait pas de peine sachant qu’on se voit tous les jours, contrairement au locataire lorsqu’il voyage. Tae jin l’apprécie beaucoup. Souhaite également qu’il devienne son père. Il est beaucoup moins insistant avec Hyun woo. Avec ce dernier, il le surnomme tonton Woo ni plus ni moins même s’il nous accompagne pour des activités en famille. Il n’a jamais dépassé cette limite dont il a largement dépassé avec Eun sik. En fait, depuis que je le connais, c’est comme ça. Parfois, mon fils s’essaie auprès des connaissances et amis dont je connais, mais c’est évident qu’il préfère l’homme à mes côtés. Déjà, il m’a vu accoucher et je soupçonne qu’un lien s’est créé entre eux malgré tout. Puis, je crois qu’il apprécie de se faire appeler Appa, non ? Il ne refuse pas, ne bronche pas. Il sourit, s’occupe très bien de lui. C’est quand je pourrais l’épouser ? Je ne comprends pas pourquoi nous restons encore des célibataires. En tous les cas, ils sont beaux lorsqu’ils interagissent comme ça ensemble. Discutant de tout et de rien, s’émerveillant, mais aussi l’affection pour l’autre. Je pourrais les regarder comme ça toute ma vie puisque c’est une scène magnifique à contempler. On dirait réellement un père et son fils durant leur retrouvaille.

Hélas, Tae jin devra nous fausser compagnie pour aller avec son ami. Ça ne semble pas lui plaire, il fait également une moue avant de l’enlacer une énième fois et de terminer de faire son sac. Eun sik ne devrait pas quitter avant un moment, n’est-ce pas ? Il devra regarder ses photographies, les traiter avant de repartir si jamais il a un autre contrat. Sauf que ce n’est pas le cas. Ça lui prendra du temps et mon fils aura le temps de revenir. Lui montrer ses nouveaux vêtements, ses devoirs, raconter de belles histoires et aussi s’endormir dans ses bras, si jamais l’épuisement l’attrape. Pour la mère de son ami ? J’aurais bien voulu qu’elle rentre un peu et qu’elle puisse prendre du thé. Relaxer, discuter pendant que les enfants jouent ensemble, mais je la comprends également. Je me rappelle qu’elle est femme à la maison et son mari travaille énormément. Bon, si elle ne souhaite pas rester, elle a le droit. Ce n’est pas comme si on ne lui avait pas offert. N’empêche que je m’inquiète pour elle. Elle devrait songer à se reposer. Pour la remercier, je vais l’inviter quelques parts afin qu’on puisse profiter ensemble et qui sait ? Devenir des amies. « Sois sage, mon chéri, d’accord ? Tutututu ! Mon bisou avant de quitter ! » Il se met à rire avant de vouloir courir, mais je l’attrape avant de lui bisouter le visage. « Eomma ! Arrête ! » Se plaint-il avant de se mettre à rire et de me donner un bisou. « À demain, Appa ! » Un signe de la main, prend son sac et hop, on se retrouve seul – sans enfant – dans l’appartement.

D’ailleurs, mon locataire se met à parler où il cite encore le “appa”. Je m’approche tranquillement vers le comptoir tout en l’écoutant. Piquer une place ? S’il savait que cette place est libre depuis bien des années. Plus ou moins depuis la naissance de Tae jin pour être exacte. Son véritable père est décédé lors d’un incendie où ma vie entière a été détruite. Il a fallu que je refasse ma vie entièrement. Donc, cette place reste encore vacante. « Cette place reste disponible puisque le père biologique de Tae jin n’est plus. Donc, elle est à prendre. » Il n’est plus depuis des années, mais dans un sens, je suis soulagée. Certes, je suis veuve, mais je n’ai plus besoin de me protéger et je n’aurais pas besoin de protéger mon enfant de cette violence domestique dont j'en étais victime. Je prends mon thé dont je bois tranquillement. Me noyant trop longtemps dans mes souvenirs en ratant presque l’invitation. « Pardon ? » Après voilà, l’excuse si je fais quelque chose ce soir. Je me mets à rigoler avant de m’approcher de lui. Décidément, je ne m’attendais pas à ça. « Est-ce que Son Eun Sik m’invite à un rendez-vous ? » Doucement, je glisse mes doigts sur les siens pour prendre sa main. M’approchant encore de lui, mais surtout de son visage. « Un rendez-vous comme une date ou un rendez-vous comme deux célibataires qui cherchent à combler leur soirée libre ? » Soufflais-je en esquissant un sourire bien que mes yeux regardent ses lèvres tentatrices. Je voudrais bien, mais je lui saisis sa mâchoire pour déposer un baiser sur sa joue pour ensuite chuchoter contre celle-ci : « Je vais me changer. On cherchera un resto, qu’est-ce que tu en dis, Appa ? » Je lui fais un clin d’œil, amusée, avant de terminer mon thé d’un coup sec et de filer dans ma chambre. Ça y est ! Je ne sais pas quoi me mettre ! Ce n’est pas comme si ma penderie en était remplie.

(( ootd )) Elle ne se souvenait plus très bien de la sensation de l’eau glacée sur son corps. Est-ce que tu devrais l’embêter un peu ? « Il faudra qu’on te rafraichisse un peu la mémoire, alors. » souris-tu. Peut-être que ce serait dans tous les sens du terme.

Vous n’aviez pas le temps de vous étaler plus longtemps sur la question : déjà, Tae Jin débarque avec son ami, en fanfare. Bien rapidement, le garçon se retrouve dans tes bras. Appa. Est-ce que tu étais en train de devenir un appa ? Tu n’oses lui dire qu’officiellement, tu ne l’étais pas. Tu n’étais pas son père et tu n’étais pas certain d’être autorisé à l’être.
Pourtant, tu ne voulais pas le décevoir. Tu ne voulais pas le remettre à sa place, juste pour énoncer une vérité qui ne te semblait pas, après tout, si importante.
Est-ce que tu n’avais pas envie de voir les choses changer ? Est-ce que tu n’avais pas envie de voir son sourire encore et encore ? Est-ce que tu ne voulais pas le voir heureux, au moins un peu ?
Il vous faudra attendre : il fallait d’abord qu’il profite un peu de son ami. Les voilà presque sur le départ, lorsque Hye Ja réclame son bisou. Amusé, tu observes la scène. L’enfant se fait bisouiller le visage, crie un peu, avant de tout de même dire correctement au revoir à sa mère. De ton côté, tu réponds à son signe de la main, avant que la porte ne se referme sur les garçons et leur énergie débordante.

Alors, tu demandes. Tu questionnes Hye Ja, doucement. Est-ce que ça ne la dérangeait pas, que son fils t’appelle ainsi ? Est-ce que tu devais avoir la force de demander au gamin d’arrêter ? Est-ce que la place n’était pas contestée ? La jeune femme t’explique que la place était disponible. Qu’elle était à prendre depuis que le père biologique de Tae Jin n’était plus. Tu hoches la tête, doucement. Tu te doutais bien que tu n’avais pas l’intégralité de l’histoire, qu’il y avait quelques détails qu’elle ne t’avait jamais mentionné.
Pour autant, elle n’avait pas dit que tu ne pouvais pas te porter candidat.
Etrange position dans laquelle tu te trouvais, sans savoir vraiment quoi dire.

Est-ce pour ça que tu l’invites à sortir avec toi ? Est-ce pour ça que tu lui proposes d’organiser un petit truc, puisque vous n’étiez que tous les deux ? Son pardon te laisse un instant supposer que tu venais de sortir une énormité. Tu te mords l’intérieur de la joue, cherches déjà comment rétropédaler. Est-ce que tu l’invitais à un rendez-vous ? Un instant, tu baisses tes prunelles vers les siennes, sens ton visage prendre une teinte écarlate alors qu’elle vient te prendre la main. Un date ou un truc de célibataires pour s’occuper ? « Heu … » t’entends-tu bêtement murmurer. Bon sang. Est-ce que tu ne pouvais pas avoir un peu plus de prestance ? Est-ce que tu n’avais pas de plus belles paroles à lui murmurer ?

Ses lèvres se déposent sur ta joue. Tu te sens prendre des couleurs jusqu’à la racine des cheveux, avant qu’elle ne t’annonce qu’elle allait se changer. Appa. « O-okay. » commences-tu. « On peut chercher un resto après, oui. » souffles-tu. Tes doigts se glissent dans tes cheveux, alors que la jeune femme file dans sa chambre.
Qu’est-ce que tu devais faire ? Qu’est-ce que tu allais faire ?
Te changer, peut-être.
Un sourire finit par se pointer sur tes lèvres. Est-ce que la situation te déplaisait tant ? Est-ce que tu n’avais pas envie, quelque part, d’un date avec Im Hye Ja ?

« Je vais prendre une douche, pour commencer ! » préviens-tu. Il ne te faut pas longtemps avant que l’eau tiède ne vienne tenter de te rafraichir les idées. Est-ce que tu devais changer de vêtements ? Sans aucun doute. Hors de question de remettre tes fringues encore imbibées des odeurs de ton voyage. Mais est-ce que tu devais enfiler quelque chose d’habillé ? Quelque chose de décontracté ? Est-ce que c’était un date ? Est-ce que c’était juste quelque chose de plus casual ? Tu t’interroges pendant plusieurs minutes, ne sais si tu dois sauter de joie ou céder à la panique, avant de finalement couper l’eau. Tu te brosses les dents, avant de filer dans ta chambre, pour te changer.
Devant le placard ouvert, tu hésites furieusement. Est-ce qu’elle disait que c’était un date juste pour rigoler ? Est-ce qu’elle voulait que ça en soit un pour de vrai ?
Tu craignais de passer pour un crétin si tu te mettais un peu trop sur ton trente-et-un. S’il te semblait que le costard-cravate ferait un peu de trop, tu ne pouvais pas non plus te ramener en survêtement. « Aish. » Dans quelle situation est-ce que tu t’étais mis encore ? Tu souffles, finis tout de même par opter pour un tee-shirt noir, sur lequel tu glisses une veste de costard. Tu sautes dans un jean, t’ornes de quelques bijoux, avant de te regarder dans le miroir. Tu n’avais pas l’air trop pire, non ? Peut-être même bien acceptable. Tu l’espérais. Sans doute que tu n’aurais que l’air d’un chiffon à ses côtés, mais si Hye Ja voulait bien te regarder deux secondes, sans doute que ça te suffirait. « J’suis prêêêêt ! »

(( ootd ))Un jour, il pourra me rafraîchir la mémoire. Me faire ressentir la fraîcheur de la mer avec Tae jin – ou pas ce qui me surprendrait beaucoup – et m’y faire baigner pour me rappeler de bons souvenirs. Enfin, bon. Il a plutôt des mauvais par la même occasion. Les balades sur la plage lors des couchers de soleil, main dans la main avec mon époux de l’époque. Un mariage sur les sables chauds sous ce soleil chaleureux. Des souvenirs bien tristes en fin de compte avant de me retrouver officiellement libérer d’une certaine façon. Un homme imprévisible et malade au point de me vouloir du tort et s’excuser d’une minute à l’autre. Me gifler, mettre le tout sur ma faute avant de me faire une belle déclaration d’amour pour s’excuser. C’était comme ça tous les jours lorsque j’ai commencé à sortir avec lui. Toujours comme ça jusqu’à temps que j’étais à deux doigts de craquer. Toutefois, il me surprenait en me faisant une demande en mariage. L’idiote comme je suis – et surtout aveugle d’amour - j’acceptais. Dans un sens, il m’a donné un magnifique cadeau : un fils. Un merveilleux fils qui ne connaîtra jamais son père. Ça me fait tellement mal au cœur de le voir ainsi se battre pour se trouver un père digne de ce nom. Pour le moment, ça tombe pile sur notre colocataire. Ça ne me dérange pas, mais lui ?

Puis la compagnie de Tae jin pour aller chercher son sac fut courte et touchante. On aurait pu discuter doucement avec la mère de cet ami, mais elle ne voulait pas s’éterniser. Je comprends, l’heure du repas arrive et les petits vont réclamer la nourriture très rapidement. Je compatis. Bien souvent, mon fils vient me voir à la cuisine pour me demander si c’est prêt à toutes les cinq minutes jusqu’à temps que je lui demande de tout poser sur la table. Enfin, c’est comme ça quand Eunnie n’est pas là. Lorsqu’il n’est pas là, c’est légèrement l’anarchie. Il s’ennuie et cherche la compagnie pour jouer au foot. Le pauvre. Dans un sens, c’est mignon de le voir ainsi avoir autant d’affection envers un ami. Un ami ? L'est-il réellement ? Est-ce que je peux insinuer qu’il est mon crush ? Je voudrais qu’on soit un peu plus que des simples locataires. Je ne sais pas si c’est osé de ma part. Peut-être qu’il ne voudrait pas et qu’il apprécie notre lien actuel. Le hic ; pourquoi il ne remet pas Tae jin à sa place lorsqu’il l’appelle Appa ? Devrais-je sermonner mon fils ? Je l’ignore, je devrais lui poser la question tôt ou tard pour ne pas le gêner davantage.

Après mes bisous, nous sommes officiellement seuls. Je pensais qu’un malaise s’installerait, mais pas du tout. Une proposition se fait entendre et je suis ravie ! Premièrement, j’étais surprise, car je ne m’y attendais pas. Second point, j’attendais ce moment depuis très longtemps ! Est-ce que mes pensées ont été lues ? Je ne sais pas, mais autant saisir cette opportunité sans le faire fuir. Alors, un approchement. Une main sur la sienne et je m’approche vers lui. Je veux voir sa réaction. Je vois une réaction. Sa teinte écarlate lui va plutôt bien ce qui me plaît beaucoup. « Le rouge te va bien... » Lui soufflais-je en continuant de le regarder. Le rouge s’intensifie lorsque je lui donne un baiser sur la joue. Bon, je devrais arrête de le taquiner davantage et de le faire perdre ses moyens. Nous avons un rendez-vous, donc autant se préparer. Un petit clin d’oeil à sa réponse avant de disparaître dans ma chambre. Ainsi, je me retrouve embêtée. Qu’est-ce que je dois mettre ? J’ouvre ma penderie et je réfléchis encore et encore. Je réfléchis un peu trop longtemps avant d’entendre de sa part qu’il file prendre sa douche. « D’accord ! » Ça suffit la perte de temps, j’ai du pain sur la planche !

Je regarde dans le miroir, vérifie quelques ensembles. J’hésite entre deux tenues. Une robe verte ou bien la jupe longue avec la texture similicuire. La première est bien, mais le seconde, je suis plutôt tentée. Devrais-je être douce ou être mi-fatale ? Lorsque je n’entends plus la douche, je finis par opter pour le second choix. Enfilant l’ensemble avec un haut blanc. Mettant les bijoux de part et d’autre sur mes doigts et mes oreilles. Me coiffant, mettant du parfum et surtout me maquillant légèrement. Il est prêt. Zut, je suis si lente en fin de compte ! Je prends un sac à main et des talons assortis. Une dernière retouche sur mon rouge à lèvre et hop, je sors de ma chambre. En l’apercevant, je souris tout en m’approchant de lui – mes talons dans une main – et de l’autre main, je replace doucement son collet. « Tu es très beau. » Cependant, une petite cloche sonne dans ma tête : « Est-ce que nous allons nous balader après le restaurant ? Si c’est ça, je vais enfiler des souliers au lieu de mes talons... » Sauf qu'il doit être fatigué. Je baisse mon regard. J’ai trop honte. « Pardon. Je ne veux pas trop te solliciter, tu as besoin de repos après ton voyage. » Oui, ce petit mot pour ensuite me mordre les lèvres et d’ancrer mon regard dans le sien. Ma main libre, qui était toujours sur son collet de sa veste, est désormais sur la joue d’Eun sik. Me perdant ainsi mon regard dans le sien avant de rougir et de détourner mon regard.

(( ootd )) Tu l’avais invitée à sortir. Ivresse étrange de l’instant, qui te pousserait presque à te demander pourquoi. Hye Ja se rapproche de toi, dépose sa main sur la tienne, et tu ne peux prendre qu’une couleur : rouge écarlate. Couleur qui t’allait bien, d’après la belle proche de toi. « Ah ? » Est-ce que tu vas tomber dans les pommes ? Est-ce que tu vas t’évanouir, lorsque ses lèvres se déposent sur ta joue ? Tu sembles survivre grâce à une force invisible, finis par sourire un peu de la situation. Est-ce qu’elle te déplaisait ? Pas vraiment. Tu essaies même de te préparer de ton mieux, sans savoir, toutefois, s’il s’agissait vraiment d’un date ou d’une sortie entre colocataires. Après une douche et quelques hésitations devant ta penderie, tu finis par brailler que tu étais prêt.

Le bruit de la porte de Hye Ja se fait entendre. Tes prunelles se posent sur la jeune femme. Un haut blanc, une jupe bleue en similicuir. Epoustouflante. Tu n’as pas le temps de dire grand-chose, pourtant, que déjà elle s’approche, pour replacer doucement ton col de veste. Ses lèvres te complimentent (même si, définitivement, tu avais l’impression d’être un sac à patates à côté d’elle).
Ta colocataire te demande si vous comptiez vous balader après, pour savoir quelles chaussures elle devait enfiler. « Tu … » commences-tu, alors que déjà, elle s’excuse. Tu hésites, réfléchis un instant, avant de te perdre dans son regard.
Est-ce ton cœur qui s’accélère ? Est-ce que c’est son parfum qui t’enivre doucement, ou la proximité de ses lèvres ? Tu pourrais presque …
Cette fois-ci, ce sont ses joues qui se teintent de rouge et son visage qui se détourne. « Ah, hum … » bégaies-tu, tout en te reculant légèrement. « On peut faire ce que tu veux, ça ne me dérange pas de marcher un peu après si tu en as envie. Ne t’inquiète pas pour moi, va. » te reprends-tu, avant de passer une main dans tes cheveux. « Mais tu peux prendre tes talons si tu veux. Je peux prendre les autres dans un sac. » Ça ne te dérangeait pas tellement de porter ses affaires, surtout si elle voulait être confortable. « Ou je pourrais te porter sur mon dos, si vraiment .. » plaisantes-tu doucement. Pour une princesse pareille, tu pouvais bien faire quelques efforts. « Et .. Tu es magnifique. » souffles-tu finalement, alors qu’elle enfilait ses chaussures. Un sourire léger mais sincère s’accroche à tes lèvres, pendant que tu te détournes un peu pour aller récupérer tes papiers.

« Prête ? Tu as déjà une idée du resto où tu veux aller ? Du type de nourriture ? Ou tu veux descendre en ville et on avise sur place ? » Les options étaient infinies - modulo le fait que vous n’aviez absolument rien réservé. Tu n’étais pas très compliqué, et étais sans doute capable d’accepter à peu près tout ce qui lui ferait plaisir. Tant que vous pouviez passer un peu de temps tous les deux, tant qu’elle était satisfaite du repas, ça t’allait. « Je mettrais juste mon véto sur les chips et sandwichs triangles à la salade de pomme de terre du supermarché, parce que … J’en ai eu beaucoup trop cette semaine. » Un rire léger vient secouer tes épaules. Tu essayais souvent de tester de nouvelles choses lorsque tu sortais en reportage photo, mais la semaine s’étant écoulée sous le signe de la rando, tu n’avais pu vraiment prendre le temps de faire des découvertes culinaires. « Mais sinon … italien ? Mh.. Oh, tu ne m’avais pas parlé d’une enseigne qui te faisait de l’œil il y a quelques temps ? Tu y étais allée, ou tu veux tenter ? » demandes-tu encore, te souvenant vaguement d’une quelconque cuisine qu’elle avait, précédemment, mentionnée.